2024-05-24 19:00:48
Celle de l’asphalte mouillé, de l’essence, du cuir mais aussi du café et de la crème solaire : vous êtes-vous déjà demandé pourquoi nous aimons certaines odeurs plus que d’autres et autant ? Parmi les sens, leodeur c’est la plus sous-estimée et pourtant, en stimulant des zones cérébrales différentes des quatre autres, c’est celle qui il suscite des émotions plus fortes et des sentiments de bien-être. Ce n’est pas un hasard si, lorsque nous sentons du pain fraîchement sorti du four ou un livre tout neuf, nous fermons les yeux, inspirons et nous sentons satisfaits, presque en extase. Comment se fait-il que cela arrive ?
Pourquoi aimons-nous tant certaines odeurs ?
Les molécules odorantes pénètrent dans le nez et pénètrent dans les muqueuses présentes dans les fosses nasales : elles sont ici captées par neurones olfactifschargé de traduire les stimuli odorants en signaux électriques qui, avec leurs axones, atteignent directement le bulbes olfactifs, situé sur la surface inférieure des lobes frontaux. C’est ici qu’a lieu le premier traitement des informations odorantes et les stimuli olfactifs sont « triés » en catégories quelle que soit leur intensité.
Les signaux olfactifs atteignent les centres des émotions et de la mémoire
Pour une identification plus précise de l’odeur, les bulbes olfactifs envoient alors ces signaux aux zones limbiques du cerveau : on retrouve ici non seulement le cortex piriforme, centre de discrimination olfactive, mais aussi leamygdaleconsidéré comme l’unité de contrôle des émotions et des souvenirs, lehippocampeimpliqué dans les processus de mémoire, et lehypothalamusqui est également impliqué dans les réponses émotionnelles de l’homme.
Effet madeleine
Pour cette raison, lorsque nous percevons une odeur, nous sommes capables de la qualifier d’agréable ou désagréable et de l’associer à un souvenir autobiographique. Puis on archive cette mémoire dans la nôtre mémoire olfactive puis le récupérer à chaque fois que nous sommes soumis au même stimulus. Ici parce que lorsque l’on perçoit une odeur, des souvenirs nous viennent souvent à l’esprit qui génèrent parfois des émotions. Ce mélange de sensations positives déclenche une véritable sensation de bien-être, associée à l’odeur perçue à cet instant.
Par exemple, l’odeur des crayons taillés “avec la texture rugueuse des copeaux et le bruit du taille-crayon, ils évoquent immédiatement les bureaux, les tabliers, les cahiers et la papeterie”, dit-il. Roberta Deiana dans Atlas des odeurs retrouvées, publié par HarperCollins. Ou l’odeur du tabac cela nous rappelle “la boîte en fer blanc où grand-père la gardait” ou “le grand-père lui-même, avec sa manière lente et calme de rouler ses cigarettes”, poursuit l’auteur. Et encore une fois, « ça suffit l’odeur du bois qui brûle dans la cheminée revenir en mémoire à cette maison dans les montagnes.
Ce phénomène est décrit comme “effet madeleine”« qui tire son nom de la célèbre chanson de Proust, dans le célèbre épisode raconté dans Du côté de Swannle premier tome de A la recherche du temps perdu», explique Deiana dans son livre. Le parfum de ce gâteau, trempé dans une tasse de thé, « fait revivre intensément au protagoniste un épisode de son enfance : « Soudain, le souvenir m’apparaît. C’était le goût du petit morceau de madeleine qui […] Tante Léonie me l’a offert après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de citron vert. La vue de la madeleine ne m’avait rappelé rien avant de la déguster […]. Mais les odeurs et les saveurs restent longtemps, […] porter sans faillir, sur leurs gouttelettes presque impalpables, l’immense édifice des souvenirs””.
Certaines odeurs déclenchent la production de dopamine, l’hormone du plaisir
De plus, selon certaines études, certaines odeurs seraient capables d’activer le système dopaminergique mésolimbique, qui innerve diverses zones du système limbique mentionné ci-dessus, connu sous le nom de « centre du plaisir du cerveau ». Lorsque nous mettons en œuvre des comportements qui génèrent en nous des sensations positives, comme avoir des relations sexuelles, manger, faire du sport, écouter de la musique, ce système libère dopamine, le neurotransmetteur qui assure la médiation du plaisir et de la gratification au niveau cérébral. À son tour, la production de dopamine déclenche ce qu’on appelle circuit de récompensece qui amène l’individu à répéter les activités qui ont généré des sentiments de bien-être en lui. Dans le domaine des odeurs, cela signifie que si un parfum est si satisfaisant, la personne est de plus en plus encline à l’inhaler. C’est le processus qui, dans les cas extrêmes, est à l’origine des addictions.
Le cas de l’odeur d’essence
Cela pourrait être le cas, par exemple, deodeur d’essencequi se classe huitième dans le classement des parfums les plus appréciés des Italiens, établi par Roberta Deiana et rapporté dans son Atlas des odeurs retrouvées. «Parmi ses plus de 150 composants chimiques – depuis les agents lubrifiants jusqu’aux agents antirouille, en passant par les gaz comme le butane et le propane – son odeur est principalement imputable au benzène», explique l’auteur. Ceci, selon un article paru dans la revue scientifique Découvrir, pourrait activer le centre du plaisir et de la récompense du cerveau et, par conséquent, la production de dopamine. «On sait aujourd’hui qu’il vaut mieux ne pas s’exposer trop fréquemment à cette odeur car c’est une substance toxique et cancérigène qui peut créer une dépendance» précise Deiana.
Le cas des odeurs du nouveau-né
Un processus similaire se produit avec l’odeur des nouveau-nés. Un studio menée par l’Université de Montréal, Canada, et publiée dans la revue Frontières de la psychologiea démontré que l’odeur typique des nouveau-nés active le circuit de récompense chez les mères : ceux-ci sont amenés à sentir continuellement leurs petits car l’action en question génère des sensations agréables et du bien-être.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont étudié deux groupes de femmes, le premier composé de mères ayant récemment accouché et le second de femmes sans enfants. Les participants ont été exposés à l’odeur des nouveau-nés et surveillés grâce à des techniques d’imagerie cérébrale. En sentant ce parfum, les femmes, en particulier les mères, ont montré une activation particulièrement intense de la zone cérébrale liée au plaisir et à la gratification, avec la production correspondante de dopamine.
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