pour les journaux de gauche, c’est un “film à gaz catholique” consolateur, pour la droite, c’est politiquement correct – Corriere.it

pour les journaux de gauche, c’est un “film à gaz catholique” consolateur, pour la droite, c’est politiquement correct – Corriere.it

2024-03-15 02:26:12

De Stefano Montefiori

«Il reste encore demain» vient de sortir en France. Lors de l’avant-première, le public a commencé à applaudir avant même le générique de fin, mais l’énorme succès public dans les cinémas italiens semble représenter, pour certains critiques, un point de départ défavorable.

DE NOTRE CORRESPONDANT

PARIS – «Cinq millions de spectateurs en Italie», répètent dès les premières lignes les critiques de la presse française concernant Il reste encore demain, le film de Paola Cortellesi (Il y a encore demain
) qui sort en salles à Paris et en France le mercredi 13 mars
. Et si lors de l’avant-première de la semaine dernière au cinéma Alésia le public s’est mis à applaudir avant même le générique, le film divise les critiques. Commentaires positifs Le Monde, Le Point et leObs.; négatifs, pour différentes raisons, celles de Libération, Les Inrockuptibles e Le Figaro. L’énorme succès public semble représenter, pour certains critiques, un point de départ défavorable : si le film est si populaire, notamment “dans l’Italie de Giorgia Meloni”, il ne peut pas être aussi bon.

Commençons par les avis positifs. Par Le Monde le film est “à voir absolument” parce que «il évite le drame par l’humour et l’utilisation de procédés formels. Réalisé avec vitalité (par les acteurs et le réalisateur), illuminé par des moments de joie folle (les ruptures furtives de Delia avec sa meilleure amie) et teinté d’une ironie presque burlesque (les scènes de brutalité qui deviennent chorégraphie), Il y a encore demain reste suspendu aux confins d’une tragi-comédie qui a le mérite de nous faire sentir, parmi les vieilles voix du passé, l’espoir d’un avenir meilleur”.

Deuxième Le Pointqui donne quatre étoiles, « avec ce film qui trouve le juste équilibre entre le rire et les larmes, Paola Cortellesi marque le retour de la grande comédie italienne, celle qui parle de la réalité. C’est un film original et ironique qui dessine ses personnages à la manière d’une caricature. – à la manière de Dino Risi – parvenant à souligner sans indulgence les ravages du machisme ordinaire».

Parmi les autres publications qui approuvent, l’Obs raconte un film « en noir et blanc, baigné dans les chansons italiennes, riche de références au néoréalisme (Visconti, De Sica, Scola) mais capable de s’en émanciper à force d’anachronismes ». Un film qui ne manque pas d’ingéniosité. Mais sa foi dans le cinéma, sa stylisation (la séquence à coups est un croisement entre une danse macabre et une scène d’horreur) et son élan authentique nous séduisent. Jouant sur une lueur d’espoir tangible dans le tunnel du patriarcat, Cortellesi évite les pièges, ose tout et fait mouche.”

D’autres n’ont pas aimé le film. Le critique de Figaro il prend au pied de la lettre l’histoire de la Rome d’après-guerre en images stylisées et accuse donc le film de “déborder de stéréotypes”. «La vulgarité n’est pas absente de ce mélodrame qui pense comme il faut», écrit le célèbre et sévère critique Eric Neuhoff, trahissant l’intolérance d’un homme de droite, et toujours antipolitiquement correct, envers l’engagement antisexiste de film.

Mais même avec un prisme de gauche il y a ceux qui n’aimaient pas : allez Les Inrockuptibles Hélène Frappat, auteur d’un récent essai sur Gaslighting ou l’art de faire taire les femmesévoque la formule du « film catholique à gaz » pour le film de Cortellesi, quoi que cela signifie, ne pardonne pas l’appel bipartisan du réalisateur à la Première ministre Giorgia Meloni et à son adversaire Elly Schlein pour qu’elles “unissent leurs forces”ni le message de compliments de Meloni à Cortellesi, qui, d’un point de vue militant, représente une sorte de baiser mortel.

Frappat n’a pas non plus aimé la fin surprisele qualifiant de fin heureuse féministemais précise que “je n’ai rien contre le droit de vote, même s’il a permis l’élection en Italie d’une dirigeante qui n’a jamais changé politiquement depuis qu’elle a déclaré à l’âge de 19 ans que Mussolini était un bon homme politique”.

Avec une malice raffinée Libération critique le recours aux “effets lourds” et au “pictorisme transalpin” et après avoir une nouvelle fois rappelé avec un vague dégoût les «cinq millions de spectateurs conquis dans l’extrême droite italienne de Giorgia Meloni», il conclut que «on peut aussi se réjouir de l’existence de cet objet synthétique au goût très incertain, en échange d’être exempté du suivant. Trop politiquement correct pour certains de droite, trop réconfortant et pas assez antigouvernemental pour d’autres de gauche, Il reste encore demain attend désormais le jugement des spectateurs.

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14 mars 2024 (modifié le 14 mars 2024 | 14h53)



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