Quand l’anxiété devient une maladie : comprendre et traiter les troubles anxieux

Quand l’anxiété devient une maladie : comprendre et traiter les troubles anxieux

Si l’anxiété est une réaction normale à un bouleversement soudain, elle devient pathologique lorsqu’elle prend une ampleur disproportionnée, avec la manifestation de troubles anxieux. Du temps des chasseurs-cueilleurs, la survie de l’espèce dépendait de sa capacité bien utile à appréhender les menaces multiples de son environnement hostile. À moins de se prendre pour un Christopher McCandless dans “Dans la nature”, nul besoin aujourd’hui d’angoisser nuit et jour pour sa survie. Et pourtant, comme dirait Darwin, “le fait d’avoir peur de tout ennemi potentiel est certainement une qualité instinctive”. Cet héritage nous rend curieusement incapable d’évaluer les risques de manière rationnelle, comme l’expliquent les auteurs de l’ouvrage “Les biais de l’esprit”. Nous faisons ainsi tous·tes “l’expérience de peurs puissantes, pour des événements que nous savons être peu probables, comme les accidents d’avion, ou qui ne sont pas objectivement effrayants, comme de prendre la parole en public”. Oui, mais parfois ça sabote sérieusement la vie, quand l’anxiété devient maladive. La veille d’un examen, c’est le stress et la boule au ventre qui nous tenaille la nuit entière. Ce sentiment d’angoisse et cette sensation de stress sont, occasionnellement, parfaitement normaux. En revanche, subir ce genre de symptômes régulièrement sans justification et être sujet à des pensées anxieuses est, de toute évidence, préoccupant. Le retentissement significatif de l’anxiété sur la vie quotidienne doit ainsi être diagnostiqué par un médecin afin d’y répondre par un traitement adapté.
Troubles anxieux : quand l’anxiété devient une maladie
L’anxiété généralisée, phobie, trouble panique, Troubles Obsessionnels Compulsifs (TOC) ou encore stress post-traumatique : les troubles anxieux peuvent se traduire de manières différentes selon la personne et peuvent survenir à tout âge. D’après la Haute autorité de santé, 15 % des adultes de 18 à 65 ans présentent des troubles anxieux sévères sur une année donnée, et 21 % en présenteront au cours de leur vie. Ces chiffres montrent, par ailleurs, que les femmes sont deux fois plus touchées. Le facteur biologique mais surtout, le facteur social d’inégalités de genre peut apporter une explication à ce phénomène. Parmi ces troubles psychiques identifiés, l’anxiété sociale touche jusqu’à 4,7 % de la population française, toujours d’après la Haute autorité de santé. L’anxiété est une “névrose d’angoisse”, c’est-à-dire un état névrotique permanent où les symptômes de la personne traduisent une angoisse profonde selon le père de la psychanalyse, Sigmund Freud. Le niveau d’anxiété est ainsi considéré comme inquiétant lorsque : les symptômes ne disparaissent pas à la suite d’un événement traumatique ; l’anxiété apparaît sans raison ; la détresse ressentie par la personne est intense et ne s’amenuise pas ; l’anxiété impacte considérablement la vie professionnelle et sociale de la personne atteinte d’un trouble anxieux. “Température de l’âme”, expliquait métaphoriquement le médecin et psychanalyste Alain Braconnier dans un article pour Psychologies, l’anxiété peut varier du froid au chaud, d’un extrême à un autre, le tout étant de trouver un juste milieu. Un état de surchauffe intérieure peut conduire dans la forme d’anxiété la plus grave, à un “inquiéter panique” définit par une série de crises de panique et par la peur de leur survenue.
Troubles anxieux : quels symptômes ?
Contrairement à la manifestation d’une peur passagère ou à l’expression d’une angoisse en réaction à une situation menaçante, les troubles anxieux se caractérisent par la durabilité des symptômes de stress et la persistance des comportements anxieux. L’anxiété généralisée, ou trouble anxieux généralisé “peut être diffuse, persistante, irrationnelle et concerner la plupart des situations de la vie quotidienne”, nous indique le site de l’Assurance Maladie. À la fois psychiques et physiques, ces symptômes sont source de souffrance dès lors qu’ils sont incontrôlables. Ainsi, en plus d’un état d’inquiétude constant fondé sur une peur démesurée qui concerne des thèmes comme le travail, l’argent, la santé ou l’avenir et qui peut entraîner notamment des difficultés de concentration, une personne anxieuse peut voir des symptômes physiques apparaître comme : la fatigue et troubles du sommeil ; les maux de tête, et même les sensations de vertige ; les nausées ou les diarrhées ; les palpitations cardiaques ; la sensation d’étouffement ou d’étranglement ; la transpiration excessive, les bouffées de chaleur ou, à l’inverse, les frissons ; la pression sanguine élevée, les tremblements musculaires localisés ou sur tout le corps ; les serrements et les douleurs à la poitrine. Les troubles anxieux se distinguent selon l’origine de la peur, à l’instar de la phobie sociale qui exprime une timidité maladive. Cette peur d’interagir avec les autres peut prendre une ampleur généralisée ou se limiter à certaines situations. Certains organismes et les associations peuvent fournir un soutien aux personnes souffrant de troubles anxieux, en plus de communiquer sur le sujet de l’anxiété. En parler à un professionnel de santé comme son médecin traitant est aussi une bonne initiative pour prévenir la détresse causée par l’anxiété généralisée et des crises de panique.
Quand prendre des médicaments anxiolytiques ou antidépresseurs ? La prise de médicaments psychotropes peut parfois s’avérer indispensable, lorsque le médecin juge que la thérapie n’est pas suffisante pour calmer les crises et lorsque les troubles sont invalidants. Toutefois, la nature brève du traitement médicamenteux, sorte d’anesthésiant de l’angoisse, fait que l’action de ces médicaments anxiolytiques est de moindre effet sur le long terme puisqu’ils ne contribuent pas à éliminer la cause. Si les anxiolytiques sont le plus souvent recommandés, certains antidépresseurs peuvent aussi agir sur l’angoisse. Face à la crise sanitaire, les cas de troubles dépressifs et de troubles anxieux ont gagné du terrain, soit une augmentation de 28 % et 26 % en 2020, d’après les données d’une étude australienne. Avec eux, c’est la consommation de médicaments psychotropes qui a significativement augmenté. Environ 1 Français·e sur 10 admet avoir commencé un traitement antidépresseur ou anxiolytique au cours de l’année marquée par la crise de Covid-19, dévoilait une enquête de l’association Addictions France. Mais bien que l’absence de dépendance soit avérée dans le cas des antidépresseurs, le traitement anxiolytique est plus controversé, comportant un risque d’accoutumance au bout de quelques semaines, pour la personne qui manifeste des signes d’anxiété. D’où l’importance d’être suivi·e par un professionnel de santé pour traiter son trouble anxieux.
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