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Poursuivie en appel pour le meurtre de son mari, une femme condamnée à cinq ans de prison aux assises de Draguignan

Poursuivie en appel pour le meurtre de son mari, une femme condamnée à cinq ans de prison aux assises de Draguignan

Depuis lundi 7 novembre, Fouzia Meziane n’a eu de cesse de cacher son visage dans un châle. “Rongée par la culpabilité” dixit son avocat Chehid Selmi, la mère de famille de 42 ans a voulu éviter les regards. Ceux des jurés, des membres de sa famille, de ses ex-belles filles, de ses amies… Malgré tout, elle a dû faire face à la justice. Une nouvelle fois.

Même peine qu’à Aix-en-Provence

Condamnée l’an passé à cinq ans d’emprisonnement pour violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner par la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, Fouzia Meziane a vu la même peine être prononcée ce jeudi en appel par la cour d’assises du Var, à Draguignan. Mise en accusation pour meurtre par conjoint, elle encourait la réclusion criminelle à perpétuité.

Comme à Aix-en-Provence, les jurés varois n’ont pas retenu l’intention homicide dans le coup de couteau ayant provoqué la mort de son mari, Mourad Chabani, le 4 mai 2016 dans l’appartement familial à Marseille. Un coup donné au cœur à l’issue d’une bagarre où, d’après Me Camille Perez également en défense, elle tentait désespérément “de s’extraire de l’emprise physique de son mari”.

Jalousie extrême

Avant cet après-midi fatidique, l’emprise était essentiellement psychologique. Durant les débats, il aura ainsi été souvent question du harcèlement dont était victime Fouzia Meziane, au même titre que Sabrina, ex-épouse de Mourad Chabani. Aux enquêteurs, celle-ci avait confié la jalousie extrême du jeune homme qui l’enfermait régulièrement dans leur domicile, fouillait dans son téléphone portable et la suivait dans la rue.

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Un schéma répété à l’identique avec Fouzia Meziane. Voire amplifié quand elle lui avait fait part de ses envies de divorce début 2016. L’accusée avait ainsi confié à une amie vérifier régulièrement dans le coffre de sa voiture si Mourad ne s’y trouvait pas, ne sachant comment il pouvait se rendre sur son lieu de travail pour l’espionner. “Il n’hésitait pas à me pister pour savoir où était Fouzia, a raconté une autre amie à la barre. Quand on était chez elle, il l’appelait et lui demandait de faire tourner les appareils électroménagers pour s’assurer qu’on était bien dans l’appartement…” Et quand elle était aux toilettes, il démontait le verrou afin de vérifier si elle ne téléphonait pas à un quelconque amant.

Elle n’a pas préparé ce geste

“Quand Mourad Chabani a appris qu’elle souhaitait le quitter, il n’avait plus rien à perdre, appuie Me Perez. Elle ne savait plus de quoi il était capable.” C’est dans ce climat anxiogène que se déroule la scène. “Mourad Chabani a perçu sa détermination, rejoue Me Selmi. Mais selon sa conception de l’amour et du couple, on ne le quitte pas. Il ferme la porte à clé. Elle ne le quittera pas.”

Fouzia Meziane, souffrant selon les experts psychologues d’un choc post-traumatique, ne se souvient pas de l’instant où elle a planté le couteau dans le cœur de son mari. “Mais ce qui est certain, c’est qu’elle n’a pas préparé ce geste. Elle n’a jamais voulu le tuer.”

Une version retenue par les jurés, au grand dam de l’avocat général Christophe Raffin qui avait, comme en première instance, requis 13 ans de réclusion et de Mes Stéphanie Spiteri, Julie Taxil, Lucas Montagnier et Loïc Roccaro en partie civile.

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Fouzia Meziane a quitté le tribunal judiciaire libre. Placée en détention provisoire entre mai 2016 et décembre 2017, elle effectuera le reliquat de sa peine dans les mois à venir.

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