2023-07-04 20:11:51
AGI – Des deux noms qui, selon toute probabilité, concourront pour le prix littéraire par excellence, lo Sorcière, on appartient à un écrivain qui n’est plus là. Il se joue en fait – selon les pronostics jamais confirmés – entre Rosella Postorino et Ada D’Adamo le match de la finalejeu auquel l’auteur de “Come d’aria” s’est paradoxalement mis à jouer après sa propre disparition, survenue le 1er avril de cette année : déjà présent à la douzaine, l’écrivain D’Adamo a continué à récolter les suffrages, jusqu’à entrer , maintenant à titre posthume, dans le cinquième.
Dans la liste des titres finalistes, on trouve “Je me limite à t’aimer” de Rosella Postorino (Feltrinelli) ; “Come d’aria” d’Ada D’Adamo (Elliot); “Où tu ne m’as pas emmenée”, de Maria Grazia Calandrone (Einaudi); “La traversée nocturne” d’Andrea Canobbio (Le navire de Thésée) et “Voler la nuit” de Romana Petri (Mondadori). Parmi ceux-ci, Postorino et D’Adamo sont les deux seuls noms que l’on retrouve également dans les derniers palmarès des ventes. Le gagnant sera désigné jeudi soir.
Favoris et stratégies
Dans les cinq finalistes, le livre préféré est certes celui de Rosella Postorino, “Je me limite à t’aimer”, mais l’écart avec le livre d’Ada D’Adamo dans la phase de sélection de la douzaine aux cinq était si étroit qu’il a laissé croire à beaucoup qu’il pourrait y avoir une surprise de dernière minute dans la nuit du 5 juillet au Ninfeo di Valle Giulia, à Rome.
En réalité, si l’on connaît les intrigues éditoriales qui se cachent traditionnellement dans et derrière les prix littéraires, la chose n’est pas si simple car Feltrinelli a beaucoup investi dans le livre de Postorino et ne sera donc pas disposée à se faire “arracher” le prix sous son nez. Pour cette raison, il semble s’accumuler parmi les éditeurs qui ne sont pas entrés dans le quintette, comme il est de coutume, pour maximiser leurs votes et créer un noyau dur suffisamment résistant pour ne pas être menacé par la faveur populaire dont jouit le livre de D’Adamo.
D’un autre côté, cependant, il faut dire que pendant des années, on attendait d’une petite maison d’édition qu’elle remporte la sorcière et Elliot, l’éditeur de D’Adamo, est en effet une petite maison d’édition mais suffisamment qualifiée pour rafler cet honneur. En résumé, on pourrait dire que “Come d’aria” d’Ada D’Adamo bénéficie du soutien de certains des plus influents Amis du dimanche des sorcières dont, par exemple, l’écrivain Francesco Piccolo, et que Postorino est plutôt perçu comme la candidature de maisons d’édition fortes.
Preuve en est qu’un autre auteur qui avait été donné en favori, Romana Petri, publié par Mondadori, a en fait terminé dernier des cinq finalistes. En fait, il faut se rappeler que personne n’entre dans la Strega en tant que cardinal et en sort en tant que pape et que, en effet, beaucoup de ceux qui semblent entrer en tant que papes, puis repartent en tant que cardinaux.
Mémorable est le cas de 1989, lorsque l’écrivain et éditeur d’Adelphi Roberto Calasso inscrit comme favori avec “Le nozze di Cadmo e Armonia”pour ensuite voir gagner Giuseppe Pontiggia avec “La grande sera” (Mondadori). À cette occasion, ce sont les votes de Newton Compton qui s’était toujours assuré une place dans les cinq et qui cette année en est sorti et qui donc avec ses quelque 20 votes peut faire pencher la balance en faveur de D’Adamo ou en faveur de Postorino.
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