Demande de permis de construire en décembre 2023, début des travaux prévu au deuxième trimestre 2024, et début de production en 2025 : c’était, à l’automne dernier, le calendrier évoqué par l’entreprise Holosolis pour son projet d’usine de fabrication de panneaux solaires en Moselle, annoncée comme la plus grande d’Europe.
La gigausine doit voir le jour sur un terrain de 18 hectares, déjà viabilisés, près de Sarreguemines, non loin de l’usine du constructeur automobile Ineos Grenadier (ex-Smart). Avec, à la clé, 1.700 emplois, et une production annuelle de 10 millions de modules.
Mais ce planning est d’ores et déjà chamboulé. Lors d’une conférence de presse qui s’est déroulée mercredi 7 février, le PDG d’Holosolis, Jan Jacob Boom Wichers, a fait état de retards. Le permis de construire sera finalement déposé en avril, et la demande d’autorisation environnementale début mai. «Certains délais sont incompressibles. Heureusement, nous avons le soutien de l’État, de la Région et de la communauté d’agglomération de Sarreguemines. Nous espérons commencer à construire l’usine au printemps 2025, et commencer à produire les premiers panneaux mi-2026», explique-t-il au Républicain Lorrain.
Outre les démarches administratives, le projet a pris du retard en raison d’études complémentaires menées à la suite de la concertation publique qui a eu lieu l’an passé. Avec une conséquence positive concernant la consommation d’eau pour le futur site industriel.
Cette eau sera puisée dans la rivière voisine, la Sarre. «On avait initialement expliqué qu’on avait besoin de 300m3dont 10% d’utilisation. Aujourd’hui, on estime qu’on va utiliser 250 voire 220m3 uniquement, donc beaucoup moins, en utilisant 10% de cette eau. Le reste va être rejeté dans la rivière après avoir été traitée», a indiqué Jan Jacob Boom Wichers à un autre média local, Radio Mélodie.
Le patron d’Holosolis reste néanmoins confiant, même si le montant du projet a également évolué – passant de 700 à 800 millions d’euros – en raison de la conjoncture économique principalement. Les premiers recrutements auront lieu, quant à eux, en 2025.
Du côté de l’entreprise comme des collectivités partenaires, l’optimisme reste de mise, malgré la concurrence féroce du marché chinois pour les panneaux solaires.
Mais si ce retard de calendrier n’a rien d’irrémédiable, il fait néanmoins ressurgir un mauvais souvenir. Avant Holosolis, un autre projet d’usine de panneaux solaires avait été porté, au même endroit, par le groupe norvégien REC Solar. Qui avait finalement tout laissé tomber en 2022. Alors, en Moselle-Est, on veut toujours croire à un avenir rayonnant, mais on reste vigilant.
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