Protéines et mortalité chez les personnes âgées atteintes d’insuffisance rénale chronique

2024-08-19 12:45:42

La maladie rénale chronique réduit la capacité des reins à filtrer le sang et à remplir leurs fonctions vitales. Cette maladie est incurable et est associée à un risque accru de diverses maladies et à une mortalité accrue. L’incidence de l’insuffisance rénale chronique augmente avec l’âge, touchant plus de 40 % des personnes de plus de 60 ans sous certaines de ses formes (légères, modérées ou sévères).

Actuellement, il est recommandé aux patients atteints d’insuffisance rénale chronique légère ou modérée de limiter leur apport en protéines afin de ralentir la progression de la maladie et d’éviter les complications métaboliques. Cependant, les personnes âgées ont besoin de plus de protéines que les personnes plus jeunes pour maintenir leur fonction physique, rester en bonne santé et se remettre d’éventuelles maladies.

Dans une étude récente, réalisée par des chercheurs de l’Université autonome de Madrid (UAM), du Réseau Centre de recherche biomédicale pour l’épidémiologie et la santé publique (CIBERESP), de l’IMDEA-Alimentación et de l’Institut Karolinska, ce dernier en Suède et dans le reste des entités en Espagne, les données de 8 543 personnes âgées en Espagne et en Suède, collectées sur 10 ans, ont été analysées pour déterminer l’apport idéal en protéines chez les patients atteints d’insuffisance rénale chronique.

L’apport en protéines a été estimé à l’aide d’entretiens et de questionnaires validés, tandis que les données de mortalité ont été obtenues à partir des registres nationaux de décès. La présence d’une maladie rénale chronique a été déterminée par des analyses de sang et d’urine, ainsi que par des diagnostics médicaux. Les analyses ont été ajustées en fonction des variables sociodémographiques, du mode de vie, d’autres maladies chroniques et de la qualité de l’alimentation afin d’éviter tout biais dans les résultats.

Les avantages pourraient dépasser les risques

L’équipe, composée entre autres d’Adrián Carballo-Casla, de l’Institut Karolinska et du CIBERESP, ainsi que de Rosario Ortolá, de l’UAM et du CIBERESP, a constaté que, par rapport à la recommandation standard de 0,8 gramme de protéines par kilogramme de poids corporel par jour (environ 56 grammes pour une personne de 70 kilogrammes), soit un apport de 1,0 ; 1,2 et 1,4 grammes de protéines par kilogramme de poids corporel et par jour étaient associés à un risque de décès respectivement de 12 %, 21 % et 27 % inférieur.

« Les protéines végétales, provenant des céréales, des légumineuses ou des noix, et les protéines animales, provenant de la viande, du poisson, des produits laitiers ou des œufs, ont montré des associations similaires avec la mortalité. Ces associations protectrices étaient comparables chez les personnes âgées de 60 à 74 ans et chez les personnes de plus de 75 ans », détaillent les chercheurs.

La quantité la plus appropriée de protéines présentes dans les plats habituellement consommés par les personnes âgées a fait l’objet de nombreux débats médicaux. (Photo : James Gathany/CDC/Mary Anne Fenley)

Ces résultats suggèrent que, chez les personnes âgées atteintes d’insuffisance rénale chronique légère ou modérée, les avantages d’un apport plus élevé en protéines pourraient l’emporter sur les risques en termes de mortalité. Par conséquent, ces patients pourraient bénéficier d’une consommation plus élevée de protéines que celle actuellement recommandée, à l’instar des personnes âgées sans maladie rénale chronique. Cependant, compte tenu de la nature de l’étude, il n’est pas clair si ces résultats s’appliquent aux personnes atteintes d’une maladie rénale chronique grave, issues d’autres groupes ethniques ou qui suivent un régime végétarien et/ou pauvre en protéines.

Dans de futures études, les chercheurs prévoient d’examiner le rôle du régime alimentaire et de la nutrition dans d’autres syndromes gériatriques et pathologies neurodégénératives, dans le but d’améliorer les politiques de santé publique et la pratique clinique.

« Nos recherches actuelles consistent notamment à examiner comment les régimes alimentaires (par exemple méditerranéens, nordiques, occidentaux), l’apport en protéines et l’apport énergétique sont associés à la malnutrition chez les personnes âgées. Un autre axe de recherche se concentre sur la relation entre les habitudes alimentaires et la multimorbidité chez les personnes âgées. Enfin, nous étudions si le respect de ces habitudes alimentaires est associé à des biomarqueurs de la maladie d’Alzheimer et de la neurodégénérescence », concluent les auteurs de la recherche.

L’étude s’intitule « Apport en protéines et mortalité chez les personnes âgées atteintes d’insuffisance rénale chronique ». Et il a été publié dans la revue académique JAMA Network Open. (Source : CIBERESP/UAM/CIBERER)



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