2024-11-21 22:11:00
Jeudi 21 novembre 2024, 18h31
La réforme fiscale que le gouvernement a négociée jusqu’à la dernière minute pour résoudre la quadrature du cercle avec ses partenaires parlementaires a réussi à faire adopter certaines des taxes promises, même si d’autres ont finalement été abandonnées et la taxe sur l’énergie reste incertaine. C’est le principal point de friction parlementaire et celui qui a causé le plus de maux de tête entre l’Exécutif, Junts, PNV, ERC, Bildu, BNG et enfin Podemos. Désormais, ils s’engagent à négocier toutes les parties avant le 1er janvier, y compris les avantages pour la décarbonisation, même si les entreprises énergétiques ont déjà manifesté leur désaccord avec cette possibilité, mettant surtout en garde contre le gel de leurs investissements industriels en Espagne.
Quelles nouvelles taxes existe-t-il ?
– Impôt minimum sur les multinationales
Le Congrès a validé le nouvel impôt minimum de 15% sur les sociétés multinationales, un engagement envers l’Union européenne pour que de nouveaux fonds de relance arrivent, qui s’inscrit dans la politique fiscale internationale en transposant une directive européenne sur le pilier 2 du programme BEPS de l’OCDE qui permet un taux minimum global à imposer aux multinationales. L’Espagne pourra ainsi recevoir 7,2 milliards d’euros supplémentaires de fonds européens. Il s’agit d’un chiffre qui taxe les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 750 millions d’euros.
– Privilège bancaire
Une nouvelle taxe bancaire est créée qui taxe la marge d’intérêt et les commissions obtenues par les établissements de crédit et les succursales en Espagne d’établissements de crédit étrangers, dans les activités qu’ils exercent en Espagne. En ce sens, il est similaire à ce qui existait déjà jusqu’à présent, depuis l’été 2022, même si les tarifs applicables changent. Concrètement, l’impôt aura un caractère progressif avec un barème d’impôt qui variera entre 1% et 7% selon la base imposable. De plus, les bénéfices obtenus seront distribués aux communautés. Le Trésor indique que l’objectif est que le secteur bancaire, “qui réalise d’importants bénéfices, continue à contribuer au maintien des dépenses publiques, selon le principe de justice fiscale, où celui qui gagne le plus contribue le plus”. Le gouvernement insiste sur le fait que l’impôt temporaire en vigueur jusqu’à présent “n’a pas provoqué d’effets négatifs significatifs ni n’a réduit les comptes des entités financières”. Mais les banques s’y opposent, notamment des entités comme CaixaBank, qui seront l’une des plus touchées par cette mesure.
– Fraude à la TVA sur les hydrocarbures
Des mesures sont introduites pour prévenir la fraude dans la vente de carburant et, par conséquent, à un prix inférieur au prix du marché, avec les conséquences néfastes pour les concurrents et les caisses publiques. Pour y parvenir, les contrôles sont renforcés et les systèmes d’information et d’enregistrement des factures des opérateurs sont renforcés.
– Mise à jour de l’impôt sur les sociétés
Le projet de loi approuvé envisage d’éviter l’impact sur les recettes qui serait causé par la décision de la Cour Constitutionnelle qui a annulé un ensemble de mesures fiscales dans l’impôt sur les sociétés approuvé par le gouvernement PP, en corrigeant cet impôt lors de son approbation. L’objectif est de limiter les déductions des grandes entreprises pour rapprocher le taux réel payé par les multinationales du taux effectif. Cela n’a pas de sens que les grandes entreprises, en raison des déductions, finissent par payer un taux d’imposition inférieur à celui des PME. Par ailleurs, le taux des sociétés est réduit pour les PME dont le chiffre d’affaires est inférieur à un million d’euros afin que l’assiette fiscale jusqu’à 50 000 euros aura un taux d’imposition de 17% et le reste de l’assiette fiscale aura un taux de 20%. . La réduction de la taxe sera progressive jusqu’en 2027.
– Les bénéfices boursiers, plus imposés
Le Gouvernement va augmenter de deux points la fiscalité des revenus du capital supérieurs à 300 000 euros, passant de 28% actuellement à 30%. Il s’agit de taxer les bénéfices tirés des investissements en bourse, des fonds d’investissement ou des revenus des comptes bancaires. «C’est une mesure qui favorise la progressivité de l’impôt sur le revenu des personnes physiques. Cela ne concerne que les revenus du capital les plus élevés. Cela fait partie de l’idée du gouvernement selon laquelle celui qui gagne le plus doit contribuer au maintien des services publics”, indique le Trésor.
– Les vapes, plus chères
Une nouvelle taxe est instaurée sur les cigarettes électroniques et une augmentation de la taxe sur le tabac. L’objectif est de lutter contre l’augmentation de la consommation de cigarettes électroniques, notamment chez les plus jeunes. “Il ne s’agit pas d’un instrument de collecte, mais il est au service d’une politique de santé visant à réduire la consommation de tabac et de cigarettes électroniques”, souligne le ministère.
– TVA sur les appartements touristiques
L’intention de l’Exécutif était d’appliquer une TVA de 21% aux appartements touristiques, comme l’un des moyens de décourager ce type de location dans les zones stressées, par rapport à la location habituelle. Cependant, la loi se limite à exhorter le gouvernement à promouvoir la modification de la directive TVA harmonisée afin de pouvoir prélever la TVA sur les locations de logements touristiques dans les zones où ces logements rendent difficile l’accès au logement.
– Fiscalité des SOCIMI
La réforme controversée du régime fiscal spécial dont bénéficient les sociétés de placement immobilier (SOCIMI) n’avance pas non plus. Une proposition qui implique que ces entreprises paient des impôts dans la même mesure que les autres entreprises, supprimant ainsi les avantages fiscaux dont elles bénéficiaient jusqu’à présent. Le secteur, avec des entreprises comme Merlin, avait déjà annoncé qu’il envisageait de déplacer son siège social dans d’autres pays.
– Plus de primes d’assurance
Le Congrès a finalement rejeté la possibilité de mettre fin à l’exonération des primes d’assurance maladie privée, qui concernait plus de 1,2 million de citoyens et avait été soulevée par les partenaires du PSOE et de la coalition Sumar. La mesure serait entrée en vigueur au milieu d’une controverse sur l’avenir des soins de santé pour les fonctionnaires qui, à travers Muface, pourraient devoir revenir au système de santé public si le contrat que l’exécutif négocie avec les entreprises du secteur n’aboutit pas.
– Produits de luxe
Le PSOE et Sumar ont proposé une nouvelle taxe sur les produits de luxe, comme les yachts, les voitures haut de gamme et les jets privés. La mesure, qui manquait de détails techniques et de spécificité, n’a pas été approuvée par la Commission des Finances et n’a pas non plus été approuvée par la séance plénière.
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