Un record constamment battu : c’est ce qui risque de se produire une fois de plus en 2024. L’année qui vient de débuter devrait être encore plus chaude que 2023, qui a connu un mois de novembre exceptionnel, a averti l’ONU vendredi, appelant à une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le changement climatique.
Sous l’impulsion du phénomène météorologique El Niño, la tendance au réchauffement – avec des records de chaleur battus chaque mois entre juin et décembre 2023 – devrait se poursuivre cette année, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
Les scientifiques de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) estiment même qu’il y a une chance sur trois que 2024 soit plus chaud que 2023, et 99 % de chances que 2024 se classe parmi les cinq années les plus chaudes de l’Histoire.
Celeste Saulo, nouveau chef de l’OMM, a averti que l’apparition d’El Niño en 2023 risque de faire grimper encore plus le mercure en 2024. « Étant donné qu’El Niño a généralement le plus grand impact sur les températures mondiales après son pic, 2024 pourrait être encore plus chaude que l’année passée ».
Gavin Schmidt, climatologue à la Nasa, estime même que les chances que 2024 batte 2023 sont de « 50 % ». Et même si 2024 ne marque pas un nouveau record, elle « sera assez proche de 2023 », a-t-il déclaré à l’AFP.
En outre, le rapport annuel de l’OMM sur les températures dans le monde confirme que 2023 a été « de loin » l’année la plus chaude jamais enregistrée. La température mondiale moyenne annuelle en 2023 était de 1,45 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels (1850-1900).
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé les actions de l’humanité qui « brûlent la Terre. » « 2023 n’est qu’un simple aperçu de l’avenir catastrophique qui nous attend si nous n’agissons pas maintenant », a-t-il prévenu.
L’OMM a souligné que depuis les années 1980, chaque décennie avait été plus chaude que la précédente et que les neuf années les plus chaudes jamais enregistrées l’avaient toutes été entre 2015 et 2023. Selon l’organisation, la température moyenne sur 10 ans, de 2014 à 2023, était de 1,20 °C supérieure à la moyenne préindustrielle.
Même si la température moyenne de la surface de la Terre dépasse la barre des 1,5 °C en 2024, cela ne signifie pas que le monde a échoué à atteindre l’objectif de l’accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique en dessous de ce seuil. Cela ne se produirait qu’après plusieurs années successives au-dessus de ce niveau de référence.