2024-11-10 23:28:00
Es sind klassische Fragen der Paartherapie: „Wer von Ihnen ist eher bereit, bei einem Streit auf den anderen zuzugehen, nach dem ersten Wort zu suchen, um Verzeihung zu bitten? Wer von Ihnen sucht die körperliche Nähe, die Berührung? Wer weicht aus oder verweigert sich?“ Für den mit Preisen überhäuften und in vielfacher Hinsicht ausgezeichneten Film-, Hörspiel- und Opernregisseur Axel Ranisch sind das auch zentrale Fragen in seiner Inszenierung von Richard Strauss’ „Intermezzo“ an der Semperoper Dresden. Der Hofkapellmeister Robert Storch und seine Frau Christine gehen verbal nicht gut miteinander um. Es ist eine Gemengelage mühsam kaschierter Vorwürfe, angestauter Frustration und Minderwertigkeitsgefühle in ihren Dialogen, in denen sie einander ständig etwas heimzahlen müssen. Und doch!
Ranisch beschreibt deutlich: Es gibt eine wechselseitige körperliche Anziehungskraft zwischen ihnen, ein Zueinander-Müssen, ein Nichtloslassenkönnen, eine ständige Erreichbarkeit durch Blicke, Berührungen, auch Küsse.
Eigene Ehekrise als Opernstoff
Robert und Christine Storch sind Richard und Pauline Strauss. Der Komponist hat in seiner „bürgerlichen Komödie mit sinfonischen Zwischenspielen“ im Jahr 1924 eine eigene Ehekrise aus dem Jahr 1902 auf die Bühne gebracht. Damals war der Brief einer gewissen Mieze Mücke in Strauss’ Charlottenburger Wohnung eingetroffen, während der Komponist in den Sommerferien auf der Isle of Wight war. Seine Frau las in Berlin, wie in diesem Brief eine Halbweltdame um Opernkarten und ein Stelldichein „wie üblich an der Bar“ bat. Pauline drohte sofort mit Scheidung, bis sich die Affäre als eine Verwechslung herausstellte und „der Elefant wieder zur Mücke“ wurde, wie der Komponist witzelte.
Nach dem Ersten Weltkrieg und der Ermüdung durch die Zusammenarbeit mit Hugo von Hofmannsthal an der mythologischen Oper „Die Frau ohne Schatten“ suchte Strauss nach leichteren Themen und schrieb sich selbst das Libretto zu „Intermezzo“. Der szenische Bau und die Leichtigkeit der Dialoge hatten Max Reinhardt damals so begeistert, dass er sogar eine Schauspielaufführung erwog. Selbst Hofmannsthal war vom Geschick seines Komponisten als Komödientexter überrascht. Und trotzdem muss man sagen, dass Strauss die Verdichtung des Dialogs zum Aperçu nicht gelingt. Der Konflikt als solcher hat nur eine geringe Fallhöhe, die Sprache nicht den Witz eines Oscar Wilde, wobei „Intermezzo“ klarmacht, dass Wilde – nach der glänzenden „Salome“ – eigentlich der ideale Librettist für Strauss gewesen wäre. „Ein idealer Gatte“, „Ernst sein ist alles“ oder „Lady Windermeres Fächer“ als Konversationsstück für Musik von Richard Strauss kann man sich nach „Intermezzo“ und dessen spätem Nachfolger „Capriccio“ ganz großartig vorstellen.
La première d’« Intermezzo » a eu lieu il y a cent ans, le 4 novembre 1924, au Semperoper de Dresde. À cette époque, même la scénographie reflétait l’intérieur de la Villa Strauss à Garmisch. La scène de Saskia Wunsch, stylisée comme une silhouette, fait également allusion à Garmisch, tout comme les costumes d’Alfred Mayerhofer font référence à l’époque des années 1900. Mais dans sa mise en scène extrêmement affectueuse, Ranisch pose la question : que s’est-il passé dans l’esprit de Pauline Strauss lorsqu’elle a vu Richard mettre en scène leurs troubles conjugaux ? Katharina Pittelkow et Erik Brünner incarnent le couple Strauss dans une intrigue parallèle sur scène et dans le film – de Falko Herold. Et ça se sent : Pauline est mal à l’aise. Devenir la matière d’une œuvre d’art est une contrefaçon. Heiner Müller a dit un jour que le cynisme de l’artiste réside dans le fait que tout devient matériel pour lui. Strauss est-il aussi un cynique ?
Exactement pas. Quiconque lit le livret d'”Intermezzo” peut être gêné par la banalité du conflit et le langage terne, mais on ne peut s’empêcher d’admirer la résilience du mariage de Strauss, basé sur une véritable compréhension et acceptation mutuelle. Pour Ranisch, cette admiration devient théâtre. « Intermezzo » est une déclaration d’amour à Pauline Strauss, dont le caractère colérique et nerveux a souvent scandalisé ses contemporains. Ranisch montre que Pauline, qui fut une chanteuse d’opéra importante, a inspiré non seulement le personnage de Christine, mais aussi Salomé, Elektra, la Maréchale, l’Impératrice, Arabella et Daphné. Tous ces personnages apparaissent silencieusement, et Richard montre à sa femme : Regarde, tout ça, c’est toi !
Maria Bengtsson dans le rôle principal
Maria Bengtsson, qui est récemment apparue dans ce rôle à Berlin, apporte dans sa soprano le dessin fin et la chaleur lyrique dont cette Christine a besoin. Strauss l’a conçue avec empathie comme une répétition de son Maréchalin du « Rosenkavalier ». Et Christoph Pohl chante un Robert noble, souple, léger et clair. En même temps, il souligne la condescendance dans la supériorité paternaliste de Robert, ce qui montre à son tour que Strauss était capable d’autocritique dans ces moments de caractère huileux. De manière très excellente, avec beaucoup de beurre et de sucre dans la voix, James Ley chante le baron Lummer, un voleur d’argent, en tant que ténor séduisant et consolateur de veuve de paille.
Patrick Hahn dirige la Staatskapelle Dresden avec précision et enthousiasme. Il fait ressortir un lyrisme débordant de l’orchestre ainsi que des sous-entendus de nervosité et de prêt à sauter sur les violences intra et extraconjugales. Ranisch, sensible à des risques de blessure aussi retentissants, n’a pas fait de cet « Intermezzo » une pièce de divertissement, mais plutôt une réflexion sur les conséquences de l’écriture autofictionnelle sur les relations privées de l’artiste. Cela ne rend pas la pièce elle-même plus brillante, mais elle révèle toute sa sagesse.
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