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Reconstruire sur ce qui reste de Pompéi. Par Francesca de Carolis – Forum sur la santé mentale

2023-06-01 20:35:56

Reconstruire sur ce qui reste de Pompéi
Deux factures pour recommencer

par Francesca de Carolis

Comme Carla Ferrari Aggradi l’écrivait sur ce site, je reprends ses mots qui ne sauraient mieux saisir l’absurde, « quarante-cinq ans de loi 180, quarante-cinq ans d’anti-psychiatrie, de redécouverte de femmes et d’hommes cachés derrière la souffrance psychique , de retour vers les ‘patients des services psychiatriques’, par respect pour leur souffrance, pour leur vie… comme s’ils n’avaient pas existé ».

Et la réponse à son invitation est : oui. S’il y a eu une histoire, reprenons-la, ce tissage…

Pour commencer par proposer les “Dispositions sur la santé mentale”, le projet de loi de 2017 signé par Nerina Dirindin et Luigi Manconi, resoumis à la dernière législature par l’hon. Elena Carnevali et la sénatrice Paola Boldrini, et maintenant par l’hon. Debora Serracchiani et le sénateur Filippo Sensi pour mettre pleinement en œuvre la loi 180. Pour valoriser les retours en arrière et les succès qui ont également eu lieu grâce à cette loi et aux droits retrouvés des personnes.

Pendant que vous discutez sur la place de Forum sur la santé mentale. Bien sûr, se dit-il, il va falloir commencer à frapper fort à la porte de la politique.

Que va-t-il écouter ? Nous sommes sûrs que quelque chose de bien arrivera.

Et puis… « Il faudra descendre dans la rue et écouter, contre tant de surdités, les voix des gens qui murmurent leur méfiance, leur désespoir, leur douleur… la douleur de ce qui se passe dans l’invisible banal quotidien ».

Hurlant de douleur que les choses qui arrivent donnent…

Les choses qui se passent ont le visage de Wissem Ben Abdel Latif, qui est le visage de ceux qui étouffent encore attachés à un lit de contention. Ils ont la voix muette de Fedele Bizzocca, un patient psychiatrique décédé à la prison de Trani, qui est le silence de tous les “cas problématiques notamment de nature psychiatrique”, des personnes prises au piège, pas moins que dans les mots avec lesquels nous les prononçons, dans les récits toxiques que nous faisons des actualités douloureuses… et les gens deviennent des « monstres » contre lesquels nous nous défendons, au lieu de personnes à guérir. Les choses qui se passent portent le nom d’Alejandro Meran, lui aussi piégé, comme beaucoup d’autres, dans la cage de l’irresponsabilité pénale… et désormais consterné par la mort cruelle de Barbara.

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Les choses qui arrivent, moins sensationnelles, mais non moins cruelles, sont la chronique de tant de distractions et de choix arrogants des politiques de santé de ces derniers temps, avec la faillite du système « hôpital au centre et très privé », qui continue à produire tant de solitude et qui a en fait trahi l’esprit de la réforme sanitaire de ’78.

Deux, donc, les cornes du problème. La présence dans toute la péninsule des profonds changements institutionnels et culturels qui découlent de la loi et des pratiques qu’elle exige, et le dépassement de cet opprobre qui vient directement du code Rocco concernant l’irresponsabilité pénale, les mesures de sécurité et tout le corollaire qui en découle . Et c’est pourquoi c’est le projet de loi signé par Riccardo Magi est prêt au parlement, ce qui permettrait de dépasser les anciennes dispositions du code Rocco, en restaurant entre-temps, avec la responsabilité pénale, la dignité de ceux qui en sont privés, et en créant ainsi les locaux, comme écrit justement dans ces pages Pietro Pellegrini, pour « refonder le ‘pacte social’, la justice et la prise en charge des personnes atteintes de troubles mentaux sur de nouvelles bases ».

