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Portrait de Griselda Blanco : La Reine de la Pègre

by Nouvelles
Portrait de Griselda Blanco : La Reine de la Pègre

Icône involontaire du féminisme, la redoutable Griselda Blanco a réussi à mettre au pas les trafiquants de drogue et les chefs de cartel colombiens dans les années 1980, amassant une immense fortune. Mais derrière l’image de la criminelle impitoyable se cachait une mère fragile et protectrice. “Griselda” présente son portrait sur Netflix depuis le 25 janvier.

Une nuit. Une femme. Une blessure béante au ventre. Une serviette hygiénique rapidement scotchée pour arrêter l’hémorragie. La blessée insiste pour que ses enfants montent en voiture. Dans sa valise, des vêtements, un pain de cocaïne et comme destination, Miami. Après avoir appelé une amie, Griselda Blanco quitte précipitamment la Colombie incognito pour mettre sa progéniture, sa raison de vivre, à l’abri. C’est ainsi que commence en quelques plans rapides le parcours de celle qui laissera une empreinte dans l’histoire du trafic de drogue aux États-Unis.

Malgré la pression exercée par son dernier fils encore en vie pour retirer la série de Netflix, estimant avoir été floué par la production qui aurait utilisé sans son autorisation ses anecdotes sur sa mère, les six épisodes toujours disponibles valent largement le détour.

Il faut dire que le showrunner d'”Narcos”, Eric Newman, est aux commandes. Devenu producteur, avec l’actrice colombienne principale Sofia Vergara, il évolue dans un territoire connu et utilise des ficelles similaires pour séduire un public avide d’histoires de gangsters. Comparée à “Narcos”, la psychologie de la fascinante Griselda prend le dessus sur la représentation de la violence à l’écran.

Figure : bande-annonce de la série “Griselda”

Une criminelle ambitieuse

Déterminée à protéger ses enfants, Griselda aurait pu mener une vie tranquille en tant que simple secrétaire dans une agence de voyages. Mais elle est une criminelle ambitieuse qui rêve de richesse facile. Elle va donc bâtir un empire de la drogue, sortir ses compatriotes colombiennes de la prostitution en les faisant travailler pour elle, et écraser tous les hommes qui entravent son ascension.

Certes, ses débuts sont difficiles. Mais Griselda déploie tous ses talents pour arriver à ses fins : intelligence, audace, sens des affaires. Son esprit qui déniche de nouveaux marchés juteux lui donne toujours un temps d’avance sur les hommes. Plus cruelle, plus froide, plus redoutable, elle sait que dans ce milieu, il faut impressionner toujours plus pour s’imposer.

Lors d’une fête, il faut la voir tenir en joue un homme nu, à quatre pattes, une laisse autour du cou. Elle l’oblige à aboyer sous peine de l’achever d’une balle. Au fil des ans, ses ennemis se regroupent. Même si la peur de perdre ses fils dans une guerre de clans la ronge, elle poursuit son chemin. Pour tenir bon, elle tombe dans le crack. Consumée par la drogue, elle est la proie d’une paranoïa grandissante, obsédée par l’idée d’une taupe infiltrée dans son clan.

Mais que fait la police?

La police patine. Pourtant, June Hawkins (Juliana Aiden Martinez), une enquêtrice hispanophone plus astucieuse que les inspecteurs de Miami, a de nombreuses intuitions, mais comme le machisme est omniprésent, personne ne l’écoute. Ses rapports détaillés pointent dès le départ Griselda Blanco comme étant la marraine à capturer. Il faudra attendre le milieu des années 1980 pour que June soit prise au sérieux et que la reine des criminels soit arrêtée.

À peine arrivé au premier épisode, “Griselda” monte à la tête et la dépendance est enclenchée. Dommage cependant que la jeunesse de l’héroïne ait été passée sous silence, car il y avait du potentiel. Pickpocket, kidnappeuse et meurtrière d’enfants, le crime la possédait déjà.

Autre bémol : le manque de ressemblance entre la véritable marraine corpulente et banale et son interprète Sofia Vergara, bien trop glamour. Même si l’actrice joue de manière impeccable, la production aurait pu mettre davantage l’accent sur les prothèses. À noter que depuis le 31 janvier, Sofia Vergara apparaît également dans “Baby Bandito”, toujours sur Netflix, une série sur le vol du siècle au Chili en 2014 par un groupe de skateurs.

Philippe Congiusti/ld

“Grizelda” de Eric Newman, avec Sofia Vergara, mini-série en six épisodes à voir sur Netflix depuis le 26 janvier 2024.
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