Protests in Paris as Macron approves retirement reform without vote – The Irish Times

Protests in Paris as Macron approves retirement reform without vote – The Irish Times

La police française a utilisé un canon à eau pour disperser une manifestation spontanée sur la place de la Concorde jeudi après que 6 000 étudiants et syndicalistes ont convergé sur la place principale de Paris pour protester contre la décision du président Emmanuel Macron de faire adopter par décret sa réforme controversée des retraites.

Les protestations ont commencé dès qu’il a été su que Macron avait demandé au Premier ministre Elisabeth Borne d’engager la responsabilité de son gouvernement et de faire passer la réforme sans vote, comme le permet l’article 49.3 de la constitution.

Le rassemblement a d’abord été léger, avec quelques manifestants jouant de la musique, mais est devenu progressivement plus strident. Les manifestants ont fait face à la police anti-émeute protégeant l’Assemblée nationale. “Ça va exploser”, scandaient certains. La station de métro Concorde a été fermée. Des débris ont été incendiés et une tentative a été faite pour élever des barricades.

Des manifestations contre ce que les détracteurs de Macron ont qualifié de violation des principes démocratiques ont également eu lieu dans d’autres villes françaises. L’alliance entre étudiants et syndicalistes rappelle la révolution de mai 1968.

La réforme fera passer l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans. Les sondages ont constamment montré que les deux tiers de la population la rejettent. Des millions de personnes ont participé à des grèves et à huit journées nationales de protestation depuis le 19 janvier.

Le Premier ministre Borne avait insisté sur le fait qu’elle organiserait un vote sur la loi. Une commission bicamérale de 14 députés et sénateurs s’est entendue sur un texte mercredi. Macron a convoqué les chefs de parti à l’Élysée pour des consultations de dernière minute.

Le président ne pouvait pas compter sur le soutien du parti conservateur Les Républicains. Lorsqu’il est devenu évident que la loi n’était pas certaine d’être adoptée, Macron a tenu une réunion d’urgence du cabinet où il a demandé à Borne d’invoquer l’article 49.3.

“Mon intérêt politique et ma volonté politique étaient d’aller voter”, aurait déclaré Macron à son cabinet. “Mais je considère qu’en l’état actuel des choses, les risques financiers et économiques sont trop grands.”

Les députés à l’Assemblée nationale ont jusqu’à vendredi après-midi pour déposer des motions de censure. Un vote devrait avoir lieu au début de la semaine prochaine.

La dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen a immédiatement annoncé qu’elle déposerait une motion. Un petit parti indépendant connu sous le nom de Liot prépare également une motion, qui sera soutenue par la coalition de gauche Nupes.

Le Pen a prédit que le gouvernement tomberait et a qualifié l’utilisation du mécanisme constitutionnel « d’extraordinaire aveu de faiblesse » et « d’échec total du gouvernement ».

Il est peu probable que le gouvernement tombe, puisque la moitié des 577 membres de l’assemblée devrait voter pour la même motion de censure. La colère du public face à la réforme risque de s’exprimer dans la rue et dans les urnes. L’entourage de Macron se dit hanté par la crainte qu’il puisse être remplacé par l’extrême droite.

Lorsque Borne est arrivée dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale pour prononcer son discours invoquant l’article 49.3, elle a été accueillie aux cris de « Démissionnez. Démissionner. Démissionner.” Les députés ont brandi des pancartes disant “Non à 64 ans”, ont hué, tapé sur leur bureau et ont chanté la Marseillaise, noyant une grande partie de son court discours.

“Si chacun d’entre vous avait voté selon sa conscience et était cohérent avec les positions passées, cela n’en serait pas arrivé là aujourd’hui”, a déclaré Borne. Elle a déclaré qu’elle et le ministre du Travail avaient largement consulté les syndicats, la direction des entreprises et les partis politiques et avaient recherché un compromis.

“Je n’approuve jamais l’usage de la violence”, a déclaré Laurent Berger, le dirigeant du plus grand syndicat français CFDT, dans une interview publiée par le Journal du Dimanche avant les événements de jeudi. « Cela dit, c’est peut-être la conséquence malheureuse du mépris auquel nous nous sommes heurtés. Il y a un profond ressentiment dans le monde du travail.

Les trois quarts des répondants à un sondage publié le 15 mars ont déclaré que le recours du gouvernement à l’article 49.3 serait inacceptable.

Des députés du parti d’extrême gauche La France Insoumise (LFI) se sont joints à la manifestation. “On avait déjà un Emmanuel Macron qui a écrasé la France ouvrière”, a déclaré François Ruffin, député LFI. “Aujourd’hui, nous avons un Emmanuel Macron qui écrase la démocratie.”

Mercredi soir, le préfet de Paris Laurent Nunez a annoncé qu’il allait réquisitionner les éboueurs en grève depuis 10 jours. On estime à 7 000 tonnes les ordures puantes qui bordent les rues de Paris.

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