Procès pour voies de fait sur un poupon : Les experts suspectent de la maltraitance

Deux experts médicaux ont témoigné mercredi au palais de justice de Sherbrooke, lors du troisième jour du procès d’un père accusé de voies de fait graves sur son bébé né au printemps 2022. Une endocrinologue et une neurologue qui ont soigné le nourrisson ont soupçonné un cas de maltraitance, notamment parce que le père avait déjà perdu un premier enfant dans des circonstances similaires. La neurologue de garde, la Dre Cécile Cieuta-Walti, a expliqué qu’elle avait admis l’enfant aux soins intensifs pédiatriques de l’hôpital Fleurimont le 29 mars 2022, alors qu’il faisait des crises convulsives. Elle a indiqué qu’ils avaient choisi de ne pas intuber le bébé afin de ne pas augmenter la pression intracrânienne et les saignements au cerveau. Informée par les parents des antécédents du père, notamment la perte d’un précédent enfant, la Dre Cieuta-Walti a déclaré qu’elle soupçonnait un traumatisme crânien non accidentel, bien qu’elle ne puisse pas exclure une maladie métabolique génétique. Plus tôt dans la journée, l’endocrinologue consultée, la Dre Nancy Gagné, a également témoigné. Elle a expliqué que le nourrisson, qui n’avait que quelques jours, avait développé un diabète insipide. Selon les résultats de l’imagerie par résonance magnétique, ce diabète était dû à un traumatisme. Des tests ont été effectués pour vérifier la santé osseuse de l’enfant, qui a été qualifiée d’optimale par la Dre Gagné. Elle a souligné qu’il n’était pas plus susceptible de subir des fractures qu’un autre enfant du même âge, car le poupon ne présentait aucun déficit de vitamine D et la fixation des éléments minéraux dans le tissu osseux était normale. Rappelons que l’enfant a été diagnostiqué avec des fractures, une au fémur gauche et quelques-unes aux côtes. D’autres experts médicaux seront entendus par la poursuite jeudi.