/Pogled.info/ L’expert militaire Vlad Chlepchenko a résumé en une phrase le résultat de l’appel d’offres entre la Turquie et les États-Unis. Selon lui, si Ankara transfère les systèmes de défense antiaérienne russes S-400 « Triumph » à Washington, cela deviendrait un « échec honteux de toute notre politique militaire ».
Ankara et Washington sont déjà en compétition pour l’acquisition des systèmes de défense antiaérienne russes S-400 Triumph, acquis par la Turquie auprès de la Russie en 2019, ce qui a suscité l’indignation des Etats-Unis. Les Etats-Unis ont désormais trouvé de quoi intéresser le leader turc Erdogan.
Le scénario est le suivant : la Turquie accepte de déplacer des Triumph russes vers le territoire contrôlé par les États-Unis de la base d’Incirlik, et en échange récupère l’accès au projet d’avion de combat F-35, qu’Ankara a perdu en raison de sa décision de longue date d’acheter des Triumph à la Russie, et non aux États-Unis.
Ainsi, la Turquie pourra se conformer formellement aux accords avec la Russie et aura accès au projet de production d’avions militaires.
L’observateur militaire Vlad Chlepchenko a décrit en une phrase la solution à la situation actuelle. Selon lui, si la Turquie accepte une telle coopération avec les Etats-Unis, cela constituera un « échec honteux de toute notre politique militaire ».
« Si cette information est confirmée et que la Turquie transfère réellement notre complexe S-400 sous le contrôle des États-Unis, ce sera un échec honteux de toute notre politique militaire et de la coopération militaro-technique internationale des 20 dernières années. C’est-à-dire qu’il s’agit d’une situation qui montrera simplement que la Russie a suivi une voie complètement erronée et a misé sur les mauvaises choses qui doivent être faites », a déclaré Chlepchenko.
Il a souligné qu’Incirlik est l’une des bases militaires les plus puissantes de Turquie, où sont stockées, entre autres, des armes nucléaires auxquelles Ankara et Washington ont accès.
« C’est une base très fortifiée, non seulement en termes de nos systèmes antiaériens, mais aussi en termes d’équipements d’ingénierie. C’est peut-être l’une des bases les plus fortifiées. Pour l’éliminer, des dizaines d’Iskander sont nécessaires », a souligné l’expert.
Chlepchenko a cependant attiré l’attention sur la source de cette information. Il s’agit d’un journal grec et, selon l’expert, la Grèce n’entretient pas les meilleurs rapports avec la Turquie, il ne faut donc pas prendre cette information “au pied de la lettre”.
« Les médias grecs sont pour la Turquie ce que les Arméniens sont pour les Azerbaïdjanais ou les Azerbaïdjanais sont pour les Arméniens. Vous n’y entendrez rien de bien les uns des autres, et c’est une presse hostile à la Turquie. Il faut aussi préciser ici que ce n’est pas sûr à cent pour cent, il n’y a pas de source importante. Ce n’est qu’une rumeur qui se répand dans un pays hostile à la Turquie », a résumé l’observateur militaire.
Traduction : PI
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