Le ministre des Armées a répondu ce vendredi 8 mars sur BFMTV-RMC aux déclarations controversées d’Emmanuel Macron concernant l’envoi de troupes. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a déclaré ce vendredi 8 mars sur BFMTV-RMC qu’il n’était pas question d’envoyer des troupes combattantes au sol en Ukraine, une semaine après les propos controversés d’Emmanuel Macron. Il a affirmé que le président de la République n’avait pas évoqué une “cobélligérance” lors de sa conférence internationale à Paris la semaine dernière, mais a posé la question : “Entre le transfert d’armes tel que nous le connaissons aujourd’hui et la cobélligérance, c’est-à-dire la guerre directe avec la Russie, est-ce qu’on a tout essayé?”
“Sébastien Lecornu a ensuite évoqué plusieurs pistes, comme des “schémas de présence militaire pour du déminage, de la formation de soldats ukrainiens sur le sol ukrainien”. Il a souligné que “nous ne sommes plus dans la même situation qu’il y a deux ans”, mentionnant “la contre-offensive” ukrainienne, l’assassinat de l’opposant russe Alexei Navalny, “les menaces de la Russie sur les démocraties européennes avec notamment des actions agressives sur le cyberespace”, ou encore “l’aide militaire bloquée au Congrès américain.”
Lundi 26 février, lors d’une conférence internationale à Paris réunissant des chefs d’État et de gouvernement, le président avait estimé que l’envoi de troupes au sol ne devait pas être exclu. La plupart des alliés de Kiev et les partis d’opposition en France s’étaient démarqués de cette position.
“Ce n’est pas consensuel, mais il ne faut rien exclure par principe”, a déclaré Emmanuel Macron, a précisé Sébastien Lecornu. Il a ajouté que le président avait répondu à un “leader slovène” qui avait affirmé “qu’il n'[était] pas question de mettre des troupes au sol”. “Plein de propositions ont fait consensus”, a souligné Sébastien Lecornu, énumérant notamment huit propositions, qu’elles soient civiles, militaires – comme la production sur le sol ukrainien – ou liées à la cyberdéfense.
Emmanuel Macron a poursuivi cette semaine en défendant sa position, appelant les alliés à ne pas être lâches. Il a affirmé devant les chefs de partis qu’il n’y avait “aucune limite”, “aucune ligne rouge” au soutien de la France à l’Ukraine.
Un débat au Parlement est prévu pour la semaine prochaine, avec un vote non contraignant. Cette discussion portera initialement sur l’accord bilatéral de sécurité signé avec l’Ukraine mi-février, mais les récents propos du président devraient également être abordés. Certains partis politiques ont été critiqués pour leur position ambiguë sur le soutien à l’Ukraine, ce qui, selon Sébastien Lecornu, pourrait finalement servir les intérêts de la Russie.