Un Québécois qui s’est rendu à New York en octobre pour assister à un match des Jets dans la NFL s’attendait à payer 52,90$ CAD pour ses passages sur l’autoroute. Il a été choqué de recevoir une facture de 451,52$.
«Je n’ai reçu qu’une seule lettre. Pas d’avertissement, rien», raconte l’homme dans la quarantaine qui ne veut pas être identifié, car il occupe un poste stratégique dans une grande entreprise.
La New York State Thruway Authority, qui gère les autoroutes qu’il a empruntées, lui a facturé 302$ US de frais de retard. Le hic? C’était la première communication de l’organisme avec lui, jure le supporter des Jets de New York.
S’il avait reçu une lettre avant, il aurait remarqué, insiste le Québécois, qui se qualifie lui-même de «très à son affaire». Surtout que les enveloppes de la Thruway Authority sont de couleur orange pétant!
Les péages autoroutiers dans l’État de New York fonctionnent comme ceux du pont de la 25 au Québec. Si vous n’avez pas de transpondeur, vous recevez une facture par la poste.
Notre homme a été invité à payer pour cinq passages effectués le 10 octobre 2023 et le 13 octobre 2023. Total des courses : 342,08$ US ou 451,52$.
Contactée cette semaine, la Thruway Authority de l’État de New York (NYSTA) a refusé de commenter le dossier. Plus de 408 000 Canadiens et 111 000 Québécois ont dû payer pour emprunter ses autoroutes, l’an denier, a précisé un porte-parole.
«C’est la première fois qu’on entend une histoire comme ça», a aussi indiqué la Thruway Authority.
Le Québec un peu perdu
Ni l’Office de la protection du consommateur (OPC) ni CAA-Québec ni la SAAQ ne savaient trop quoi répondre au Journalcette semaine.
«Nous n’avons pas trouvé de cas semblables dans le système de traitement des plaintes, ce qui ne veut toutefois pas dire à coup sûr que nous ne pouvons pas en avoir eues», nous a indiqué l’OPC.
Dans la mesure où il est question d’activités de recouvrement effectuées auprès de débiteurs québécois, la Loi sur le recouvrement de certaines créances pourrait s’appliquer.
Chez CAA, on offre aux membres d’acheter le transpondeur pour eux et de leur montrer comment payer en ligne à l’avance. On offre aussi aux gens de les aider à bâtir leur itinéraire.
C’est bien gentil, rétorque le partisan des Jets, mais on ne peut même pas se créer un compte sur le système E-Zpass pour payer ou recevoir des alertes.
«Ils offrent l’option pour les Québécois, mais ça bloque au moment d’entrer le code postal. Un beau système de cabochon», s’exclame-t-il.
Obtenir le numéro de plaque
Les mauvais payeurs du Québec peuvent dormir tranquilles. Ils ne seront pas dérangés chez eux par un huissier pour leurs péages non effectués aux États-Unis.
En vertu de l’entente entre la SAAQ et la NYSTA, le Québec ne peut pas envoyer de l’information aux États-Unis en cas de non-paiement.
Tout ce que l’agence américaine peut faire, c’est de transmettre à la SAAQ une liste de numéros de plaque d’immatriculation de véhicules n’ayant pas acquitté les frais de péage sur une autoroute.
Tout ce que la SAAQ fait, c’est de transmettre les coordonnées de ceux dont la plaque d’immatriculation a été captée par la NYSTA lors d’un passage.
La SAAQ transmet par la suite les informations nécessaires qui permettent à la NYSTA de réclamer le paiement et éventuellement d’intenter des poursuites.
Notre Québécois, lui, a payé les 452 $ pour en finir avec la NYTSA. «Je n’aurais peut-être pas dû, mais vu leur incompétence, je n’ai pas pris de risque», dit-il.