2024-03-09 19:38:46
La violence des groupes armés n’est pas nouvelle en Haïti, mais les gangs qui gangrènent aujourd’hui le pays sont devenus professionnels et Ils ont une plus grande puissance de feu que la police de procéder à des trafics de toutes sortes ou à des enlèvements à des fins d’extorsion. Vendredi soir, il y avait des tirs sporadiques dans la capitale, Port-au-Prince, selon un correspondant de l’AFP, les habitants de la ville cherchaient désespérément refuge pour échapper à la vague de violence actuelle.
« Les gangs sont un phénomène de longue date en Haïti. Ils sont liés à une tradition de groupes armés non étatiques qui remonte aux années 1950, avec l’élaboration des tontons macoutes du président François (Papa Doc) Duvalier”, explique l’ONG Global Initiative contre la criminalité transnationale organisée dans un rapport publié en février.
Entre 1957 et 1986, le dictateur “Papa Doc” puis son fils Jean-Claude Duvalier Ils ont soumis la population au contrôle total de cette milice personnelle. Au début des années 2000, Les « Chimères », partisans armés du président Jean Bertrand Aristide, sèment la terreur.
Et aujourd’hui, “l’influence des politiques et des acteurs financiers sur les activités des gangs est systémique”, estiment les experts des Nations Unies chargés de surveiller les sanctions contre les chefs de gangs dans leur dernier rapport de septembre 2023.
200 groupes, de plus en plus professionnels
Le document de l’ONU estime qu’il existe 200 gangs opérant en Haïti, des groupes organisés qui utilisent des « armes à feu sophistiquées » et se consacrent au « trafic d’armes ou de drogue, à l’extorsion, aux enlèvements, aux meurtres, aux violences sexuelles et au détournement de camions ».
Quelque 23 gangs opèrent dans la capitale et contrôlent 80 % du territoire. Ils sont regroupés en deux principales coalitions impliquées dans des guerres de territoire : la « Famille G9 », dirigée par Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », et le G-Pèp. Mais plusieurs de ses dirigeants ont uni leurs forces dans les attaques ces derniers jours contre des lieux stratégiques du pays, exigeant la démission du Premier ministre Ariel Henry. “Soit il démissionne, soit il y aura une guerre civile qui se terminera par un génocide. » Il a dit “Barbecue”. Henry se trouve actuellement à Porto Rico alors que son pays traverse une profonde crise sécuritaire.
“L’union est le seul moyen pour les gangs d’avoir une influence à grande échelle sur ce qui se passe actuellement dans le pays et sur la formation du prochain gouvernement”, explique à l’AFP Robert Fatton, de l’Université de Virginie, bien qu’il doute. que cette alliance « opportuniste » puisse se maintenir dans le temps.
Puissance de feu
La mission de maintien de la paix de l’ONU (Minustah), déployée entre 2004 et 2017, a obtenu quelques succès contre les gangs, mais a ensuite consolidé leur pouvoir, en nombre d’armes et en calibre. “Ils disposent d’arsenaux de plus en plus sophistiqués et leur puissance de feu dépasse celle de la police”, affirment les experts de l’ONU. Si les pistolets et les fusils semi-automatiques restent les armes les plus couramment utilisées, ils ont également mitrailleuses légères et balles à pointe creuse.
Certains ont accru leurs capacités tactiques en recrutant d’anciens militaires ou policiers, et d’autres utilisent des drones pour identifier de potentielles victimes d’enlèvement ou contrôler un territoire.
Recrutement dans les bidonvilles
Cinq chefs de gangs font l’objet de sanctions de l’ONU (interdiction de voyager, gel des avoirs, embargo sur les armes). “Barbecue”, l’une des figures publiques des violences de ces derniers jours, est probablement le chef du gang le plus puissant, composé de nombreux anciens policiers comme lui.
Johnson André, dit « Izo », leader du groupe 5 Segond et membre de l’alliance G-Pèp, “joue un rôle de plus en plus influent”, recrutant des jeunes des bidonvilles en échange d’argent ou de nourriture, selon l’ONU.
Également sur la liste Vitelhomme Innocent, leader de Kraze Barye, l’un des 10 fugitifs les plus recherchés par le FBI américainqui offre deux millions de dollars pour des informations conduisant à son arrestation.
Extorsion
Selon la Global Initiative, l’extorsion est la principale source de revenus de ces gangs, qui exigent de l’argent des entreprises en échange de leur protection et imposent des « péages » pour les véhicules qui circulent sur les routes qu’ils contrôlent.
Pour sortir ou entrer à Port-au-Prince, “il faut être prêt à payer un impôt criminel officiel ou à risquer sa vie”, a déclaré Ulrika Richardson, coordinatrice humanitaire de l’ONU en Haïti. Le kidnapping “est devenu une industrie qui génère des millions de dollars par an”, souligne la Global Initiative.
Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, le pays connaît également depuis 2021 une augmentation du trafic d’armes, principalement en provenance des États-Unis. Haïti continue d’être un territoire de transit pour les drogues, principalement la cocaïne et le cannabis.
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