Procès du double meurtre de policiers : Réquisition de réclusion criminelle à perpétuité pour l’accusé Mohamed Aberouz

Procès du double meurtre de policiers : Réquisition de réclusion criminelle à perpétuité pour l’accusé Mohamed Aberouz

Lors du douzième jour du procès du double meurtre d’un couple de policiers, qui ont été tués le 13 juin 2016 devant leur fils de 3 ans dans leur maison de Magnanville (Yvelines), le Parquet national antiterroriste (PNAT) a formulé la demande suivante le 10 octobre dernier : la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de vingt-deux ans pour le seul accusé, Mohamed Aberouz. Cet ami d’enfance du tueur, Larossi Abballa, qui avait été abattu par les policiers la nuit des faits, est jugé pour complicité d’assassinats terroristes et association de malfaiteurs terroristes.

Pendant près de trois heures, les représentantes du PNAT ont présenté les “pièces de puzzle” de cette enquête lors d’un réquisitoire à deux voix devant la cour d’assises spéciale de Paris. La pièce maîtresse de cette enquête est une seule trace d’ADN retrouvée sur l’ordinateur des victimes, qui selon l’accusation, prouve la présence de l’accusé dans la maison du couple au moment de l’attentat. Cependant, la défense affirme qu’il s’agit d’un transfert d’ADN, une hypothèse jugée “scientifiquement possible” selon un expert auditionné quelques jours plus tôt.

Les magistrates ont alors souligné que Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing ont été assassinés car ils avaient choisi de servir la nation. Elles ont expliqué que le terrorisme réduit l’homme à ce qu’il représente et que cette attaque a été vécue comme une intrusion violente dans la sphère privée, puisque jusqu’alors, le terrorisme avait touché seulement notre pays à l’extérieur. Les magistrates ont précisé que les policiers ont été visés en raison de leur profession, mais qu’ils n’étaient pas en service lorsqu’ils ont été tués : ils étaient une famille.

Elles ont également souligné que cet acte a profondément ébranlé l’institution policière ainsi que toute la société, car lorsqu’on assassine des policiers, c’est notre contrat social qui est attaqué. Elles ont ensuite dénoncé le “discours victimaire” de l’accusé, qui clame son innocence et dont les avocats accusent les enquêteurs de partialité. Elles ont insisté sur le fait que l’ADN de M. Aberouz n’est qu’une pièce du puzzle, et que toutes les pièces, une fois assemblées, forment une image qui attribue sa place à l’accusé dans ce puzzle, soutenant ainsi la thèse de l’accusation.

La deuxième représentante du ministère public a admis que deux thèses diamétralement opposées devront être tranchées par le tribunal. Elle est ensuite revenue en détail sur la controverse scientifique et judiciaire qui a animé les deux semaines d’audience, en soulignant que la défense a souvent plaidé pour un transfert d’ADN dans d’autres procès. Elle a qualifié cette défense de classique.

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