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Poutine, le tsar impitoyable (et nerveux) qui n’admet aucun rival – Corriere.it

Poutine, le tsar impitoyable (et nerveux) qui n’admet aucun rival – Corriere.it

2024-02-17 01:03:56

De Paul Valentino

Derrière ce visage arrogant, l’intolérance à l’égard de toute forme d’antagonisme : à un mois du plébiscite qui le confirmera au sommet du pouvoir, seul Navalny restait pour le suivre.

«Au Kremlin, il y a des gens qui voudraient m’enfermer et jeter la clé, ou pire. Mais Poutine est plus rationnel. Et il sait qu’il n’a pas besoin de prisonniers politiques célèbres. Du moins pour le moment », m’a dit Alexeï Navalny en 2016, lorsque je suis allé l’interroger dans son bureau de Moscou. Là où réside la véritable et effrayante prophétie, c’est « au moins pour le moment ».

Hier, Vladimir Poutine s’est débarrassé de celui qui incarnait pour toujours son ennemi juré. A-t-il explicitement ordonné son assassinat ? Ou a-t-il laissé Navalny disparaître lentement, tué par les conditions épouvantables de son emprisonnement au-dessus du cercle polaire arctique : froid, isolement total, nourriture peu nutritive et dégoûtante, soins médicaux médiocres ou inexistants ? Quoi qu’il arrive, il était clair que cela arriverait tôt ou tard : Navalny devait mourir.

Et c’est un signe inquiétant de ce qui se passe actuellement dans la tête du tsar, à un mois des élections présidentielles, qui s’annoncent déjà comme un plébiscite et qui vont le confirmer. au sommet du Kremlin pour encore six ans. Poutine sait qu’il va gagner, tout est arrangé pour ça. Même le dernier obstacle, insignifiant, d’un candidat anti-guerre comme Boris Nadejdin a été rejeté par la diligente Commission électorale centrale, sous prétexte qu’il n’avait pas atteint un quorum suffisant de signatures valides. Et il est révélateur que, pour la première fois, le Kremlin n’autorise même pas la présence d’une feuille de vigne, un candidat en conflit (prudent) avec le président. Ainsi, outre Poutine, officiellement sans parti mais soutenu par Russie unie, son émanation directe, seuls trois candidats issus des trois autres partis « tolérés » à la Douma restent en lice.

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En réalité, seul Alexeï Navalny est resté pour éclipser le triomphe annoncé de Poutine. Le fait que le tsar ait en quelque sorte souffert de son activisme indomptable était devenu évident en décembre, lorsqu’il a été transféré dans la colonie pénitentiaire isolée IK-3, sur la péninsule sibérienne de Yamal, pour l’empêcher une fois pour toutes de communiquer avec ses parents et amis, à l’intérieur. et hors de Russie, envoyant secrètement des messages et poursuivant sa lutte contre la guerre et la corruption qui sont l’essence même du régime.

Apparemment, ce n’était pas suffisant. Même si l’impact de Navalny sur l’opinion publique, enivrée par la propagande des médias d’État, avait considérablement diminué. Et ce, malgré le fait que la base de ses partisans a considérablement diminué ces dernières années. Aussi en raison de répression de plus en plus meurtrière de toute protestation ou distinction. Une autre preuve de cette dérive de plus en plus totalitaire est la signature, il y a quelques jours, par Poutine d’une nouvelle loi qui prévoit la confiscation des biens et propriétés des personnes déjà condamnées pour avoir critiqué la guerre en Ukraine. Il n’y aura pas de manifestations de rue à Moscou ou ailleurs pour protester contre la mort du dissident.

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La vérité c’est que Poutine craignait dans son cœur Navalny, dont l’élimination envoie un signal de peur et de nervosité. Derrière la sérénité et l’arrogance de ses dernières apparitions publiques, le tsar ne peut à ce stade tolérer aucune dissidence interne, encore moins celle charismatique et moqueuse d’Alexeï Navalny. Tout au long de sa vie, il a prouvé que le courage, la vérité et une autre Russie sont possibles. Pas plus.

Ne nous laissons donc pas berner par les récentes explosions de Poutine. Qui avait précédemment déclaré qu’il préférait que Joseph Biden soit réélu à la Maison Blanche, “plus prévisible, professionnel et old school” que Donald Trump. Et puis il s’est même plaint que Tucker Carlson, le journaliste américain que le Kremlin avait choisi pour un entretien à genoux, ne lui posait pas de questions plus agressives. Derrière ce masque arrogant, le tsar n’était pas du tout serein et la fin de Navalny le rend probablement plus en confiance. Pour reprendre les propres mots du dissident, “au moins pour le moment”.

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16 février 2024 (modifié le 16 février 2024 | 23h03)



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