2024-03-16 14:57:56
En 1984, l’auteur de « Palomar » passe d’Einaudi à Garzanti ; l’écrivain français, d’origine mondadorienne, s’installe l’année suivante à Adelphi, une maison qui accueille au fil des années de nombreux autres auteurs aux succès variés ailleurs, de Paris à Sciascia.
Les passages éditoriaux qui ont marqué l’histoire. En 1984, coïncidant avec le moment de crise massive chez Einaudi, Italo Calvino décide de rejoindre Garzanti avec au moins quelques titres : Giulio Einaudi crie au traître. En effet Calvino, qui avait été l’éditeur d’Einaudi chez Pavese puis chez Vittorini, avait fait ses débuts et poursuivi sa carrière d’écrivain à Turin sans jamais se trahir.
La négociation a été menée par Piero Gelli, directeur de Garzanti et avec la médiation de Mme Calvino, Chichita. Le succès de Cours américains, sorti à titre posthume, a été sensationnel. Quelques années passèrent et le plus important agent américain, Andrew Wylie a finalisé le déménagement à Mondadori pour des sommes stratosphériques. La même chose s’est produite, et encore grâce à Wylie, connu sous le nom de Shark, pour Salman Rushdie, sorti avec Garzanti avec Les enfants de minuit avant le déménagement final à Mondadori avec Les versets sataniquesdate de 1988.
Mais Roberto Calasso est le roi des coups éditoriaux : c’est avant tout Georges Simenon, octogénaire, mondadorien d’origine, de quatre-vingts ans, qui s’est installé à Adelphi en 1985 après une fulgurante rencontre à Lausanne. La liste est longue : Milan Kundera a été publié pour la première fois en Italie par Mondadori puis par Bompiani : mais il est devenu populaire auprès d’Adelphi en 85 avec L’insoutenable légèreté de l’être. Et puis il y a une liste interminable d’auteurs italiens qui ont débarqué à Foà-Calasso après avoir eu une chance mitigée avec d’autres éditeurs : Goffredo Parisé (anciennement Garzanti, Feltrinelli, Einaudi), Tommaso Landolfi (anciennement Rizzoli), Giorgio Manganelli (anciennement Feltrinelli, Einaudi, Rizzoli), Léonard Sciascia (anciennement Einaudi et Bompiani, l’ouvrage complet en plusieurs volumes a cependant été publié par Bompiani et encore en partie par Sellerio). Puis il est venu Carlo Emilio Gaddaerrait parmi un millier d’éditeurs (Einaudi et Garzanti se sont battus pour le conquérir), finalement acquis dans son intégralité par Adelphi en 2011. Et nous pourrions continuer.
Le cas Roth est loin d’être unique, même si le mariage avec Einaudi semblait indissociable. Après tout, c’est Bompiani qui l’a traduit le premier et le déménagement d’Einaudi semble être un tournant définitif. Mais dans l’édition, malheureusement ou heureusement, il n’y a rien de définitif, comme le démontrait il y a quelques années le cas identique de Emmanuel Carrère.
16 mars 2024 (modifié le 16 mars 2024 | 12:56)
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