Procès à Yverdon (VD) : La crédibilité de la plaignante met la Cour dans l’embarras

Procès à Yverdon (VD) : La crédibilité de la plaignante met la Cour dans l’embarras

Publié

Procès à Yverdon (VD)«On bricole pour juger un bonhomme dont on va broyer la vie!»

Un jeune homme est en ce moment jugé dans le Nord vaudois, notamment pour viol et séquestration. Mardi, l’audience a failli être renvoyée pour une enquête complémentaire. La crédibilité de la plaignante a mis la Cour dans l’embarras.

par
Le prévenu est accusé de plusieurs actes de violence

Le prévenu est accusé de plusieurs actes de violence

Getty Images/iStockphoto

La situation qui s’est déroulée mardi au Tribunal criminel d’Yverdon (VD) est assez inhabituelle. “On bricole pour juger un individu dont la vie va être détruite ! Là, ça va chambouler !” a prévenu Me Matthieu Genillod en début d’audience, demandant immédiatement une enquête complémentaire et soulignant les lacunes dans l’affaire de son client. Bien que ce dernier, un Vaudois de 22 ans, ait reconnu avoir agressé un automobiliste avec l’aide d’un ami qui avait refusé de les emmener en voiture un soir d’été 2020 à Yvonand, l’autre aspect de son procès a pris une tournure surprenante.

Le prévenu, qui consommait de la drogue et mélangeait souvent alcool et médicaments à l’époque des faits, est également accusé de violences envers son ancienne petite amie, notamment de viol, de séquestration et de mise en danger de la vie d’autrui. Les deux protagonistes s’étaient rencontrés dans un hôpital psychiatrique en 2019 et avaient été ensemble pendant trois ans. Cependant, après des heures de débats, le dossier s’est révélé si lacunaire qu’il a été question de renvoyer l’affaire pour des compléments d’enquête.

“Il n’est pas faible de dire qu’il manque des informations essentielles sur la plaignante”, a déclaré l’avocat de la défense. Il souhaiterait que les rapports d’hospitalisation de la jeune femme soient inclus dans le dossier, et l’avocat de la plaignante, Me Robin Chappaz, ne s’y oppose pas. De plus, sa cliente a fait de nouvelles révélations mardi et les témoignages divergent également.

Sa santé mentale suscite des doutes

L’accusé nie les faits qui lui sont reprochés. “Nous sommes obligés de croire Madame sur parole alors qu’elle souffre d’un trouble dissociatif de la personnalité qui nous dit de ne pas la croire”, a insisté Me Genillod, reprochant au Parquet de s’être basé uniquement sur les déclarations de la plaignante pour rédiger l’acte d’accusation. Alors que la justice a jugé que sa santé mentale n’affectait en rien sa perception de la réalité, mardi en fin de journée, le flou subsistait. La crédibilité de la jeune femme est désormais moins certaine.

Après plusieurs suspensions d’audience et de nombreuses hésitations, le tribunal a décidé de poursuivre les débats sur les autres faits de l’affaire, tout en se réservant la possibilité de prendre une autre décision. Il est à noter que l’accusé a déjà passé 370 jours en détention préventive. L’audience se poursuit mardi.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.