2024-01-08 08:15:27
Soixante-douze heures avant que l’Italie n’assume, le 1er janvier, présidence tournante du Groupe des Sept (G7), l’Afrique du Sud a poursuivi Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ), accusant les autorités juives d’avoir perpétré un génocide à Gaza. Une question que la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a complètement ignorée dans ses premières déclarations après être restée quelques jours à l’écart des projecteurs à cause de la grippe et des vacances de Noël. On ne lui a pas non plus posé de questions à ce sujet. Meloni a ainsi évité, comme il l’a fait à d’autres occasions, de s’exprimer sur une question très délicate au niveau géopolitique.
Comme cela s’est produit avec la présidence de Japon –pays qui vient de transférer la présidence à l’Italie–, Romepartenaire junior du G7 (composé des États-Unis, du Japon, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de la France, de l’Italie et du Canada) mais qui fait partie de ce club depuis 1975, a pris la semaine dernière la direction de ces pays occidentaux hautement industrialisés en un moment très controversé en politique étrangère; cette fois, après l’offensive terroriste du Hamas et la réponse militaire d’Israël contre Gaza, qui a déjà coûté la vie à plus de 22 000 personnes dans la bande de Gaza et a ouvert d’énormes frictions internationales.
Dans ce cadre, le « premier objectif » du G7 de cette année sera précisément celui-ci : empêcher cette guerre de se propager, selon le vice-président du gouvernement italien et ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani. Cependant, de nombreux observateurs se demandent commeà une époque de vives critiques de la part des soi-disant pays du Sud à l’égard d’Israël, des États-Unis et du reste des puissances occidentales, l’Italie peut jouer un rôle (pas seulement décoratif) pour que le G7 poursuive l’objectif de dialogue avec des alternatives multilatérales venant du sud du monde.
Le Sud global
C’est l’une des ambitions de Meloni. Lors du prochain sommet du G7, qui aura lieu en juin prochain dans la région italienne des Pouilles, “le Sud du monde sera central”, a déclaré la présidente en mai dernier, exprimant sa volonté de une plus grande coopération surtout avec pays africains maintenir le contrôle sur des phénomènes tels que les migrations. “Dans le cadre du G7, plusieurs objectifs doivent être atteints. L’un d’eux est réduire les distances qui se sont manifestés de manière si remarquable l’année dernière entre l’Occident et le Sud“, a reconnu aujourd’hui Ferdinando Nelli Feroci, président de l’institut Affari Internazionali, fondé en 1965 et l’un des plus accrédités d’Italie.
Une réponse à cette question peut peut-être être trouvée dans les démarches précédentes de Meloni avant le début de la présidence italienne du G7. Parmi eux, les rencontres du président avec le premier ministre indien, Narendra Modique Meloni a rencontré physiquement à au moins trois reprises en 2023. La dernière, lors de la COP28 à Dubaï au cours de laquelle l’homme politique a même partagé une photographie sur les réseaux sociaux de “ton bon ami” avec le hashtag #Melodi. « Rencontrer des amis est toujours un plaisir », a-t-il répondu.
L’épisode est significatif car, dans une position très éloignée de celle des autorités sud-africaines (pays qui fait partie du groupe BRICS avec l’Inde, le Brésil, la Chine et la Russie), New Delhi a atteint interdire les manifestations pro-palestiniennes dans sa région à majorité musulmane du Cachemire et a qualifié le Hamas de « terroriste ». Tout cela après que les autorités israéliennes et indiennes ont signé il y a cinq ans d’importants accords concernant le commerce des armes.
Frictions
Une harmonie, celle de Meloni et Modi, qui coïncide avec une série de gestes que l’Italienne a posés l’année dernière pour la renforcer. réputation d’atlantiste de fer. L’un des plus marquants : sa décision d’abandonner la Nouvelle Route de la Soie chinoise en décembre, quatre mois seulement avant l’expiration de l’accord avec Pékin, selon le délai initialement convenu. Une décision que Meloni a néanmoins prise sans fermer complètement la porte au président Xi Jinping à qui, comme il l’a récemment déclaré, il rendra visite “le plus tôt possible”, ce qui pourrait être une bonne manière d’être également un trait d’union contre Washington.
En fait, Meloni a fait preuve d’un alignement presque complet avec les États-Unis. A tel point qu’il continue de défendre la stratégie du shipping armes en Ukraine comme la seule alternative pour « maintenir un équilibre entre les forces sur le terrain”, même s’il a également insisté sur la recherche d’une “solution diplomatique” pour mettre fin aux conflit avec la Russie et a même reconnu une certaine « fatigue » des pays occidentaux, comme il l’a dit lors d’une conversation téléphonique avec deux imposteurs qui se faisaient passer pour le président de la Commission de l’Union africaine.
Ce que la droite peut apporter grâce aux relations qu’elle a bâties jusqu’à présent au cours de son mandat n’est peut-être cependant pas la seule nouveauté de cette nouvelle étape du G7. Selon le programme, en effet, d’autres sujets brûlants qui seront abordés dans les prochains mois seront la lutte contre terrorismequi a récemment remis en état d’alerte divers pays européens, le pandémies et la intelligence artificielle (IA).
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