Pression dans la chaudière, quotidien Junge Welt, 12 mars 2024

La pression continue de monter. Même au cours de la semaine où l’Assemblée populaire nationale a tenu sa réunion annuelle à Pékin, de nouvelles mesures ont été annoncées ou lancées en Occident, destinées à ralentir, arrêter, voire inverser la montée en puissance de la Chine. À Washington, le président américain Joseph Biden a annoncé son approbation d’une interdiction de Tik Tok et a lancé une éventuelle interdiction d’importation de voitures électriques chinoises. L’UE a ouvert la porte à des droits de douane rétroactifs sur les importations de véhicules à batterie en provenance de Chine et a fait avancer le débat sur les mesures contre l’acquisition de cellules solaires chinoises. Il a été rapporté en Australie que l’industrie de la défense augmente rapidement la production de munitions américaines parce que les entreprises américaines ne peuvent plus suivre le rythme dans leur propre pays et que Taiwan doit finalement être rempli de grenades. Aux Philippines, le président Ferdinand « Bongbong » Marcos a réfléchi à haute voix à l’aide américaine dans le conflit insulaire avec la Chine : il a déclaré qu’il ne voulait pas l’exiger « pour l’instant ». Toujours.

L’Assemblée populaire nationale, pour sa part, a annoncé des mesures visant à rendre la Chine prête à faire face à un conflit qui ne cesse de s’intensifier. Au niveau économique, l’accent devrait être mis moins sur la croissance quantitative que sur la réalisation de percées dans les secteurs clés de haute technologie pour devenir des leaders mondiaux. Nous nous prémunissons de plus en plus contre d’éventuelles attaques extérieures. À l’avenir, comme les délégués l’ont annoncé ce week-end, la sécurité nationale sera également renforcée par d’autres moyens, par exemple avec une nouvelle loi sur la cybersécurité. La population devrait être appelée à apporter un plus grand soutien à la défense nationale. Une nouvelle loi contre-espionnage a été adoptée l’année dernière et il a été récemment décidé de définir à l’avenir les secrets d’État – et donc l’obligation de les protéger – de manière beaucoup plus large. La pression externe en constante augmentation se traduit par une pression interne croissante.

Dans le même temps, le parti resserre également les rênes : il rationalise les structures politiques et étend son contrôle direct sur l’action gouvernementale. En Occident, on a appris avec enthousiasme que la traditionnelle conférence de presse du Premier ministre avait été omise lors de la réunion annuelle de l’Assemblée populaire de cette année : le pouvoir continuera à être concentré sur le chef de l’État et le chef du parti, même si cela est courant en Occident. les systèmes présidentiels ; Les États-Unis, par exemple, n’ont pas les moyens d’avoir un Premier ministre. À l’issue de l’assemblée annuelle, les délégués ont également décidé d’accorder au parti un contrôle plus direct sur le Conseil d’État, la branche exécutive de la République populaire. Bien entendu, cela va au-delà de la simple rationalisation des structures pour parer aux pressions extérieures : cela facilite également l’action politique en faveur de changements de cap généraux. Il sera intéressant de voir comment le parti utilisera ses rênes plus strictes.