Pourquoi Madagascar reste l’un des pays les plus pauvres du monde ?

Les représentantes de la Banque mondiale et de l’International Finance Corporation, Marie-Chantal Uwanyiligira et Marcelle Ayo, ainsi que l’économiste Francis Mulangu, ont publié une tribune sur la pauvreté à Madagascar, l’un des pays les plus pauvres du monde. Malgré les atouts naturels de Madagascar, tels que sa vaste biodiversité, ses terres agricoles fertiles et sa population jeune, le pays se classe parmi les pays les plus pauvres au monde. La tribune souligne que la persistance de la pauvreté est due à un manque de transparence au cœur du pouvoir et à la capture de l’État par des élites. De plus, le secteur privé est petit et peu compétitif, caractérisé par de faibles niveaux d’investissement. La transformation économique structurelle de Madagascar a été limitée, avec plus de 90% de la population en âge de travailler engagée dans l’agriculture de subsistance et les services informels. La faiblesse des institutions et le contrôle des élites érodent l’État de droit et empêchent de lutter efficacement contre la corruption. Les cyclones tropicaux constituent également une entrave au développement. Pour briser le cycle de pauvreté sur l’île, la tribune plaide en faveur de l’augmentation de la croissance, en créant un cadre institutionnel solide pour favoriser un secteur privé dynamique et compétitif, enclenchant des réformes, renforçant la transparence et augmentant l’indice de capital humain. La Banque mondiale est sur le point d’attribuer 200 millions de dollars à Madagascar, et cette tribune peut être vue comme une manière de montrer aux autres bailleurs que l’institution internationale n’est pas si conciliante que cela.