2024-07-08 11:16:52
AGI – Il y a un New York de la fin des années 70 et du début des années 80 raconté de cent manières différentes dans les mémoires des rock stars, des glam stars, des artistes épuisés par le succès et la drogue, qui est à la fois effrayant et fascinant.
C’était une ville – pour l’essentiel ça n’existe plussinon dans des tournées nostalgiques, dévorées d’abord par le yuppisme puis par l’économie numérique – dures et difficiles, magiques et inquiétantes, dans lesquelles ceux qui viennent de l’autre côté de l’océan n’arrivent plus avec l’esprit de ceux qui fuient la faim et les persécutions , mais sans encore la détermination de la Gen Z prends ta propre bouchée de pomme.
Pour ceux qui sont passés par New York dans la première moitié des années 90, cette génération d’Italiens arrivés dix, quinze ans plus tôt sans téléphone portable ni courrier électronique, d’un monde où le lien avec leur terre et leur famille était très différent de celle des immigrés de la vague des années 1950, ils constituaient une référence. Et je le suis toujours, pour être honnête.
Il s’agissait du premier véritable cas de « fuite des cerveaux », des étudiants brillants qui ne rêvaient pas seulement de l’Amériquemais aussi la Chine, le Canada, l’Australie et surtout ils fuyaient les baronnies académiques (ils l’avaient mieux compris et plus que beaucoup de leurs successeurs) qui ne leur auraient pas laissé d’espace.
Ils avaient postulé pour des bourses et lu partout, et beaucoup d’entre eux avaient atterri dans le journalisme. Certains sont devenus des dieux exemples de « bon » journalisme, l’éthique et vertueux qui semble être une légende dans le monde de l’information si bien raconté par Ben Smith dans le livre ‘Traffic’. Et ils ont été une référence pour les autres générations de jeunes journalistes arrivés après eux en Amérique.
Deux noms surtout, ceux de Luciana Capretti et Stefano Trincia, elle journaliste à la Rai, lui correspondant du Messaggero, arrivés à New York avec un diplôme en littérature et un en études slaves, avec peu d’argent en poches, mais en leur cœur la détermination à faire les sauts périlleux, pas pour conquérir la ville, mais la vivre et la connaître comment n’importe quelle ville était (et devrait être) vécue et connue : en faire son chez-soi, et non une proie à détruire ou un organisme dont on deviendrait un parasite.
Leur histoire est racontée par Luciana, maintenant que Stefano n’est plus là, dans le livre « Treizième Rue » (Edizioni Galaad) dont Capretti est le narrateur en direct.
Une mémoire de la ville, bien sûr, mais surtout une grande histoire d’amour, une de celles que le cinéma aimerait tant, et qui si elle tourne autour de cette Treizième rue qui était leur maison, part de l’activisme de gauche et envie de découvrir puis de se perdre dans les rues d’une ville qui n’a rien de brillant, mais qui est une scène chaotique, riche, misérable et malodorante pour des personnages improbables. Le tout raconté avec un langage nostalgique, mais aussi drôle. On passe des chambres empruntées à celles prêtées, de mille déménagements et mille travaux aux coups de chance, à astuces pour survivrevoyagez gratuitement, appelez chez vous puis enseignez tout à ceux qui sont arrivés après eux.
La Treizième Rue est un acte d’amour non seulement de Luciana pour Stefano ni de Capretti à New York. C’est l’épopée d’une génération de jeunes Italiens qui, dans ces années-là, dans cette ville, vient avec curiosité et un cœur ouvert et trouvez des opportunités inimaginables.
Le livre sera présenté à Rome ce soir, lundi 8 juillet, à 18 heures, à la Casa delle Letterature, Piazza dell’Orologio 3, par Dacia Maraini.
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