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Procès de Maxime Lypkan, l’étudiant de 18 ans jugé pour diffusion de fausses informations sur l’armée russe

Procès de Maxime Lypkan, l’étudiant de 18 ans jugé pour diffusion de fausses informations sur l’armée russe

Le procès d’un étudiant de 18 ans, le plus jeune Russe jugé pour avoir diffusé de “fausses informations” sur l’armée russe, a débuté lundi à Odintsovo, dans la banlieue ouest de Moscou.

Maxime Lypkan risque jusqu’à 10 ans de prison et avait été arrêté en février dernier, peu après avoir fêté ses 18 ans, tandis qu’il prévoyait d’organiser une action de protestation contre l’offensive russe en Ukraine.

L’audience s’est déroulée à huis clos et sans la présence de l’accusé qui a été placé vendredi dans un hôpital psychiatrique à Tchekhov, près de la capitale russe, à la demande du tribunal.

“Le procès va se dérouler à huis clos car, selon une expertise (médicale judiciaire), il a été reconnu en partie irresponsable de ses actes”, a précisé à l’AFP son avocat Alan Katchmazov, présent à l’audience.

Selon M. Katchmazov, son client est accusé d’avoir diffusé de “fausses informations sur l’armée russe”, pour la publication sur sa chaîne Telegram et sur YouTube d’informations sur “une maternité bien connue (en Ukraine) qui, selon Maxime, aurait été soi-disant bombardée par des militaires russes”.

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“Nous nous inquiétons beaucoup pour Maxime”, a confié avant l’audience sa mère Elena.

Selon une autre avocate de Maxime, Antonina Levotchskaïa, le jeune homme a été “rasé de force” et a eu “des conflits avec ses voisins de cellule” lorsqu’il se trouvait en détention provisoire.

La défense espère que Maxime sera libéré en raison de son diagnostic qui n’a pas été dévoilé.

A part ses parents, une seule personne est venue soutenir Maxime au tribunal : Lioudmila Ivanova, une retraitée de 67 ans. Elle a raconté qu’elle venait régulièrement aux procès des militants anti-offensive. “J’y viens pour soutenir les accusés, mais aussi pour être moi-même soutenue par des gens qui ont le même point de vue que ceux qui se sont retrouvés sous le marteau” de la justice russe, dit-t-elle en pleurant.

Militant contre l’offensive, Maxime Lypkan venait de finir son cursus scolaire et devait étudier le droit à l’université pour devenir avocat.

Il avait prévu avant son arrestation d’organiser une action de protestation pour le deuxième anniversaire du début de l’intervention russe en Ukraine, le 24 février, qui devait s’intituler “Une année d’enfer”, mais les autorités de Moscou ont interdit ce rassemblement. Maxime a alors porté plainte en justice contre la mairie de la capitale, mais a perdu le procès.

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Il avait donné en février 2023 une interview à Radio Free Europe, média financé par le Congrès américain, dans laquelle il expliquait pourquoi il manifestait contre le Kremlin.

“J’ai été tellement choqué par les victimes au sein du peuple ukrainien à Kharkiv, Boutcha et dans d’autres villes ukrainiennes que j’ai décidé de protester activement”, disait-il dans cette interview, appelant ses concitoyens à faire comme lui.

“Je comprends tous les risques, mais je n’ai pas peur d’organiser des actions contre la guerre”, affirmait le jeune homme.

La police s’est présentée à sa porte à six heures le 21 février et l’a arrêté.

La prochaine audience doit avoir lieu mercredi.

(publié le 27 novembre à 21h49, AFP)

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