« Quiconque affaiblit aujourd’hui le frein à l’endettement creuse sa tombe. »

De nombreux investissements, comme la rénovation des routes et des ponts, sont également dans l’intérêt des générations futures. N’est-il pas approprié de les inclure dans les coûts de financement ?
Nos enfants et petits-enfants sont déjà confrontés à un lourd fardeau en raison de l’évolution démographique. Ils doivent contribuer à financer les besoins de la génération vieillissante des baby-boomers par le biais du budget fédéral, des retraites, de l’assurance maladie et des soins infirmiers. Si nous nous endettons encore davantage, le fardeau va s’alourdir. L’époque des taux d’intérêt nuls et négatifs est révolue. Rien que cette année, les charges d’intérêts dans le budget fédéral s’élèvent à environ 40 milliards d’euros. Si les obligations à faible taux d’intérêt émises ces dernières années sont bientôt remplacées par des obligations à taux d’intérêt plus élevé, les charges d’intérêts continueront d’augmenter. Cela limite la liberté d’action financière des générations futures. L’argent manque alors pour d’autres tâches gouvernementales importantes. L’assouplissement du frein à l’endettement accentuera encore cet effet.
Par rapport à d’autres pays, l’Allemagne a jusqu’à présent fait preuve de retenue en matière d’endettement.
C’est une bonne chose. Regardez l’évolution de ces dernières années. À la fin de l’été 2019, alors que les taux d’intérêt étaient extrêmement bas, certains collègues ont suggéré de supprimer le frein à l’endettement et de s’endetter massivement. Leur argument était que les taux d’intérêt inférieurs au taux de croissance du produit intérieur brut faisaient baisser le taux d’endettement du gouvernement. Mais cela aurait été un pari sur l’avenir, car la relation entre taux d’intérêt et taux de croissance pourrait changer rapidement. Heureusement, le gouvernement fédéral n’a pas écouté les partisans de la dette à l’époque. Lorsque la pandémie de Corona est survenue, nous avons profité du fait que nous disposions d’une marge de manœuvre budgétaire suffisante pour financer les aides sociales élevées. Une politique financière intelligente doit tenir compte de la possibilité de crises. Qui sait quelles crises attendent les générations futures et pour lesquelles elles auront besoin de réserves financières ?