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Pourquoi ne voit-on pas plus d’œuvres de James Baldwin sur grand écran ?

James Baldwin a vécu une histoire d’amour non réciproque avec Hollywood. Il a été l’un des plus puissants défenseurs des personnages marginalisés du XXe siècle. Mais il écrivait dans les années 1950 et 1960, à une époque où les sujets raciaux, interraciaux, homosexuels ou même extraconjugaux étaient expressément interdits par le Code Hays, qui régissait les mœurs.

Raph Gatti/AFP via Getty Images


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James Baldwin, ami de Martin Luther King Jr. et de Malcolm X, est largement célébré comme un militant des droits civiques, un auteur d’essais percutants et un orateur éloquent.

Mais sa passion était de raconter des histoires.

Auteur de sept romans, de deux pièces de théâtre, de plusieurs nouvelles et de scénarios, il était sans doute l’écrivain noir le plus évocateur de sa génération et l’un des plus puissants défenseurs des personnes marginalisées du XXe siècle.

Pourtant, si vous le connaissez du cinéma, c’est juste pour un film, sorti en 2018, plus de 30 ans après sa mort : Si Beale Street pouvait parler.

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Adapté par Barry Jenkins du roman de Baldwin de 1974 — suite au roman de Jenkins, récompensé par un Oscar du meilleur film Clair de lune — Beale Street est une romance à couper le souffle sur une jeune femme qui cherche à prouver l’innocence de son amant injustement emprisonné avant la naissance de leur enfant.

Le feu… la prochaine fois ?

Les 20 millions de dollars qui Rue Beale Les résultats obtenus au box-office suggèrent que les autres romans et pièces de Baldwin auraient également pu être adaptés au grand écran. Parmi eux :

  • Allez le dire à la montagne:Roman semi-autobiographique de Baldwin de 1953 avec un père brutal calqué sur son beau-père, qui méprisait la société blanche et déversait sa colère sur sa famille. (Juste avant la mort de Baldwin, il a finalement été adapté pour la télévision avec Paul Winfield dans le rôle principal.)
  • La chambre de Giovanni:un roman de 1956 sur un jeune Américain en conflit vivant à Paris qui lutte avec ses sentiments pour un barman italien qu’il rencontre dans un bar gay.
  • Du blues pour Mister Charlie: une pièce de théâtre de 1964 sur le meurtre d’un jeune homme noir dans le Mississippi en 1955 (l’année où Emmett Till a été lynché). Baldwin a dédié la pièce au militant des droits civiques Medgar Evers, qui avait été assassiné quelques mois avant la première du spectacle à Broadway.
  • Un autre pays:un best-seller de 1962 se déroulant à Harlem, Greenwich Village et en France et traitant de relations interraciales, bisexuelles et extraconjugales (toutes taboues à l’époque), ainsi que d’un héros autodestructeur.
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Mais vous voyez le problème : Baldwin écrivait dans les années 1950 et 1960, à une époque où les sujets raciaux, interraciaux, homosexuels ou même simplement extraconjugaux étaient expressément interdits par le Code Hays de contrôle des mœurs qui a précédé le système de classification des films.

Le fait que Baldwin soit lui-même noir, homosexuel et franc rendait la production de son travail d’autant plus difficile. Pourtant, il a continué à essayer.

Tish (KiKi Layne) et Fonny (Stephan James) dans Si Beale Street pouvait parler.

Photos de Tatum Mangus/Annapurna


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Photos de Tatum Mangus/Annapurna

Qu’arrive-t-il à un rêve différé?

Lors d’une interview avec Ingmar Bergman pour Écuyer En 1960, Baldwin proposa un drame sur l’esclavage s’étalant sur un siècle (un projet qu’il présenta plus tard aux réalisateurs Gordon Parks et François Truffaut).

En 1968, il travaillait sur un scénario pour le film d’Alex Haley. L’autobiographie de Malcolm X mais il a retiré son scénario lorsque le studio a commencé à parler du casting de Charlton Heston pour le rôle du révolutionnaire noir.

Il a mis au point un traitement dans les années 1970 pour La chambre de Giovanni qui aurait intrigué à la fois Marlon Brando et Robert De Niro.

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Malheureusement, aucun de ces projets n’a eu de succès. Mais il a écrit un essai sur Hollywood, Le diable trouve du travaillequel L’Atlantique a qualifié ce livre de « critique cinématographique la plus puissante jamais écrite ».

C’est en partie un mémoire, en partie une réflexion sur des dizaines de films, depuis un thriller de Joan Crawford/Clark Gable que sa mère l’a emmené voir quand il avait 7 ans jusqu’au drame de gang enchaîné de Sidney Poitier à Tony Curtis. Les rebellesqui, selon lui, avait une fin sacrificielle qui se jouait très différemment à Harlem que dans les quartiers blancs.

Baldwin était en avance sur son temps à bien des égards, mais le temps a tendance à nous rattraper. Le fait que ce qui paraissait problématique aux directeurs de studio de son vivant – qu’il aimait tant tous ses personnages, qu’ils soient noirs, blancs, gays, hétéros, débauchés, égarés, peu importe – soit aujourd’hui considéré comme une force en dit long sur son influence.

Oui, il était conflictuel, mais avec un objectif : comme il l’a dit dans une phrase qui ressemble beaucoup à la fin ultime d’un film hollywoodien, « Je crois vraiment que nous pouvons tous devenir meilleurs que nous ne le sommes. »

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