2024-09-25 19:00:00
Le développement des armes nucléaires a marqué un avant et un après dans l’histoire de la science et de l’humanité. Le 16 juillet 1945, dans le désert du Nouveau-Mexique, la première détonation nucléaire de l’histoire a été réalisée dans le cadre du projet connu sous le nom de Projet Manhattan. Dirigé par un physicien théoricien J. Robert Oppenheimercette expérience, connue sous le nom de « Trinity », a marqué la naissance d’une technologie ayant le pouvoir de modifier le destin du monde. Témoin de l’explosion, Oppenheimer a cité un passage du texte sacré hindou, la Bhagavad Gita : “Maintenant, je suis devenu la mort, la destructrice des mondes”une phrase qui reflète l’impact existentiel de ce qui s’est passé.
Quelques semaines plus tard, les bombes tombaient sur Hiroshima et Nagasaki En août 1945, ils mettent non seulement fin à la Seconde Guerre mondiale, mais ouvrent également une nouvelle ère : celle de la menace nucléaire. Depuis lors, l’humanité vit sous l’ombre d’une destruction totale, l’énergie atomique étant un élément central de la géopolitique et des stratégies militaires de plusieurs nations.
En réponse à cette menace, la communauté internationale a déployé des efforts pour freiner la prolifération nucléaire, cherchant une voie vers le désarmement. Il 26 septembre, Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléairesnous rappelle cette lutte permanente et nous invite à réfléchir sur la situation actuelle des armes nucléaires dans le monde. Même si certains progrès ont été réalisés, des milliers de têtes nucléaires existent encore aujourd’hui, dont beaucoup sont entre les mains de puissances qui ne semblent pas disposées à les abandonner.
LE CLUB NUCLÉAIRE, LES PAYS QUI POSSÈDENT OFFICIELLEMENT DES ARMES
Il Traité de non-prolifération nucléaire (TNP)adopté en 1968, était un accord historique visant à stopper la prolifération des armes nucléaires. Le traité permettait à cinq pays de conserver leurs arsenaux, du moins pour le moment, avec la promesse de les réduire progressivement. Ces cinq pays sont : les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni.
- USA: Le premier pays à développer et à utiliser des armes nucléaires. Aujourd’hui, elle compte environ 5 244 ogives nucléaires, bien que ce nombre ait considérablement diminué depuis son apogée pendant la guerre froide.
- Russie: Héritier de l’arsenal soviétique, la Russie est le pays possédant le plus grand nombre de têtes nucléaires, avec environ 5 889 en 2023. Malgré des traités comme le Nouveau DÉBUT (Traité de réduction des armements stratégiques), les tensions avec l’Occident, notamment suite à l’invasion de l’Ukraine, ont ravivé les craintes d’une éventuelle utilisation.
- Chine: Avec environ 410 têtes nucléaires, la Chine a maintenu une position plus discrète sur ses armes nucléaires, mais elle a augmenté ces dernières années sa capacité nucléaire, suscitant des inquiétudes dans le contexte de sa rivalité stratégique avec les États-Unis dans l’Indo-Pacifique.
- France: La France dispose d’un arsenal de quelque 290 ogives, axé sur la dissuasion nucléaire, défendant sa capacité comme gage d’indépendance et de sécurité stratégique.
- Royaume-Uni: Le Royaume-Uni dispose d’un arsenal réduit d’environ 225 ogives, dont la majorité est déployée sur des sous-marins nucléaires, ce qui lui permet de maintenir une capacité de seconde frappe en cas de conflit.
Image de l’explosion de la bombe atomique dans la ville d’Hiroshima, prise depuis l’Enola Gay.
LE NON OFFICIEL
Outre les pays qui possèdent officiellement des armes nucléaires, il existe un groupe de pays qui les ont développées en dehors du cadre du TNP. Ces pays ne sont pas officiellement reconnus comme puissances nucléaires, mais ils disposent dans leurs arsenaux de capacités nucléaires qui influencent considérablement la sécurité mondiale.
