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Propriété économique des actions données en garantie (BFH)

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Impôt sur les sociétés | Propriété économique des actions cédées à titre de garantie (BFH)

Si des actions sont cédées à titre de garantie, elles sont fiscalement attribuées à l’acquéreur et créancier garanti à partir du transfert de propriété, si celui-ci peut exercer les droits essentiels liés aux actions (en particulier l’aliénation et l’exercice des droits de vote) juridiquement et effectivement indépendamment de la survenance d’un cas de garantie ().

Les faits : La requérante avait conclu avec sa banque des opérations de pension et de prêt de titres simultanées et de montants égaux. Pendant la durée des prêts de titres,elle a reçu de sa banque,en garantie et contre paiement d’une commission,des actions britanniques cotées en bourse. Elle pouvait disposer sans restriction de ces actions et exercer les droits de vote qui y étaient liés.

À la fin des prêts de titres,elle devait rétrocéder des actions de même nature et quantité. Les dividendes versés devaient être transférés à sa banque simultanément et pour le même montant. Étant donné que les dividendes perçus étaient exonérés d’impôt selon la législation en vigueur à l’époque, mais que le transfert des dividendes était déductible fiscalement comme dépense d’exploitation, il en résultait une perte fiscale à hauteur des dividendes perçus. La requérante a maximisé cette perte en échangeant prématurément les actions dont elle avait déjà reçu les distributions contre celles dont la distribution était encore à venir.

L’governance fiscale a considéré qu’il s’agissait d’un abus de possibilités de structuration juridique (§ 42 AO) et a augmenté le bénéfice de la requérante du montant des dividendes perçus. La demande formée contre cette décision n’a pas abouti en première instance. Le tribunal financier a justifié les augmentations de bénéfice par le fait que les actions britanniques n’étaient pas fiscalement attribuables à la requérante au moment de la perception des dividendes, mais à sa banque, de sorte qu’il n’était pas nécessaire de retenir un abus de droit ().

Les juges de la BFH ont annulé le jugement et renvoyé l’affaire pour un nouvel examen et une nouvelle décision :

Les actions cédées à titre de garantie sont attribuables au créancier garanti en tant que titulaire des actions, si celui-ci peut exercer les droits essentiels liés aux actions (en particulier l’aliénation et l’exercice des droits de vote) juridiquement et effectivement à partir du transfert de propriété, indépendamment de la survenance d’un cas de garantie.
Lors de l’examen de l’attribution fiscale des biens économiques conformément au § 39 AO, il convient de vérifier à qui appartiennent objectivement et en fait les droits essentiels liés à la pleine propriété des actions ; il n’est pas pertinent de savoir si le titulaire de ces droits souhaite également les exercer subjectivement.* D’une disposition spéciale de prévention des abus introduite après l’année litigieuse (ici : § 8b alinéa 10 KStG dans la version de la loi de réforme de l’impôt sur les sociétés de 2008), on ne peut déduire, par un raisonnement inverse, qu’une constellation de faits qu’elle vise ne peut pas remplir les conditions de la disposition générale de prévention des abus du § 42 AO avant son entrée en vigueur.

Remarque :

Le BFH a renvoyé l’affaire à l’instance inférieure, car il n’était pas possible de déterminer, sur la base des constatations faites jusqu’à présent, s’il y avait eu abus de droit. Lors du deuxième procès, le tribunal financier devra examiner si la garantie du prêt de titres par le transfert des actions britanniques avait également des raisons non fiscales.

Impôt sur les sociétés et actions cédées en garantie : Décryptage de la jurisprudence BFH

Introduction

Cet article analyse la décision de la Cour Fédérale des Finances (BFH) concernant l’attribution fiscale des actions cédées en garantie. La décision porte sur la question de savoir qui est considéré comme le véritable propriétaire économique des actions dans le cadre d’opérations de prêt de titres et de garantie, et quelles sont les implications fiscales.

Les Faits : Opérations de Prêt de Titres et de Garantie

L’affaire concerne une requérante qui avait conclu des opérations simultanées de pension et de prêt de titres avec sa banque. Elle a reçu des actions britanniques cotées en bourse en garantie de ces opérations. La requérante pouvait disposer librement de ces actions et exercer les droits de vote qui y étaient attachés.À la fin du prêt de titres, elle devait restituer des actions de même nature et quantité. Les dividendes perçus étaient transférés à la banque.

En raison de la législation fiscale en vigueur, le transfert des dividendes était déductible comme une dépense d’exploitation, ce qui entraînait une perte fiscale.Pour maximiser cette perte, la requérante a échangé prématurément les actions. L’management fiscale a considéré cela comme un abus de droit,augmentant le bénéfice imposable de la requérante.

Décision du BFH : Attribution Fiscale des Actions

Le BFH a annulé le jugement précédent et renvoyé l’affaire pour un nouvel examen. Les points clés de la décision du BFH sont :

Attribution fiscale au créancier garanti : Les actions cédées en garantie sont fiscalement attribuables au créancier garanti si celui-ci peut exercer les droits essentiels liés aux actions (aliénation et exercice des droits de vote) indépendamment d’un cas de garantie.

Droits essentiels : L’attribution fiscale dépend de l’exercice effectif et juridique des droits liés à la pleine propriété des actions, et non des intentions subjectives du titulaire.

Prévention des abus : La cour a rejeté l’argument selon lequel une disposition spécifique de prévention des abus introduite ultérieurement interdirait l’submission de la disposition générale de prévention des abus avant son entrée en vigueur.

Conséquences et Implications

La BFH a renvoyé l’affaire pour un nouvel examen afin de déterminer s’il y avait eu abus de droit. Le tribunal devra examiner si la garantie du prêt de titres par le transfert des actions avait également des raisons non fiscales.

Tableau récapitulatif

| Aspect | Description |

| :————————————– | :————————————————————————————————————————————————————————— |

| Principe clé | Attribution fiscale au créancier garanti si exercice des droits essentiels. |

| Droits essentiels | Aliénation et exercice des droits de vote. |

| Évaluation | Basée sur l’exercice effectif et juridique des droits, non sur les intentions subjectives. |

| Abus de droit | Le tribunal inférieur doit déterminer s’il y a eu abus de droit et s’il y a des raisons non fiscales à la garantie du prêt de titres. |

| Juridiction | BFH, jugement du 13.11.2024 – I R 3/21. |

FAQ

Qu’est-ce qui détermine l’attribution fiscale des actions en garantie ?

L’exercice effectif et juridique, par le créancier garanti, des droits essentiels liés aux actions, comme le droit de les vendre et de voter.

Les intentions du titulaire des actions sont-elles importantes ?

Non, l’important est l’exercice réel des droits, pas si le titulaire a l’intention de les exercer.

Qu’est-ce qu’un abus de droit dans ce contexte ?

L’administration fiscale considère qu’il y a abus de droit lorsque des opérations sont réalisées principalement pour obtenir des avantages fiscaux, sans justification économique réelle.

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