Première nouvelle centrale nucléaire américaine en 30 ans : l’énergie nucléaire est beaucoup trop chère

Première nouvelle centrale nucléaire américaine en 30 ans : l’énergie nucléaire est beaucoup trop chère

2023-08-01 19:32:00

Une nouvelle centrale nucléaire est entrée en service aux États-Unis. Mais ce n’est en aucun cas le signe d’une renaissance mondiale de l’énergie nucléaire.

Dans l’État américain de Géorgie, le premier réacteur nucléaire entièrement repensé a été mis en service en plus de 30 ans Photo : Arvin Temkar/dpa

Le troisième bloc de la centrale nucléaire de Vogtle dans l’État de Géorgie est le premier réacteur américain à entrer en service en 30 ans. Le bloc quatre doit suivre l’année prochaine. Est-ce un “exemple impressionnant de notre avenir énergétique”, comme l’a fièrement expliqué le chef de la société d’exploitation Georgia Power ? Est-ce le début d’un retournement de situation, le début d’un brillant retour du nucléaire ?

Trois fois non. La bonne nouvelle pour l’industrie nucléaire se limite au simple fait que le réacteur est effectivement mis en service, ce qui n’est plus une évidence avec les nouveaux projets de construction dans les pays occidentaux industrialisés, comme le montre la récente catastrophe des constructions neuves en France.

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La centrale nucléaire américaine de Vogtle est à nouveau un exemple impressionnant d’explosion des coûts, d’immenses retards et de hara-kiri économique. Au début de la construction en 2013, l’ambiance était toujours au beau fixe : Georgia Power a promis qu’il n’y aurait pas de retard de construction cette fois et que le plan de coûts serait strictement respecté. Mais les coûts des deux réacteurs sont passés de 14 à environ 30 milliards de dollars, et le calendrier a été raté de six ans. Les dépassements de budget dans les centrales nucléaires américaines sont analysés depuis 1966 et atteignent en moyenne 207 %.

Alors que le démarrage du nouveau réacteur Vogtle fait l’objet d’une grande attention médiatique, les arrêts aux États-Unis se sont déroulés presque en silence. Depuis 2012, le plus grand parc de réacteurs au monde est passé de 101 à 92 unités. Il y a maintenant 93 réacteurs nucléaires en activité aux États-Unis. Leur part dans l’alimentation électrique est récemment tombée sous la barre des 20 % pour atteindre 18,9 %.

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Les énergies éolienne et solaire sont également en plein essor aux États-Unis. Les coûts des systèmes photovoltaïques ont chuté de 90 % depuis 2009, tandis que ceux des centrales nucléaires ont augmenté de 36 %. L’énergie nucléaire n’est plus compétitive. En 2019, la capacité installée d’éoliennes aux États-Unis a dépassé celle des centrales nucléaires.

Néanmoins, d’énormes subventions continuent d’affluer dans le secteur nucléaire américain. Ils devraient maintenir en activité le parc de réacteurs existant, très obsolète, et satisfaire les sociétés exploitantes. Des extensions de durée de vie à 60 et 10 réacteurs voire à 80 ans ont été approuvées.

Pendant ce temps, plus de la moitié du parc de réacteurs américains a dépassé sa durée de vie normale de 40 ans. Malgré toutes les subventions, de nouveaux arrêts seront inévitables à l’avenir, d’autant plus que les réparations coûteuses et les temps d’arrêt des anciens réacteurs augmentent. Le déclin de l’énergie nucléaire a depuis longtemps atteint les États-Unis. Les atomiques sont hors du temps.

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