Programme Canoo : Les nouveaux arrivants accueillis à la culture québécoise

Programme Canoo : Les nouveaux arrivants accueillis à la culture québécoise

C’était un spectacle de danse de haute qualité. Ce soir-là, une demi-douzaine de sièges du théâtre Maisonneuve de la Place des Arts étaient occupés par de nouveaux arrivants au Québec. Ils ont eu droit à des billets offerts par un programme hors de l’ordinaire, qui vise à initier les résidents fraîchement arrivés à la culture d’ici.

Une façon de dire : vous êtes ici chez vous. On vous déroule le tapis rouge. Et voici des oeuvres qui ouvriront peut-être une fenêtre sur la mentalité, sur les moeurs, de votre nouveau chez-vous.

« Je le prends comme un très beau cadeau du pays qui nous accueille », dit Marina Melteva, une des spectatrices ayant assisté au spectacle Salle de réunion de la compagnie Kidd Pivot, cette semaine.

Cette mère de famille originaire de la Bulgarie est arrivée à Montréal avec sa fille il y a cinq ans. Elle a eu droit à d’excellents billets au théâtre Maisonneuve grâce à l’application Canoo, destinée aux nouveaux arrivants. Ce programme offre à tout nouveau citoyen ou résident permanent canadien la possibilité de réserver des billets gratuits ou à prix modique auprès de 1500 institutions culturelles du pays — musées, concerts, sports professionnels, parcs nationaux, en plus de rabais pour des déplacements au Canada par Via Rail et Air Canada.

Cette initiative a été mise en place en 2010 par l’Institut pour la citoyenneté canadienne (ICC), un organisme indépendant fondé par l’ex-gouverneure générale Adrienne Clarkson et son mari John Ralston Saul. Le gouvernement fédéral finance la majeure partie du programme. Des dons privés paient le reste de la facture.

Lire aussi  Deux ans avec AlzaPlus+. 900 000 personnes ont déjà essayé l'abonnement et Alza a désormais une nouvelle attraction - Živě.cz

Freiner la désillusion

« On veut que les nouveaux arrivants se sentent bienvenus au pays », dit Roberto Alvarez, directeur des partenariats chez Canoo.

Une recherche récente menée par l’ICC débusque un mythe tenace au sujet de l’immigration au Canada : oui, le pays est perçu comme un havre de paix et de « qualité de vie », mais une portion appréciable des nouveaux arrivants déchantent une fois installés.

« La désillusion [des immigrants] à l’égard du Canada est en hausse. Les taux d’accès à la citoyenneté ont diminué de 40 % depuis 2001, et 30 % [d’entre eux et elles] de moins de 30 ans prévoient de quitter le Canada après moins de deux ans », indique l’ICC.

L’explosion des coûts du logement, la discrimination à l’emploi, le choc culturel, la barrière de la langue et la difficulté à tisser un nouveau réseau de connaissances font partie des freins à la rétention des immigrants, précise Roberto Alvarez.

Émue par les Cowboys

Marina Melteva, la mère de famille d’origine bulgare rencontrée au théâtre Maisonneuve, confirme les hauts et les bas de l’immigration. Elle a dû faire reconnaître ses compétences en éducation à la petite enfance. Développer des amitiés. Et perfectionner son français, qu’elle a appris en Bulgarie. Elle s’exprime désormais de façon impeccable dans la langue officielle du Québec, mais son intégration a donné lieu à des moments d’inconfort.

Lire aussi  Les offres Xbox Black Friday incluent des packs de consoles de tous les temps et 20 $ de réduction sur les contrôleurs

« Heureusement, les Québécois sont ouverts d’esprit. Toutes les nationalités sont présentes à Montréal », dit-elle. Signe d’une adaptation indéniable, Marina Melteva a été émue par la mort de Karl Tremblay. Lorsqu’elle a vu sur les réseaux sociaux des extraits du concert des Cowboys Fringants sur les plaines d’Abraham, l’été dernier, elle s’est dit qu’elle avait raté une occasion en or de rencontrer ce groupe mythique de son pays d’adoption.

Mince consolation, elle a aimé le spectacle Salle de réunion au théâtre Maisonneuve. Cette pièce de la chorégraphe Crystal Pite et du dramaturge Jonathon Young marie la danse et le théâtre. Dans une ambiance glauque et surréaliste, les huit personnages incarnent des amateurs de jeux de rôle de style médiéval. On voit des chevaliers s’entretuer. Une princesse ayant perdu son bien-aimé. Les scènes oscillent entre le rêve et la réalité. C’est beau. Et drôle, par moments

Marina Melteva a été captivée par le spectacle. Elle adore la danse contemporaine. Grâce aux billets gratuits ou à bas prix de l’application Canoo, la mère et sa fille sont aussi des habituées du Musée des beaux-arts et d’Espace pour la vie, qui regroupe le Biodôme, l’Insectarium, le Jardin botanique, la Biosphère et le Planétarium.

Favoriser les découvertes

Sara Ennasri, arrivée du Maroc au début de la pandémie, il y a trois ans et demi, a aussi eu le bonheur d’assister à Salle de réunion. « C’est vraiment bien d’avoir des billets gratuits ou à bas prix, surtout pour une étudiante », dit cette orthophoniste de 30 ans, qui étudie pour faire reconnaître ses acquis. Elle travaille aussi en gestion dans le domaine des services sociaux.

Lire aussi  Microsoft met en garde contre un pirate informatique qui utilise à mauvais escient Quick Assist dans les attaques du ransomware Black Basta

« Les sorties culturelles m’aident à découvrir Montréal et à rencontrer des gens », dit la jeune femme. Elle et sa tante Sofia, originaire elle aussi du Maroc, adorent l’ambiance des festivals. « La culture est partout. Montréal est un musée à ciel ouvert.

Seul bémol, Sara Ennasri a constaté une offre de sorties beaucoup plus abondante à Toronto, sur l’application Canoo. L’organisme travaille là-dessus pour offrir plus d’activités à Montréal, assure Roberto Alvarez.

Le diffuseur Danse Danse, associé à la Place des Arts, accueille de nouveaux arrivants à ses spectacles depuis 2018. L’organisme offre de très bons billets de catégories A et B. Pas moins de 66 spectateurs venus d’ailleurs doivent assister à la représentation d’Salle de réunion ce vendredi. Plus de 350 places ont été attribuées cette saison à de nouveaux citoyens ou résidents permanents, précise Claire Olivier, responsable de l’inclusion chez Danse Danse.

« J’ai moi-même bénéficié du programme à mon arrivée au pays. Ça m’a permis de m’approprier la ville et ses institutions culturelles. Et je me suis sentie accueillie », raconte cette gestionnaire d’origine française.

À voir en vidéo
#culture #pour #intégrer #les #nouveaux #arrivants
publish_date] pt]

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.