Pourquoi voit-on des flaques d’eau sur les routes les jours de grande chaleur ?

Pourquoi voit-on des flaques d’eau sur les routes les jours de grande chaleur ?

Trente-six degrés de température, une route droite interminable et au loin on distingue une flaque d’eau. Cependant, en s’approchant on découvre qu’il n’existe pas vraiment, qu’il s’agit simplement d’une illusion d’optique, d’un mirage. La physique nous a joué un tour.

Pour comprendre pourquoi ce phénomène se produit, il faut tout d’abord savoir que notre cerveau distingue les objets grâce à la lumière qui en provient. Pour que la lumière atteigne les cellules photosensibles (cônes et bâtonnets) de la rétine, elle doit traverser les différents milieux transparents qui composent l’optique oculaire (cornée, humeur aqueuse, cristallin et vitré).

La rétine traduit les stimuli lumineux en impulsions qui finissent par atteindre le cerveau pour être réinterprétées. Dans un mirage, notre cerveau retranscrit mal la réalité.

Mirages supérieur et inférieur

Ce phénomène est une illusion d’optique qui est générée par la différence de température à laquelle se trouvent les différentes couches de l’atmosphère. Lorsque la lumière ne change pas de milieu -il y a la même densité- elle se déplace en ligne droite. C’est ce qui se passe, par exemple, lorsque la lumière traverse l’air.

Cependant, si une partie de l’air change de densité, des changements d’indice de réfraction se produisent, ce qui provoque la courbure de la lumière. C’est l’effet que nous avons pu observer lorsque nous introduisons un crayon dans un verre d’eau.

Eh bien, ce phénomène est ce qui se produit dans le désert, où la température des couches les plus proches du sol augmente, de sorte qu’elles deviennent plus denses. En raison de ce manque d’uniformité, la lumière qui vient du ciel semble également émaner du sol et cela est interprété par notre cerveau comme le reflet du ciel sur une flaque ou un petit lac d’eau.

Les mirages se produisent lorsque les températures fluctuent, qu’elles deviennent plus froides ou plus chaudes. Dans le premier cas, les soi-disant mirages supérieurs se produisent, c’est-à-dire des illusions d’optique qui se produisent lorsque l’air le plus proche de la surface se refroidit davantage que l’air qui se trouve à des niveaux plus élevés.

En revanche, les mirages inférieurs, qui sont les plus courants et sont ceux que l’on voit dans les déserts et sur les autoroutes pendant les journées très chaudes.

L’effet Fata Morgana

Selon la légende arthurienne, Morgan le Fay était la demi-sœur du roi Arthur, une fée capable de changer de forme – de l’italien fata, fée. Pour cette raison, son nom en est venu à faire référence à un mirage supérieur produit par inversion thermique.

Cet effet est relativement courant dans le détroit de Messine, où les habitants voient des îles, des falaises, des banquises ou même des navires flotter sur la mer à l’horizon, leur donnant une apparence fantomatique. Généralement l’effet Fata Morgana est visible le matin après une nuit froide.

Pendant des siècles, ce phénomène a été lié à la navigation dans certaines parties du globe et à certaines conditions atmosphériques, les raisons scientifiques n’étant pas connues, il n’est pas difficile d’imaginer qu’elles ont semé la panique parmi les équipages.

Dans ‘L’Odyssée’ d’Homère, il est fait référence à certaines légendes marines qui disent que lorsque les hommes sont en haute mer depuis longtemps, ils peuvent avoir des visions, parfois les leurs et dans d’autres cas causées par les dieux.

A PROPOS DE L’AUTEUR

Pierre Choker

Interniste à l’hôpital de El Escorial (Madrid) et auteur de plusieurs livres populaires, dans cet espace de «science au quotidien», il explique la science derrière les phénomènes que nous vivons au quotidien.

Pierre Choker

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