Le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait été sur le point d’annoncer un arrêt temporaire des plans controversés de refonte judiciaire lors d’une conférence de presse mercredi, mais le ministre de la Justice Yariv Levin a menacé de démissionner, ce qui a conduit le Premier ministre à abandonner l’idée.
Netanyahu avait initialement l’intention d’accepter l’appel du président Isaac Herzog à suspendre le processus législatif pour permettre la tenue de pourparlers de bonne foi avec l’opposition, selon un reportage sans source de la Treizième chaîne diffusé jeudi. Levin, cependant, a menacé de démissionner si la législation était suspendue pendant une journée.
Dans une brève déclaration conjointe, Netanyahu et Levin ont tous deux qualifié l’histoire de “fake news”. La Treizième chaîne a déclaré qu’elle soutenait ses reportages.
Un reportage de Channel 12 le mois dernier a affirmé que Netanyahu et Levin étaient en désaccord sur certains aspects de la réforme judiciaire radicale, Netanyahu cherchant ostensiblement à en adoucir certains éléments.
Ce rapport affirmait que l’approche “rigide” de Levin vis-à-vis de la législation avait pris Netanyahu par surprise et que le Premier ministre était de plus en plus agité par la manière dont les propositions étaient avancées. Cette histoire a également été rejetée par le Likud comme étant sans fondement.
Netanyahu a soutenu à plusieurs reprises le plan de refonte – en vertu duquel l’indépendance et l’autorité du pouvoir judiciaire seraient restreintes – déclarant publiquement qu’il renforcerait la démocratie israélienne face aux critiques généralisées des opposants qui affirment qu’il place presque tout le pouvoir entre les mains de la politique majorité et constituerait un changement dans le système de gouvernement d’Israël.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu fait une déclaration à la nation après une journée de violence le 1er mars 2023. (Capture d’écran/Utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur le droit d’auteur)
Dans un discours aux heures de grande écoute mercredi, Netanyahu a dénoncé les manifestants anti-révision à Tel-Aviv, les comparant aux colons qui ont saccagé une ville palestinienne après une attaque terroriste dimanche.
Juste avant le discours de Netanyahu, deux législateurs du parti d’opposition Unité nationale de Benny Gantz et deux du Likud de Netanyahu ont publié une déclaration commune appelant toutes les parties à parvenir à un large accord, bien qu’ils n’aient pas spécifié une pause dans le processus législatif comme condition préalable.
La Treizième chaîne a déclaré jeudi que la déclaration des députés devait initialement être signée par d’autres législateurs, mais plusieurs membres du Likud ont retiré leur soutien à la dernière minute, craignant que la déclaration ne soit considérée comme marquant un schisme au sein du parti au pouvoir et donc une victoire pour les adversaires.
Dans une autre manifestation contre la refonte à Jérusalem jeudi soir, l’ancienne ministre de la Justice Tzipi Livni a accusé le gouvernement de duplicité et d’incitation à la haine.
Tzipi Livni prend la parole lors d’une manifestation contre la refonte judiciaire prévue par le gouvernement, devant le bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 2 mars 2023. (Yonatan Sindel/Flash90)
S’exprimant devant le bureau du Premier ministre, Livni a déclaré à une foule estimée à des centaines qu’avec un visage, le gouvernement parle publiquement d’unité, tandis qu’avec un autre, il « répand du poison ».
Se référant à Netanyahu, Livni a déclaré : « Nous sommes ici pour empêcher l’État de devenir la proie de quelqu’un qui se place devant lui. Elle a déclaré que l’identité d’Israël était en danger et que les manifestants “se battaient pour son âme”.
Il n’était « pas trop tard » pour officialiser la déclaration d’indépendance dans une constitution à part entière, a-t-elle suggéré, « malgré tous ceux qui tentent de la déchirer ».
L’historien Yuval Noah Harari s’adresse à la Douzième chaîne, le 4 mars 2022. (Capture d’écran vidéo)
S’exprimant par vidéo, l’auteur israélien primé Yuval Noah Harari a déclaré à la foule que le gouvernement « pense que nous sommes des idiots ; ils pensent que nous ne comprenons pas.
« Nous savons très bien ce qu’ils font. Ils veulent un pouvoir débridé, ils veulent nous enlever la liberté, ils veulent nous faire taire et nous dire comment vivre.
« Nous, Israéliens, ne faisons pas de bons esclaves – arrêtez le coup d’État, ou nous arrêterons la nation », a menacé Harari.
