Qu’est-ce que le « tourisme de supermarché », la nouvelle mode qui naît sur les réseaux sociaux

À l’ère du selfie et des réseaux sociaux, les voyages à l’étranger représentent une source inépuisable de contenus, qui peuvent se présenter sous de nombreuses formes différentes. Certains d’entre eux ont une volonté pédagogique, celle de faire découvrir aux adeptes les secrets ou l’histoire des lieux que l’on visite. D’autres, cependant, sont de simples postures.

Au-delà des photographies et des vidéos montrant les lieux les plus typiques de chaque destination, une nouvelle tendance émerge fortement : le « tourisme d’épicerie » ou, traduit en espagnol, le tourisme de supermarché.

Les réseaux sociaux, notamment Tik Tok, regorgent – surtout en ces périodes de vacances – de vidéos montrant ce qu’on peut acheter dans les magasins ou les chaînes de distribution d’autres pays.

Certaines de ces publications ont un objectif purement pratique : parfois, il n’y a pas de plus grande aventure que d’entrer dans un supermarché dans un autre pays, surtout si l’on n’a pas une connaissance adéquate de la langue et des coutumes du lieu.

Acheter pas cher dans des endroits chers

Le but de la vidéo peut être par exemple de réaliser un achat « réussi » dans des magasins de villes particulièrement chères. C’est le cas de l’une des publications de Gemelos Viajeros (@gemelosviajeros), qui compte plus de 2 millions de followers sur Tik Tok. “Des astuces pour manger à Londres pour moins de 5 euros”, s’intitule-t-il.

“Vous savez déjà que Londres n’est pas la ville la moins chère du monde, donc si un jour vous manquez de temps ou si vous ne voulez pas dépenser beaucoup d’argent, il existe un moyen de manger à moindre coût dans les supermarchés londoniens. pas mal du tout”, expliquent-ils dans la vidéo, puis montrent quelques-unes des offres que l’on peut trouver chez Tesco ou Sainsbury’s, deux des chaînes alimentaires les plus populaires de Grande-Bretagne.

Les astuces et recommandations peuvent provenir de la propre expérience, plus ou moins improvisée, des tiktokers et prescripteurs en poste. Mais d’autres fois, les vidéos cachent des accords commerciaux qui ne sont jamais explicites.

C’est généralement le cas des créateurs de contenu populaires qui parcourent presque toujours les rayons des mêmes supermarchés. Par exemple, celui de Ricardo Padua (@richievlogs), un artiste latino-américain comptant près de 420 000 followers que l’on voit souvent recommander et comparer les produits de la chaîne américaine Target.

«Target est certainement l’un des magasins les plus visités par les touristes aux États-Unis. C’est n’importe quel supermarché, mais vous trouverez des choses que l’on ne trouve pas normalement en Amérique latine”, dit-il dans l’une de ses publications, en commentant les prix d’un régime de bananes ou d’un sac d’avocats.

Au-delà de faire de bonnes affaires, certains prescripteurs utilisent leurs vidéos pour passer en revue les coutumes culinaires d’un pays à travers les rayons des supermarchés, ou découvrir des secrets cachés aux yeux du visiteur non averti.

C’est le cas du compte Your Career Bestie (@yourcareerbestie, 223 000 followers), qui dans l’une de ses publications montre la « zone secrète des supermarchés de Dubaï », où l’on peut trouver des produits interdits à la population musulmane, comme ceux dérivés du porc (jambon, saucisses, etc.) ou des boissons alcoolisées.