Il était difficile de sortir, samedi, à Phoenix. Comme la veille. Et l’avant-veille. Depuis deux semaines, l’Arizona traverse une vague de chaleur extrême qui balaye le sud des États-Unis.
« C’est insupportable. Je pense [que vendredi] après-midi, la température est montée jusqu’à 49 °C », déclare Raphaël Charron-Chenier, qui réside à Phoenix.
En six ans, le Québécois n’avait jamais connu cela. Samedi, la température a dépassé les 43 °C pour le 23e jour consécutif. La plus longue vague de chaleur jamais enregistrée dans la capitale de 1,6 million d’habitants.
La ville est devenue un four. Du matin au soir, le soleil est écrasant. « On a l’impression de prendre un coup de soleil en 30 secondes. Toutes les surfaces sont brûlantes », raconte-t-il.
Même la climatisation ne parvient pas à faire de miracles à cette chaleur : « Je pense qu’il fait 32 °C dans la maison. »
En Arizona, les canicules sont communes. Elles reviennent tous les étés. Mais cette année, c’est différent. Il n’y a pas de répit. Pas depuis deux semaines.
« Des pics de chaleur, on en a tous les étés. Ce qui est particulier cette année, c’est que cette chaleur extrême dure longtemps », témoigne le professeur adjoint en sociologie à l’Université d’État de l’Arizona.
« Après 15 minutes dehors, on se sent étourdi », témoigne également Guillaume Brassard, en vacances à Phoenix. Samedi, les rues de la ville étaient presque vides.
« Il n’y a pas grand-chose à faire à part se promener dans les centres commerciaux climatisés et rester à l’hôtel avec la piscine », poursuit le Québécois qui réside en Californie depuis 22 ans.
Il se considère chanceux : la température devrait être plus clémente à son retour à la maison. On annonce seulement 30 °C dimanche à Dublin, où il vit.
Chaud jusqu’au 28 juillet au moins
Plus de 75 millions d’Américains étaient sous des avertissements de chaleur excessive, samedi. « Une vague de chaleur record, dangereuse et de longue durée, persiste dans le sud-ouest tout au long du week-end », ont prévenu les services météorologiques américains (NWS).
Les températures extrêmes devraient se maintenir jusqu’au 28 juillet au moins, pour ensuite diminuer légèrement.
La chaleur aurait causé la mort d’au moins 18 personnes dans la région métropolitaine de Phoenix, et 69 autres décès pourraient y être attribués, jusqu’au 15 juillet.
« Alors que cette vague de chaleur dévastatrice se poursuit, le risque de décès, de maladies et de blessures liés à la chaleur ne fera qu’augmenter », a prévenu Katie Hobbs, gouverneure de l’Arizona.
En Californie, la vallée de la Mort et ses températures les plus élevées au monde attirent les touristes, qui veulent se prendre en photo à côté d’un panneau affichant des températures en hausse constante.
Certains attendent que le record absolu de chaleur sur Terre – 56,6 °C enregistrés à cet endroit en 1913 –, remis en cause par certains experts, soit battu.
Un homme de 71 ans est décédé en début de semaine et les gardes du parc national de la Vallée de la Mort soupçonnent que « la chaleur a joué un rôle » dans son décès, ce qui en ferait la deuxième victime de la chaleur cette année.
Pour le reste du mois de juillet, la canicule devrait se déplacer vers le centre des États-Unis, du côté des Rocheuses et des grandes plaines du Midwest, selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique.
Avec l’Agence France-Presse et USA aujourd’hui