2025-01-17 02:09:00
vendredi 17 janvier 2025, 00:09
Que se passe-t-il si un jour le patron et propriétaire de l’entreprise annonce sa retraite ? Il s’agit d’une situation très courante dans les petites et moyennes entreprises qui suscite de nombreux doutes. Le plus immédiat ; Quel type de licenciement est le nôtre et quelle indemnisation nous correspond.
Les droits des travailleurs lorsque le propriétaire de l’entreprise prend sa retraite (par exemple lors de son décès) varient en fonction de deux circonstances : d’une part, il faut examiner s’il agit en tant qu’entrepreneur individuel (indépendant) ou s’il le fait par l’intermédiaire d’un société commerciale, et d’autre part, si leur décision implique ou non la cessation de l’activité. Examinons chacune des hypothèses.
Si nous sommes embauchés par un entrepreneur indépendant qui ferme son entreprise au moment de sa retraite, nous avons droit à un mois de salaire (incluant le prorata des primes et des vacances) à titre de compensation, quelle que soit notre ancienneté dans le poste. Or, pour que ce droit soit reconnu, il est nécessaire que l’entrepreneur s’inscrive comme retraité à la Sécurité Sociale. Vous devez donc procéder à votre sortie du Régime Spécial des Travailleurs Indépendants. En revanche, seul un délai raisonnable peut s’écouler entre votre départ à la retraite et la fermeture de l’entreprise, qui n’est pas déterminé légalement mais doit démontrer qu’il existe un lien de causalité entre la retraite et la rupture du contrat.
Dans tous les cas, la résiliation du contrat doit être communiquée par écrit et comme elle échappe au contrôle du travailleur, il a droit aux allocations de chômage contributives s’il remplit les conditions de cotisation. Si, en outre, vous aviez quatre ans ou moins que l’âge ordinaire de la retraite (qui en 2025 est de 65 ans pour ceux ayant 38 ans de cotisation ou de 66 et huit mois pour ceux ayant moins d’années de cotisation), vous pourriez demander une retraite anticipée involontaire en supposant que la pénalité correspondante.
Si, en revanche, la retraite de l’employeur n’entraîne pas la cessation de l’activité car celle-ci peut se poursuivre sous la responsabilité d’une autre personne (si un fils prend la direction d’une entreprise ou d’une entreprise que son père dirigeait, par exemple), le travailleur a le droit de continuer à exercer son emploi dans les mêmes conditions. Si, malgré cette continuité de l’entreprise, le licenciement lui avait été communiqué en invoquant comme cause le départ à la retraite de l’ancien propriétaire, le salarié pourrait contester la rupture de la relation de travail et être réintégré en cas de licenciement nul ou, selon au choix du nouveau patron, être réintégré ou percevoir une indemnité correspondant à un licenciement abusif (33 jours de salaire par an dans la limite de 24 mensualités).
Et que se passe-t-il si nous ne voulons pas travailler pour ce nouveau patron ? Dans ce cas on pourrait demander la même indemnisation que si l’entreprise ne continuait pas puisque le contrat avait été signé avec une personne précise, le patron retraité et non avec le nouveau gérant. De plus, même si le départ est volontaire, vous auriez droit au chômage si vous remplissez les conditions.
Lorsque le patron agit en qualité d’associé et d’administrateur unique d’une entreprise commerciale, les travailleurs ne sont plus employés par une personne physique, mais plutôt par une personne morale (une entreprise) et cela change les conditions de licenciement. Si au moment de votre retraite vous choisissiez de le liquider, nous serions confrontés à un licenciement objectif (nous aurions droit à une indemnité de 20 jours par an travaillés avec un maximum de 12 mensualités, bien que la négociation collective puisse l’améliorer) et s’il y a au au moins six travailleurs concernés, la procédure de licenciement collectif doit être suivie. Le non-respect de la procédure appropriée (y compris la remise de la lettre de licenciement) pourrait donner aux salariés la possibilité de contester le licenciement et, puisqu’il n’y aurait aucune possibilité de réintégration, ils devraient payer une indemnité correspondant à un licenciement abusif.
Si malgré le départ du propriétaire initial l’entreprise continue son activité, le travailleur en a le droit. Le nouveau dirigeant de l’entreprise est obligé de conserver tous les droits antérieurs des travailleurs (y compris l’ancienneté) puisque l’employeur qui apparaît dans le contrat (l’entreprise) n’aura pas changé. Pour cette même raison, le travailleur n’a pas le droit de demander la rupture de la relation de travail ou une indemnisation. Si vous ne souhaitez pas continuer dans l’entreprise, vous devez demander une démission volontaire, sans droit à une indemnité ni à des allocations de chômage.
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