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RDC : Les petits secrets noirs derrière l’inexistence d’un média de satire politique permanent (Hommage à Charlie Hebdo) ~ Cahier d’analyses

by Nouvelles

2025-01-07 16:13:00

Imaginez un pays où la satire politique est aussi rare qu’une licorne dans un champ de maïs. Bienvenue en République Démocratique du Congo, où les journalistes marchent sur des œufs, et où les médias de satire politique sont aussi inexistants que les licornes susmentionnées.

Ah, 2015, l’époque où l’oppression des journalistes était à son apogée, un véritable âge d’or pour les censeurs en herbe. Les tensions politiques étaient si palpables qu’on pouvait les couper au couteau, mais attention, pas trop fort, sinon on risquait de se faire arrêter pour « atteinte à la sécurité nationale ». L’opposition et la population ne voulaient plus de Joseph Kabila qui était fin mandat, mais lui, il s’accrochait à son siège comme un chat à un rideau.

Charlie Hebdo : un réveil brutal

L’attentat de Charlie Hebdo nous était parvenu à la Radio okapis. Ce bon vieux média qui, contrairement à l’internet et autres médias locaux, ne se faisait pas couper à tout bout de champ. Nous nous nourrissions alors l’envie d’aller en journalisme, plein de rêves et d’illusions, jusqu’à ce que cet événement nous fasse réaliser que le journalisme, c’était un peu comme jouer à la roulette russe avec un revolver à six coups.

Une réalisation de Kash, l’un des meilleurs caricaturistes de la RDC en hommage à Wolinski, Cabu, Charb et Tignous, caricaturistes de Charlie Hebdo, fauchés dans un attentat terroriste mercredi 7 janvier à Paris (Radio Okapi)

Nous nous apprêtions à entrer à l’université, avec l’espoir naïf de devenir le prochain grand reporter. Mais après avoir entendu parler de Charlie Hebdonous avons commencé à nous demander si nous ne ferions pas mieux de nous reconvertir en vendeur de beignets, un métier nettement moins risqué.

La liberté de la presse : un mirage

La liberté de la presse en RDC ? Un concept aussi flou qu’un mirage dans le désert. Les journalistes sont traités avec autant de respect que des moustiques lors d’une soirée d’été. La liberté de la presse est bafouée, piétinée, et parfois même enterrée six pieds sous terre. Les attentats de Charlie Hebdo ont eu un impact, certes, mais pas celui qu’on espérait.

Une réalisation de Kash, l’un des meilleurs caricaturistes de la RDC en hommage à Wolinski, Cabu, Charb et Tignous, caricaturistes de Charlie Hebdo, fauchés dans un attentat terroriste mercredi 7 janvier à Paris (Radio Okapi)

Au lieu de renforcer la liberté de la presse, ils ont servi de prétexte pour resserrer encore plus l’étau autour des journalistes. « Sécurité nationale », qu’ils disaient. « Sécurité de qui ? », se demandaient les journalistes. Des menaces, oui, mais pas forcément terroristes. Les menaces viennent plutôt du pouvoir en place et des hommes forts, ceux qui n’aiment pas qu’on vienne fouiner dans leurs petites affaires. Les journalistes en RDC doivent jongler avec les menaces comme des artistes de cirque, en espérant ne pas se faire dévorer par les lions.

L’oppression des journalistes étant un sport national, il existe cependant Le Grognon. Ce journal de satire qui apparaît et disparaît comme un fantôme dans la nuit n’a plus donné aucun signe de son existence. Il paraît rarement, à des dates méconnues des lecteurs. À bientôt pour 243 Hebdo !



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