La mastication est un petit exercice facile à adopter et c’est surtout l’arme secrète pour rester en bonne santé.
Les capacités de mémoire augmentent
Il n’y a rien de mieux que de bien mastiquer ses aliments pour “nourrir” son cerveau. Cela augmente en fait la stimulation sensorielle (les aliments bien mélangés aux enzymes salivaires libèrent toutes leurs saveurs), ce qui stimule la mémoire qui réside dans l’hippocampe. Selon des chercheurs japonais, bien mastiquer les aliments préviendrait ainsi les troubles cognitifs et, plus largement, la démence. La mastication augmente également la sécrétion d’histamine, un neurotransmetteur qui améliore les capacités d’apprentissage. Et ce n’est pas tout. En raison de la pression exercée par les mâchoires, le flux sanguin vers le cerveau favorise une meilleure oxygénation et augmente l’efficacité du fonctionnement cérébral.
Vous contrôlez mieux vos envies
Prendre son temps pour manger en mâchant chaque bouchée quinze à vingt fois avant d’avaler limite les petites sensations de faim dans la journée. Plus nous mâchons, plus le cerveau est informé du contenu de notre bouche : il analyse les quantités et compte les calories ingérées, pour déclencher la libération de l’hormone de la satiété (leptine) le moment venu, une vingtaine de minutes plus tard. « Manger sur le pouce détourne le cerveau de ces messages gustatifs et nutritionnels, qui lui sont transmis par les récepteurs sensoriels situés dans la bouche. Le risque, en lui envoyant de la masse, est alors d’absorber plus (ou moins) de calories que notre corps n’en a réellement besoin. On risque de prendre du poids en mangeant plus, ou d’avoir faim plus tôt dans la journée et alors d’être tenté par l’envie de grignoter”, prévient Raphaël Gruman, nutritionniste et diététicien.
Prendre soin du microbiote
“Les protéines animales ou l’amidon dans le pain et les féculents nécessitent une mastication particulièrement longue pour être suffisamment décomposés dans l’estomac et le côlon. L’avaler en entier risque de générer une fermentation dans le gros intestin : les bactéries prolifèrent pour “finir le travail”, entraînant un déséquilibre (ou dysbiose), une source de gaz incompétente, des ballonnements et des douleurs au ventre”, prévient Raphaël Gruman. Les aliments réduits à de très petits morceaux de salive permettent un transit sans entrave. Indispensable lorsque vous êtes sujet à la constipation. De plus, prendre son temps pour avaler permet de « libérer » les fibres alimentaires contenues dans les légumes, les céréales et les légumineuses, dont se nourrissent les bactéries intestinales. Tout ce qui peut faciliter la digestion limite en même temps les symptômes du syndrome du côlon irritable, souvent associé à une composition altérée du microbiote.
Protégez vos dents
Bien mâcher augmente la production de salive qui, riche en minéraux (calcium, phosphate, fluor), contribue à la reminéralisation de l’émail, neutralise les attaques acides et réduit le risque de carie dentaire. La salive contribue également à l’équilibre bactérien de notre bouche et donc à garder notre haleine fraîche. “La mastication permet aussi de renforcer les muscles de la mâchoire, de maintenir les dents solidement implantées dans les gencives et donc de prévenir les risques de déchaussement”, explique la nutritionniste. De plus, lorsque vous mangez un aliment dur (pommes, radis, bâtonnets de carottes, céréales non raffinées, viande, fruits de mer, etc.), les dents se « brossent » du fait de la production décuplée de salive.
Éviter les fuites de vitamines
En plus d’un rôle majeur dans la digestion, la mastication apporte les nutriments (vitamines, minéraux, acides aminés, etc.) dont notre organisme a besoin et facilite leur assimilation. Des chercheurs ont montré que mordre une carotte crue pendant longtemps libère plus de bêta-carotène, un antioxydant. Une fois dans le tube digestif, les nutriments doivent encore traverser la paroi de l’intestin grêle pour atteindre la circulation sanguine et nourrir les cellules.
