Avec 58,2 pour cent, les Suisses ont approuvé l’introduction de la 13e rente. La devise de la campagne était « Pour une vie meilleure pour les personnes âgées ». L’effet du référendum sera le suivant : la pension de base du pays, qui s’élève actuellement au maximum à 2 450 francs (5 000 BGN), sera augmentée de 8,3 pour cent.
Il y a quelques années à peine, une initiative similaire visant à augmenter les retraites avait été catégoriquement rejetée par la population, rappelle ARD. Mais les temps sont désormais différents: la hausse des prix de l’énergie, du logement et de l’alimentation pèse également sur les riches Suisses. Dans ce pays traditionnellement libéral sur le plan économique, le besoin d’un État plus fort se fait croissant.
Jusqu’à présent, les arguments de l’économie ont toujours dominé
Selon le politologue Michael Hermann, cité par ARD, les résultats du référendum témoignent d’un renversement : “Il s’agit d’une décision véritablement historique – jamais auparavant une initiative visant à étendre l’État-providence n’avait été approuvée. Cela se produit pour la première fois. Et cela affectera certainement toute la structure politique de la Suisse», dit-il.
Le pays a toujours été dominé par les arguments économiques et commerciaux, note ARD. Les unions économiques ont invariablement réussi à s’imposer en faisant valoir que les initiatives proposées sont trop coûteuses, souligne Herman.
Le “Süddeutsche Zeitung” écrit pour sa part que l’Etat suisse n’est traditionnellement pas enclin à dépenser de l’argent. Au lieu de cela, le principe suivant s’applique : les gens doivent être autosuffisants – dans les bons comme dans les mauvais moments : des taux d’imposition bas, peu de prestations sociales, une grande responsabilité personnelle. Cette formule semble jusqu’à présent bien fonctionner pour tout le monde, de sorte que les Suisses ont rarement exercé leur droit de demander une augmentation des prestations de l’État. Mais pas cette fois. Die Welt a même qualifié les résultats du référendum de « sensation » et d’« échec » pour le gouvernement.
Pourquoi les Suisses sont déçus par l’État
Le “Süddeutsche Zeitung” en explique les raisons : les gens ont réalisé combien d’argent l’État a investi dans les entreprises pendant la pandémie. Et il y a environ un an, ils ont vu avec quelle rapidité l’État a soutenu la banque scandaleuse du Crédit Suisse à coups de milliards, au lieu de la laisser faire faillite. Ces deux exemples ont montré aux Suisses qu’il semble y avoir suffisamment d’argent pour l’aide. Alors pourquoi pas pour les retraités ? De plus, les prix des produits alimentaires, des loyers et des services de santé ont considérablement augmenté récemment. Selon le Süddeutsche Zeitung, le gouvernement et le Parlement n’ont pas pris ces problèmes au sérieux, mais au contraire, ils se sont opposés à l’augmentation des retraites, s’attendant à ce que l’initiative échoue lors du référendum.
La députée Brigite Heberli-Koller explique à l’ARD que ce sont désormais les jeunes qui devront financer la retraite complémentaire. “Leur pouvoir d’achat va diminuer, leurs franchises vont augmenter, les prix vont augmenter, et ils vont devoir gérer tout cela d’une manière ou d’une autre.”
Auteur: Katrin Hondl ARD
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2024-03-05 12:37:00
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