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Qui et pandémie de solitude

by Nouvelles

2025-02-08 01:52:00

“Ange de solitude et de désolation, prisonnier de votre illusion, tu vas danser, danser, danser.” La solitude, cette vieille vieille femme connue, a cessé d’être juste une question de lettres mélancoliques pour devenir un problème de santé publique mondial. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce phénomène se développe de manière soutenue dans tous les coins du monde. Nous ne parlons plus de moments d’introspection ou de café solitaire éventuel, mais d’isolement chronique qui affecte la santé mentale, en particulier chez les jeunes. Mais comment pouvons-nous arriver ici et, plus important encore, que faisons-nous à ce sujet?

Le ministère américain de la Santé a publié un rapport révélateur en 2023 dans lequel il a déclaré la solitude comme une épidémie avec un impact comparable à la consommation de 15 cigarettes par jour. Si vous le trouvez exagéré, réfléchissez à deux fois: combien de temps passons-nous devant un écran, auto-absorbé dans la consommation de l’algorithme, et combien de temps passons-nous socialiser sans regarder le téléphone portable? La numérisation des loisirs et la disparition de la face à face font partie du problème. La technologie, conçue pour se connecter, a causé au 21e siècle, avec l’avènement du smartphone, une déconnexion émotionnelle et sociale sans précédent.

Si l’isolement social est un problème mondial, les jeunes sont leurs principales victimes. L’OMS est vif des chiffres: un jeune sur sept entre 10 et 19 souffre d’une sorte de trouble mental, et le suicide est la troisième cause de décès entre les personnes âgées de 15 à 29 ans. Pour sa part, l’ONG espagnole Soledades a récemment présenté un rapport dans lequel il détaille comment trois jeunes sur quatre qui connaissent la solitude indésirable souffrent de plus d’un an. Cette situation est aggravée chez ceux qui sont confrontés au chômage, à la pauvreté, à la discrimination ou au harcèlement. De plus, les réseaux sociaux, loin d’être une voie d’évacuation, renforcent l’isolement lors de la création de bulles où une véritable interaction est reléguée.

La transformation du marché du travail est également au centre de cette crise. Le capitalisme de plate-forme a généré un environnement dans lequel l’accès à une utilisation de la qualité est presque impossible pour la plupart. Selon l’Organisation internationale du Travail, 255 millions de jeunes dans le monde n’étudie ni ne travaillent, tandis que 64 millions sont au chômage.

En Argentine, 9 jeunes sur 10 ont des difficultés à travailler, selon un rapport des principales sociétés de ressources humaines. Ce panorama précarit non seulement, mais isole également les jeunes, ce qui leur fait face un contexte sans perspectives futures. Le sentiment de démission, combiné à la dépression narcissique constante qui construit les écrans et la consommation de réalités des autres, le rend encore plus imaginaire. “Il n’y a pas d’alternative”, a paraphrasé Mark Fisher paraphrasé Thatcher en déclarant que le capitalisme a colonisé la subjectivité, normalisant la précarité et l’inconfort.

Les impacts de la solitude

La question clé est: y a-t-il de l’espoir? Humbrement, ces lignes essaient de proposer oui. La réponse pourrait être de récupérer le collectif, le social, le public. La «résiolialisation» est non seulement souhaitable, mais urgente. Cela implique la résignation de l’espace public, la promotion de la réunion à travers des activités faciales et la mobilisation des causes communes. Incontestablement, cela signifie également renforcer le rôle de l’État et promouvoir des politiques qui encouragent l’interaction communautaire et protéger la citoyenneté de la voracité des affaires. Certains gouvernements ont commencé à agir, bien que timidement. C’est le cas de New York, qui exigeait cinq plateformes pour leur impact négatif sur la santé mentale des enfants et des jeunes.

Comme l’a dit Fisher, “Nous devons inventer de nouvelles formes d’implication politique, relancer les institutions et convertir la désaffection privatisée en colère politisée.” Il est peut-être temps de prendre ces mots au sérieux et de commencer à imaginer des alternatives où les jeunes peuvent se revoir, non seulement parmi eux, mais aussi avec un avenir qui vaut la peine d’être vécu. De sorte qu’un ange de solitude ne règne pas, mais plutôt un Ji ji ji.

Par Julián Eyzaguirre

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