Que pensez-vous de cette décision de la Cnac… sachant que vous n’êtes pas allé défendre le dossier ?
Malheureusement, nous nous attendions à un avis défavorable dans la mesure où, entre la première audience et la seconde, des réponses ont été apportées sur la forme, mais concernant les écueils initiaux du dossier, Rani Assaf n’a pas forcément fourni d’éléments nouveaux. Par ailleurs, ce dernier nous avait annoncé, au tout début de l’été, qu’étant confronté à des problématiques conjoncturelles, il envisageait un certain nombre de modifications sur l’ensemble du projet dans un souci d’économie générale. Sauf que, trois mois plus tard, nous n’avions toujours aucune nouvelle de sa part. C’est pourquoi, avec le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, nous avons décidé de ne pas participer à l’audienceet nous avons informé la présidente que nous ne pouvions pas nous positionner sur le projet, faute de disposer de tous les éléments nécessaires.
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Ce faisant, n’avez-vous pas cédé à la pression des opposants à Rani Assaf, notamment le collectif « Sauvons le Nîmes olympique » ?
Nous sommes bien sûr à l’écoute des supporters, car nous ne pouvons pas éluder la situation dramatique du Nîmes Olympique [le club a été rétrogradé en National, soit en troisième division, NDLR]. Le nouveau stade et l’état du club sont à la fois dissociables et liés. D’ailleurs, dans sa projection initiale, Rani Assaf n’avait pas envisagé le projet sur la base d’un aussi piètre niveau sportif. Toutefois, cela ne conditionne pas l’obtention ou non du permis de construire.
Dans ce contexte justement, que va devenir le projet ?
Le permis, en cours d’instruction, restait suspendu à la décision de la Cnac. L’avis rendu va contraindre le porteur de projet à modifier celui-ci, s’il souhaite obtenir son sésame. Nous vérifions actuellement le contenu du compromis de vente du foncier, et son lien avec l’instruction du permis, pour assurer un cadre juridique serein à la collectivité, qui n’exclut pas de dénoncer le compromis. Sur le plan politique, à partir du moment où nous ignorons la nature des modifications envisagées par le président du Nîmes Olympique et que nous n’avons plus aucune relation partenariale avec lui depuis des mois, cela soulève des questions et fragilise le dossier. Nous ne voulons pas engager la responsabilité de la Ville sur le projet au vu de son évolution, ni fermer les portes. Ce qui nous importe, c’est l’avenir du Nîmes Olympique. A mon sens, Rani Assaf doit faire preuve de lucidité et de réalisme et se désengager du club et de son projet, car un désamour et une vraie défiance se sont instaurés, entre lui et les habitants de cette ville.
Le rappel des faits
Annoncé pour 2026, Nemausus s’organise autour d’un stade de football de 15 000 places et d’un nouvel écoquartier (conception : Opalia, maître d’ouvrage délégué ; Valode et Pistre, concepteur). Pour un coût total de 250 millions d’euros financé par la SAS Nemau de Rani Assaf. La Cdac avait validé, le 5 juillet 2022, le volet commercial (moins de 5 000 m2 pour une opération d’environ 100 000 m2 SP). Mais quatre recours avaient été déposés, dont celui de la société Nîmes Coupole (Socri Reim). Fin décembre, la Cnac avait motivé son avis défavorable, rendu le 24 novembre 2022, en évoquant neuf points. Inquiète de « l’absence de précisions » sur la nature des 17 cellules commerciales du projet, elle estimait que ce dernier était de nature, en l’état, « à porter atteinte à la préservation des commerces de proximité du territoire nîmois. » L’instance énumérait également plusieurs manquements en termes environnementaux, sur des questions de circulation, de desserte cyclable ou même de « manque d’ambition en matière de développement durable » des constructions. Les conclusions du second jugement ne seront transmises que dans un mois.
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2023-09-20 10:00:00
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