Lorsqu’il repère une canette dans la rue, il la ramasse et le met dans sa poche. À 36 ans, Thibaut Lily a adopté un rituel bien particulier : partir en balade autour de son domicile, à Dijon, pour ramasser les déchets abandonnés dans la nature. Sensible à l’environnement, ce développeur web ne trouve pas l’idée de “faire les poubelles” dévalorisante, au contraire : “Je vois plutôt ça comme une activité positive et vertueuse.“
Pour ramasser des déchets, Thibaut part avec son meilleur allié : son vélo. Il lui permet de partir jusqu’à deux-trois kilomètres autour de chez lui. Depuis son premier ramassage en 2021, il a appris à bien s’organiser pour optimiser son temps et ses efforts : “Il y a un côté sportif, en fait, on ne se rend pas compte.“
Sacoches, gants et pince à déchets
Un après-midi d’avril 2024, Thibaut nous emmène en balade au bord des vignes de Dijondans l’ouest de la ville. Bien préparé avec une tenue adéquateil est aussi équipé de deux sacoches accrochées à son vélo, l’une pour stocker les déchets recyclables, l’autre pour les déchets incinérables. Autres accessoires indispensables : des gants et une pince à déchets (pour éviter de se casser le dos). Ce jour-là, Thibaut a identifié un terrain qui a été récemment déblayé, aux pieds des vignes en périphérie de la ville. “On va faire une balade un peu spéciale” nous prévient-il.
Sur le trajet, Thibaut ne manque pas de s’arrêter dès qu’il croise un sac-poubelle brûlé, des emballages de bonbons ou encore un briquet dans un caniveau. “Si on le ramasse à l’état où c’est encore un seul objet, on s’évite beaucoup de problèmes.“
Lors de ses balades, Thibaut prend en photo les déchets insolites qu’il peut trouver © Radio France –
Thibaut Lily
Des déchets au pied des vignes
Le lieu où Thibaut nous emmène, il l’a déjà identifié lors d’une précédente balade. Il s’agit d’un ancien terrain occupé qui a été déblayé afin d’y planter de la vigne, en extension au vignoble déjà présent sur le coteau.
“Quand j’ai vu ce terrain, je me suis dit : « Là, c’est une mission pour Thibaut parce que c’est certain que personne ne viendra faire ce travail de fourmi que, moi, je vais faire là, maintenant. »“
“C’est pire que ce que je pensais” : canettes, pile, morceaux de plastiques, de verres, conserves, verres, roue de vélo et même une boule de pétanque : Thibaut remplit très rapidement ses sacoches.
Thibaut aime l’idée de reste anonyme et de ne pas mettre d’étiquette sur son engagement : “Je le fais pour le geste, je ne le fais pas pour l’image, c’est juste ma manière à moi de réagir par rapport à mon environnement.” Il espère que son exemple peut montrer à d’autres personnes que ce n’est pas compliqué d’agir au quotidien, “il suffit de se relever les manches“.
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