Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a déclaré dans une interview diffusée dimanche que le projet de construction d’un mur entre les États-Unis et le Mexique, proposé par le candidat républicain Donald Trump, était irréaliste. Interrogé lors de l’émission “60 Minutes” de CBS sur la possibilité que Donald Trump construise le mur s’il était élu président en novembre, le président mexicain a répondu par la négative, affirmant que cela ne fonctionnait pas. Il a plutôt plaidé en faveur d’une réforme de la politique étrangère américaine pour dissuader l’immigration illégale.
Lorsque Donald Trump était au pouvoir et envisageait la construction d’un mur, le président mexicain lui a expliqué que les passeurs utilisaient des tunnels sous les barrières existantes. M. Trump aurait réagi en disant: “Je ne peux pas gagner avec vous”, avant de rire.
Le président américain Joe Biden fera face à nouveau à Donald Trump lors de l’élection présidentielle de novembre, avec l’immigration illégale au cœur de la campagne. M. Lopez Obrador a indiqué avoir contribué à réduire temporairement le nombre de migrants traversant la frontière sud des États-Unis à la demande de M. Biden en début d’année.
Il a souligné qu’une solution à court terme avait été obtenue en renforçant la surveillance de la frontière méridionale du Mexique et en collaborant avec les dirigeants d’Amérique centrale. Cependant, il a souligné que des mesures à long terme étaient nécessaires pour traiter les causes profondes de l’immigration illégale.
Pour le président mexicain, les États-Unis devraient investir des milliards de dollars chaque année pour lutter contre la pauvreté en Amérique latine, assouplir les sanctions contre le Venezuela et Cuba, et accorder un statut légal à des millions de Mexicains vivant aux États-Unis. Sinon, le flux de migrants continuera, a-t-il ajouté.
Face aux appels des républicains à fermer immédiatement la frontière, le président mexicain a souligné l’importance de la dépendance économique mutuelle entre les deux pays. Il a averti que la fermeture de la frontière empêcherait les Américains d’acheter des voitures bon marché.
Lorsqu’interrogé sur la divulgation du numéro de téléphone personnel d’une journaliste, M. Lopez Obrador a affirmé qu’il ne voulait pas lui nuire mais qu’il répondait à des allégations diffamatoires. Il a souligné le préjudice causé à la journaliste en affirmant qu’accuser le président mexicain d’avoir des liens avec le trafic de drogue sans preuve était une calomnie odieuse.
