La menace de guerre avec la Russie se rapproche, notamment en Europe. Cela ne signifie pas que cette guerre est inévitable. Cependant, plus que jamais, le vieil adage, Si tu veux la paix, prépare la guerre, est devenu crucial pour définir les politiques d’aujourd’hui. Aucune des démocraties ne souhaite la guerre avec la Russie. Mais il semble de plus en plus évident que la Russie, tout comme la Chine, l’Iran et la Corée du Nord, se prépare à la guerre. Leur développement militaire dépasse largement les besoins de défense de leur territoire. Pour les démocraties, la meilleure solution est d’augmenter le coût de la guerre pour ces pays, afin que les ressources financières nécessaires puissent être investies ailleurs. Cependant, les options diplomatiques commencent à s’épuiser. Les dictatures se montrent de plus en plus arrogantes, convaincues de la faiblesse des démocraties.
1) Comment la position des dirigeants européens évolue-t-elle?
Le 26 février dernier, Emmanuel Macron a suscité la controverse en évoquant la possibilité d’envoyer des militaires européens en Ukraine. Ces derniers jours, des dirigeants norvégiens et lituaniens ont exprimé des opinions similaires. Le ministre lituanien des Affaires étrangères a souligné que, en tant qu’ancienne république soviétique, son pays était conscient des intentions russes et de leur intérêt pour leurs anciens territoires.
2) Quelles mesures économiques proposent les dirigeants européens?
Les dirigeants européens prennent en compte les réticences du Congrès américain à financer la guerre en Ukraine. Ils envisagent de consacrer 0,2% de leur PIB au financement de la guerre, ainsi que de saisir les capitaux russes gelés en Europe depuis le début du conflit. De plus en plus de voix s’élèvent pour encourager les pays européens à se préparer en tant qu’économies de guerre.
3) Quels signes indiquent que la Russie se prépare à une guerre avec l’Europe?
Les changements de ton significatifs dans les déclarations des dirigeants russes suscitent des inquiétudes en Europe. Pour la première fois, les autorités russes ont admis hier que la Russie était en état de guerre, rejetant la responsabilité sur “l’Occident collectif” qui envoie des armes en Ukraine. Le vice-président de la Douma a même déclaré : “On se moque de Macron et de ses propos. Nous allons tuer tous les soldats français.” Il a également insulté le Premier ministre français en le qualifiant de pervers en raison de son homosexualité. Macron a souligné que ces déclarations peu diplomatiques traduisent une nervosité croissante au Kremlin.
4) Quels autres signes indiquent que la Russie se prépare à affronter l’Europe?
Le maintien de Vladimir Poutine à la tête de la Russie accroît sa marge de manœuvre. De nombreux observateurs notent qu’en comparaison à 2022, l’armée russe comptera cet été au moins un tiers de soldats supplémentaires.
5) Les autorités russes ont-elles sous-estimé les démocraties?
Manifestement, oui, et elles continuent de le faire. Poutine pensait que la guerre en Ukraine serait brève, provoquant des divisions au sein de l’Europe. En réalité, ce conflit a renforcé l’unité des démocraties et recentré leur attention sur la protection des droits de leurs citoyens face à la tyrannie des dictateurs étrangers.