Politique / Haut-Karabakh : Les Arméniens du Haut-Karabakh doivent choisir « entre une valise et un cercueil »

Politique / Haut-Karabakh : Les Arméniens du Haut-Karabakh doivent choisir « entre une valise et un cercueil »

2023-09-21 19:10:00

Des civils arméniens se réfugient dans une base militaire russe près de Khendikent/Stepanakert au Haut-Karabakh. Un soldat russe de maintien de la paix monte la garde.

Foto: PHOTO AFP /HANDOUT/ MINISTERE DE LA DEFENSE RUSSE

La courte guerre est terminée, maintenant les comptes commencent : le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev est apparu à la télévision avec confiance et a officiellement annoncé la victoire de son armée sur les Arméniens dans la région du Haut-Karabagh. Au cours de cette opération militaire d’une journée, l’Azerbaïdjan a rétabli son autorité sur la région du Caucase du Sud, a-t-il déclaré dans un discours télévisé à Bakou. L’opération, qu’il qualifie de manière romantique d’« opération antiterroriste », a pris fin et les troupes arméniennes stationnées illégalement au Karabakh ont été détruites. Les Arméniens du Karabakh craignent désormais d’être expulsés. Mais le président Aliyev, mi-homme d’État, mi-oncle de conte de fées, a tenté de les rassurer : ils connaîtraient bientôt un changement positif, a-t-il déclaré aux téléspectateurs.

Ce à quoi ressemblera ce revirement reste vague. Pour les Arméniens du Haut-Karabakh, un monde s’est effondré : ils se sont installés pendant plus de 30 ans dans leur région, qui appartient à l’Azerbaïdjan selon le droit international, se sont déclarés indépendants en 1991, ont construit leur propre État que personne au monde ne reconnaît, et ont été assurés du soutien de la République d’Arménie. Leurs soldats ont tenu l’armée azerbaïdjanaise à distance pendant longtemps – jusqu’à l’automne 2020 : au cours d’une guerre de six semaines qui a fait plus de 7 000 soldats tués, l’Azerbaïdjan a repris et reconquis environ un tiers de l’ancienne région autonome du Haut-Karabakh, telle qu’elle existait à l’époque. l’Union Soviétique maintenant le reste.

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Personne ne sait ce qui se passera ensuite entre les Arméniens et les Azerbaïdjanais. Un jour après la fin temporaire des combats au Haut-Karabakh, les représentants azerbaïdjanais ont eu jeudi des entretiens avec les représentants arméniens du Haut-Karabakh dans la ville azerbaïdjanaise d’Evlakh. L’agence de presse officielle azerbaïdjanaise Asertag a publié des photos de six hommes assis à une table, dont un représentant du Haut-Karabakh. Des soldats russes stationnés dans la région étaient également présents en tant que médiateurs. Entre autres choses, “les questions de la réintégration de la population arménienne du Karabakh” dans l’État azerbaïdjanais ont été discutées, a annoncé jeudi l’administration présidentielle de l’Azerbaïdjan autoritaire. Il devrait y avoir une autre réunion prochainement.

De nombreux observateurs mettent en garde contre l’expulsion des Arméniens du Haut-Karabakh et contre un exode massif vers la petite république d’Arménie. Tigrane Yegavian, chercheur à l’Institut d’Orient chrétien à Paris, craint même un « nettoyage ethnique » qui serait dirigé contre la majorité arménienne du Haut-Karabakh. “Il n’y aura pas d’autonomie culturelle”, a-t-il déclaré à l’AFP. À l’avenir, les résidents arméniens auraient « le choix entre une valise et un cercueil ». Bakou, quant à lui, affirme que les Arméniens et les Azerbaïdjanais vivraient harmonieusement côte à côte au Haut-Karabakh. Mais la réalité est différente : les soldats russes stationnés sur place ont jusqu’à présent fait sortir environ 5 000 Arméniens du Karabakh des endroits particulièrement dangereux de la région assiégée, a annoncé jeudi le ministère de la Défense à Moscou. Le commissaire aux droits de l’homme de la République du Haut-Karabagh, non reconnue au niveau international, Gegam Stepanyan, avait déjà évoqué l’évacuation de plusieurs villes.

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Après l’opération militaire au Haut-Karabakh, l’UE exige des garanties de sécurité pour les Arméniens qui y vivent. Le président du Conseil de l’UE, Charles Michel, a clairement indiqué lors d’un appel téléphonique avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev que son pays devait veiller à ce que les Arméniens de souche soient respectés et aient un avenir en Azerbaïdjan, a déclaré jeudi un haut responsable de l’UE, selon l’agence de presse dpa. Les conditions d’un départ sûr et volontaire doivent être créées pour ceux qui souhaitent quitter le Haut-Karabakh. Selon le responsable européen, Aliyev a rejeté la médiation internationale et a réitéré que l’opération militaire était justifiée. L’Azerbaïdjan envisagerait une amnistie pour ceux qui ont déposé les armes.

Selon le responsable de l’UE, l’UE considère les moyens utilisés par le gouvernement azerbaïdjanais comme “inacceptables”, mais les sanctions ne sont apparemment pas encore d’actualité car : L’UE souhaite développer davantage les transactions gazières avec le pays afin de devenir indépendante de produire de l’énergie russe. Selon une déclaration d’intention signée par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président Aliyew à l’été 2022, le volume de livraison devrait être d’au moins 20 milliards de mètres cubes par an à partir de 2027.Avec les agences



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