Poutine en déplacement veut souligner que la Russie est loin d’être isolée

EPAPoetin en Pezeshkian au Turkménistan

NOS Nieuws•gisteren, 23:27

  • Geert Groot Koerkamp

    Correspondant Russie

  • Geert Groot Koerkamp

    Correspondant Russie

Le président russe Poutine a rencontré son nouvel homologue iranien Masoud Pezeshkian lors d’une visite au Turkménistan, république d’Asie centrale. Il a été élu l’été dernier après la mort de son prédécesseur Raïssi dans un accident d’hélicoptère.

Pezeshkian se rendra au sommet des BRICS dans la ville russe de Kazan plus tard ce mois-ci. Ce fut une réunion visiblement chaleureuse. “Les relations avec l’Iran sont pour nous une priorité et elles se développent avec beaucoup de succès”, a lancé Poutine.

Il s’agit de la neuvième visite de Poutine à l’étranger depuis le début de son nouveau mandat en mai de cette année. Il s’est rendu cinq fois dans les anciennes républiques soviétiques, outre la Chine, la Corée du Nord, le Vietnam et la Mongolie. L’itinéraire est une bonne illustration des priorités de politique étrangère de Poutine.

Dans les coulisses

La raison officielle de la visite de Poutine au Turkménistan est sa participation à une conférence internationale dans la capitale Achgabat. La réunion portait le titre fleuri « La compréhension mutuelle entre les époques et les civilisations comme base de la paix et du développement » et était consacrée à l’héritage du poète turkmène du XVIIIe siècle, Magtymguly Pyragy. Poutine l’a largement cité dans son discours.

Poutine et Pezeshkian soulignent tous deux les bonnes relations entre les deux pays :

Poutine rencontre Pezeshkian : « la relation avec l’Iran est une priorité »

Mais ce qui s’est passé dans les coulisses était bien plus important que tous les discours. Outre Pezeshkian, Poutine s’est également entretenu avec le président pakistanais Asif Ali Zardari et le président du Parlement turc Numan Kurtulmus. Ces pourparlers sont un prélude au prochain sommet des BRICS, un événement de relations publiques de premier ordre pour la Russie.

Le sommet devrait souligner une fois de plus qu’en dépit des sanctions occidentales, la Russie est loin d’être isolée sur la scène mondiale, en tant que membre d’un club qui représente 45 % de la population mondiale.

La Russie assure la présidence des BRICS depuis le 1er janvier. Moscou considère l’organisation comme un instrument destiné à contenir l’influence des États-Unis.

La réunion, qui aura lieu à Kazan du 22 au 24 octobre, sera le premier grand sommet international sur le sol russe depuis plus d’une décennie. Un conseiller de Poutine parle même de « le plus grand événement de politique étrangère jamais organisé dans notre pays ».

Nouveau traité avec l’Iran

Auparavant, le groupe des BRICS était composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, mais cette année, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran et les Émirats arabes unis ont également rejoint l’organisation. L’Arabie Saoudite devrait également y adhérer, mais elle ne l’a pas confirmé jusqu’à présent.

Le Pakistan a annoncé en août de l’année dernière son intention d’y adhérer et a reçu le plein soutien de la Russie. La Turquie a fait de même le mois dernier. Poutine aura une réunion séparée avec le président turc Erdogan lors du sommet des BRICS.

AFFPoutine lors d’une rencontre avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un à Pyongyang plus tôt cette année

Pezeshkian sera également présent à Kazan, et pas seulement pour le sommet des BRICS. En marge, Poutine et Pezeshkian devraient signer un nouveau traité stratégique bilatéral après deux ans de préparation.

On ne sait pas encore exactement ce qu’il contiendra, mais plus tôt cette année, la Russie a signé un accord similaire avec la Corée du Nord, lors de la visite de Poutine dans ce pays. Les accords avec l’Iran devraient suivre un schéma similaire.

Livraison d’armes et de munitions

Par exemple, l’accord avec la Corée du Nord stipule que les deux pays se soutiendront en cas d’agression extérieure contre l’un ou l’autre. De plus amples détails sur la coopération militaire n’ont pas été fournis, car ils pourraient entrer en conflit avec les sanctions de l’ONU contre la Corée du Nord, également approuvées par la Russie.

La Corée du Nord et l’Iran sont d’importants fournisseurs d’armes et de munitions de la Russie et soutiennent donc directement l’effort de guerre russe en Ukraine. L’Iran fournit de nombreux drones avec lesquels la Russie attaque les villes et les infrastructures ukrainiennes, ainsi que récemment des missiles balistiques. La Corée du Nord fournit principalement des munitions mais aussi des missiles dont des restes ont été retrouvés en Ukraine.

Le secrétaire de l’EPA, Choïgou, a effectué une visite rapide à Téhéran, entre autres, la semaine dernière, où il a rencontré le président Pezeshkian.

Moscou qualifie de « fausses nouvelles » les informations récentes selon lesquelles plusieurs soldats nord-coréens ont été tués lors d’une attaque ukrainienne en Ukraine. Il peut s’agir d’instructeurs militaires qui doivent superviser le déploiement de missiles nord-coréens. Si ces informations sont exactes, ce serait la première fois que des soldats étrangers du côté russe seraient actifs sur le front en Ukraine.

Visites éclair

L’importance croissante pour la Russie de pays comme l’Iran et la Corée du Nord a été soulignée le mois dernier par les visites éclair dans les capitales de la Corée du Nord, de l’Iran et de la Syrie de Sergueï Choïgou, jusqu’à récemment ministre de la Défense et aujourd’hui secrétaire du Conseil de sécurité nationale russe.

Selon les médias russes, Choïgou aurait apporté à Téhéran un « message de Vladimir Poutine » et un « rapport d’avancement », concernant peut-être le prochain traité russo-iranien.

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