Présence de microplastiques dans les artères : une étude révèle un lien avec la santé cardiovasculaire

UNu quotidien, nous ingérons sans le savoir de multiples particules de microplastiques, par exemple en buvant dans des bouteilles en plastique. Une étude italienne publiée début mars, dans Le Journal de médecine de la Nouvelle-Angleterre vient de démontrer pour la première fois la présence de microplastiques dans des plaques d’athérosclérose, ces amas graisseux dans les artères qui provoquent AVC et crises cardiaques.

Les plastiques se décomposent en minuscules morceaux appelés micro et nano plastiques (MNP) qui se dispersent partout, dans l’air, l’eau et la terre, et pénètrent dans notre corps par ingestion, inhalation ou contact cutané. Des études ont déjà montré que ces particules invisibles étaient présentes dans nos poumons et même dans le placenta. Cette fois-ci, les chercheurs italiens se sont penchés sur leur impact sur la santé cardiovasculaire.

Des microplastiques dans nos artères

L’étude a été réalisée sur un échantillon de 260 patients de plus de 65 ans présentant de l’athérosclérose, observés durant trois ans. Ceux-ci ont subi une opération appelée endartériectomie, consistant à ouvrir la veine ou l’artère qui est bloquée par une plaque athérome, pour la dégager. Les chercheurs ont analysé le contenu de leurs plaques athéromes via microscope électronique, chromatographie, spectroscopie de masse, ainsi que par marqueurs inflammatoires, pour observer les réactions chimiques qui pouvaient s’y produire.

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Chez plus de la moitié des patients, les scientifiques ont découvert des particules de plastique, principalement du polyéthylène (composé fréquemment utilisé dans les emballages alimentaires et cosmétiques), parmi les dépôts de graisse provenant de leur alimentation. En effet, « dans 60 % des cas, la présence de polyéthylène s’élève à hauteur de 22 microgrammes par milligramme. Et dans 12 % des cas, du PVC, à hauteur de cinq microgrammes par milligramme », précise Pasquale Nardone à nos confrères de la RTBF.

Des risques cardiovasculaires

Sur une période de 34 mois, les chercheurs ont suivi l’évolution de ces patients pour détecter d’éventuelles récidives, telles que des infarctus du myocarde ou des AVC. Le constat est frappant : seuls 7 % des patients sans microplastiques ont fait face à des récidives, tandis que ce chiffre monte à 20 % pour ceux présentant des microplastiques notamment en raison de biomarqueurs d’inflammation plus marqués.

Enfin, l’étude montre aussi que les récidives sont plus nombreuses chez les jeunes, qui ont absorbé plus de microplastiques que les plus âgés, et que les hommes sont plus concernés que les femmes.

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