Reprenant les réflexions nées des rencontres du Forum, « en attendant, pour commencer, le projet de loi peut être un bon ‘manuel’ pour mettre en marche la troisième révolution, comme Eugenio Borgna continue de l’espérer, et pour doter le territoire d’outils adéquats, comme c’est déjà le cas dans diverses mentalités. départements de santé. Surtout pour réévaluer le rôle des personnes d’expérience. Appeler les services, les départements, les régions, la justice à surveiller la jouissance concrète des droits retrouvés… »

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Un projet de loi qui, en identifiant concrètement des niveaux d’aide, des parcours de soins, prévoyant le fonctionnement des services de proximité 24h/24, mettant toujours la personne et ses besoins au centre, entend évoluer au sein de la Plan d’action de l’OMS pour la santé mentale, ainsi que la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées. Ce que nous semblons parfois avoir négligé.

Au centre, la ville qui guérit revient, concrète, dans toutes ses articulations possibles, une ville qui se demande “comment soigner”, pas “où les mettre”, les gens.

Bref, un Ddl, comme l’explique Daniele Piccione, dystonique par rapport à ce qui se passe, qui dessine “une certaine idée du monde” qui nous plaît. En remettant au centre la participation au niveau local, car là où il n’y a pas de participation, les services sont médiocres. Et les tristes chroniques mettant en scène des personnes mal suivies, voire pas suivies du tout, en sont la preuve…

Là-dessus aussi, le projet de loi cherche à clarifier et à donner des indications précises et concrètes. Un nœud crucial, celui du GRT. Trop souvent mal interprétée dans sa mise en œuvre, traduite en pratiques violentes, elle est devenue (pour reprendre les mots de Piccione) « une fenêtre par laquelle la tentative de retour de la coercition et de l’oppression transparaît dans le système judiciaire ». Loin de l’idée avec laquelle est née une offre qui se veut non écrasante, plutôt une étreinte de soin qui passe par la discussion et la médiation.

Bref, une loi à ne pas modifier, la 180, mais à rendre pleinement opérationnelle (il y a des régions où elle n’a jamais vraiment été appliquée, alors qu’aujourd’hui elle subit des attaques là où elle fonctionnait le mieux…) contre tant de clichés et de mauvais psychiatres qui , mettant au centre la maladie et non l’homme, ils veulent en fait l’annuler.

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Donc, ce genre de contre-attaque contre quiconque voudrait faire agoniser la révolution basaglia puis la renverser complètement est la bienvenue. Le projet de loi que nous proposons comme manifeste peut devenir l’étendard d’une nouvelle saison d’agrégation et de lutte…

Comme un appel aux armes, qui ne peut s’adresser avant tout qu’aux jeunes générations. Qu’on a entendu dénoncer, entre autres, d’être contraints de travailler les mains liées, de composer avec l’indifférence des dirigeants et des politiques… et tout en continuant, dans la mesure du possible, « à cultiver les vignes voisines de leur propre force “…

Permettez-moi de voler une belle suggestion suggérée par Salvatore Marzolo, jeune psychiatre animateur du groupe “Ponti di vista”, qui, citant le “Livre de sable” de Borges, “la fièvre et l’agonie sont pleines d’inventivité”, se demande : ” Alors peut-être qu’à nous de reconstruire sur ce qui reste de Pompéi ? Métaphoriquement parlant… Et si l’on se livre souvent à la fête de Pompéi, peut-être trouvera-t-on un compromis entre les rois enterrés et les artisans qui aujourd’hui cultivent la vigne à proximité et en font encore du bon vin ».

Mais sans l’oublier, ce Pompéi…

“Sans oublier. Comment Enée porte Anchise sur son épaule et Ascagne par la main”.

« Anchises enterrées avec tous les honneurs et les larmes, ce sera Ascanio qui sèmera, cultivera la vigne, fondera les villes… » Redonnant la parole à Peppe Dell’Acqua, que tout ce nouveau bouleversement a voulu et passionnément sollicité…

Mai 2023



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