- Inde: Il a développé son arsenal nucléaire en dehors du TNP et compte actuellement entre 160 et 170 têtes nucléaires. L’Inde justifie son arsenal comme un élément clé de sa politique de dissuasion, notamment contre son rival régional, le Pakistan.
- Pakistan: En réponse au programme nucléaire indien, le Pakistan a développé ses propres armes nucléaires et possède entre 170 et 180 ogives. La rivalité entre ces deux pays, tous deux dotés de capacités nucléaires, représente l’une des situations présentant le plus grand risque de conflit nucléaire au monde.
- Israël: Bien qu’Israël n’ait jamais confirmé publiquement sa possession d’armes nucléaires, on estime qu’il possède entre 80 et 90 ogives. Le programme nucléaire israélien est un secret de polichinelle au sein de la communauté internationale et est considéré comme un moyen de dissuasion dans une région instable.
- Corée du Nord: Le cas le plus préoccupant aujourd’hui est celui de la Corée du Nord, qui a procédé à de nombreux essais nucléaires depuis sa première détonation en 2006. Malgré les sanctions internationales, on estime que Pyongyang possède entre 40 et 50 ogives nucléaires et développe des capacités de missiles intercontinentaux.
La bombe à hydrogène soviétique RDS-220, également connue sous le nom de bombe Tsar.
LES NON DÉCLARÉS, D’AUTRES PAYS À LA RECHERCHE DE LA BOMBE
Outre les pays qui possèdent déjà des armes nucléaires, d’autres États pourraient être en train de les développer ou avoir la capacité de le faire dans un avenir proche. Le cas le plus marquant est celui de L’Iran. Bien que l’Iran soit signataire du TNP et ait toujours insisté sur le fait que son programme nucléaire est à des fins pacifiques, le développement de capacités avancées d’enrichissement de l’uranium fait craindre qu’il ne tente de construire un bombe nucléaire.
Le Plan d’action global commun (JCPOA), signé en 2015, a été considéré comme un formidable réussite diplomatique pour limiter le programme nucléaire iranien, mais le retrait des États-Unis de l’accord en 2018 laisse l’avenir de cet accord incertain. Parallèlement, les tensions dans la région se sont accrues et les experts craignent que l’Iran ne soit sur le point d’acquérir la capacité de développer une bombe nucléaire s’il décide de le faire.
De hauts responsables annoncent l’accord à Vienne sur le Plan d’action global commun
UN MONDE SANS ARMES NUCLÉAIRES EST-IL POSSIBLE ?
En 2017, l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires a constitué une étape importante dans les efforts visant à éliminer complètement ces armes. Ce traité interdit la possession, le développement et l’utilisation d’armes nucléaires et a été signé par plus de 80 pays. Cependant, aucun des États dotés actuellement de l’arme nucléaire n’a signé le traité, ce qui limite considérablement son impact. Pour ces pays, les armes nucléaires continuent d’être considérées comme un gage de dissuasion et de sécurité.
En effet, malgré les appels au désarmement, les efforts visant à réduire les arsenaux nucléaires se sont heurtés à de multiples difficultés. Des traités bilatéraux tels que Nouveau DÉBUT entre les États-Unis et la Russie ont réussi à réduire le nombre d’armes stratégiques, mais les manque d’accords multilatéraux impliquant toutes les puissances nucléaires est un obstacle. En outre, le contexte géopolitique actuel – avec des tensions croissantes entre puissances mondiales et régionales – signifie que certains pays ils justifient maintenir ou développer ses capacités nucléaires comme moyen de dissuasion.
Toutefois, le désarmement total reste un objectif difficile à atteindre, et le monde reste divisé entre ceux qui considèrent les armes nucléaires comme un mal nécessaire pour éviter les conflits et ceux qui défendent leurs intérêts suppression complète. Dans le contexte actuel, où les tensions internationales ne montrent aucun signe de diminution, les progrès vers un monde exempt d’armes nucléaires semblent encore lointains.
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