C’est le branle-bas de combat au ministère de la Santé face à une recrudescence de cas de dengue dans le pays. Quatre centres de santé de la capitale sont en état d’alerte, avec des mesures spéciales prises pour dépister et isoler les personnes infectées.
Depuis le début de cette semaine, le pays enregistre en moyenne cinq à six nouveaux cas de dengue quotidiennement, ce qui a contraint le ministère de la Santé à mettre les centres de santé en vigilance accrue. Bien que les cas soient dispersés dans tout le pays (voir infographie), une concentration de cas a toutefois été observée dans certains quartiers de la capitale. Ainsi, quatre centres de santé bénéficient d’une attention particulière et sont étroitement surveillés par le ministère, à savoir ceux de Baie-du-Tombeau, Roche-Bois, Sainte-Croix et Plaine-Verte.
Selon le Dr Kursheed Meethoo-Badullah, Coordinateur des Maladies Non Transmissibles au ministère de la Santé, les médecins affectés à cette région ont reçu pour instruction de ne pas exclure la possibilité que certains symptômes présentés par les patients puissent être liés à la dengue. En cas de suspicion, les médecins recommandent alors un test sanguin qui est réalisé immédiatement sur place.
Elle indique que des mesures spéciales ont été prises afin que ces échantillons de sang soient collectés quotidiennement dans ces quatre centres de santé pour être analysés. “Cela nous permet d’obtenir rapidement les résultats, en seulement 24 heures, d’isoler la personne afin d’éviter toute propagation du virus par les piqûres de moustiques et de lui prodiguer les soins nécessaires le plus tôt possible”, indique-t-elle.
Lorsqu’elles sont admises à l’hôpital ou en clinique (note : deux patients ont choisi d’être admis en clinique), les personnes testées positives à la dengue sont placées en isolement dans une salle dédiée. Là, elles reçoivent des traitements adaptés en fonction des symptômes qu’elles présentent, tels que forte fièvre, maux de tête, courbatures, nausées et éruptions cutanées, entre autres. Les patients se voient également fournir une pommade anti-moustique et sont tenus de rester sous une moustiquaire à certaines heures de la journée.
“Une évaluation quotidienne du taux de plaquettes dans leur sang est effectuée, car la dengue peut, dans certains cas, entraîner des saignements internes”, souligne la doctoresse. La durée d’hospitalisation peut varier de deux à sept jours selon la gravité de la maladie.
Selon un communiqué du ministère de la Santé publié le jeudi 29 juin, 21 personnes ont été testées positives à la dengue à Maurice. Depuis le 3 juin dernier, date à laquelle le premier cas de dengue a été signalé, le pays a enregistré un total de 49 cas de dengue, dont 44 cas locaux et 5 cas importés.
La Dr Kursheed Meethoo-Badullah estime qu’il serait prématuré de tirer des conclusions sur une tendance concernant le nombre de cas. “Il faudra attendre un peu plus de temps pour déterminer si cette moyenne va se maintenir, diminuer ou augmenter”, ajoute-t-elle.
Jusqu’à présent, la région de Roche-Bois a enregistré le plus grand nombre de cas avec neuf personnes infectées, suivie de Baie-du-Tombeau avec sept cas, de Riche-Terre et du Hochet avec quatre cas chacun. La situation est étroitement surveillée et des mesures sont prises pour contenir la propagation de la maladie.
Selon notre interlocutrice, le premier cas à Maurice a été enregistré chez un passager en provenance de Rodrigues. “Depuis, nous avons enregistré quelques cas importés [de Rodrigues] avant qu’un premier cas de transmission locale ne soit enregistré chez un habitant de Baie-du-Tombeau”, précise-t-elle.
Rodrigues, quant à elle, compte huit cas actifs. Comme à Maurice, 49 cas ont été enregistrés sur la petite île depuis le 3 juin dernier. Le ministère estime que la tendance à Rodrigues est à la baisse, avec 41 personnes déjà guéries (84 %).
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